Aides soignants, étudiants, retraités, enseignants... les manifestants étaient près de 5 000 dans les rues de Lyon ce jeudi 2 octobre. Mais qui sont ces personnes et que revendiquent-elles ?
Après deux journées de mobilisation massives les 10 et 18 septembre derniers, l'intersyndicale a décidé de remettre le couvert en lançant une troisième journée de grève ce jeudi 2 octobre. Si le nombre de manifestants était bien inférieur à celui des deux premier mouvements, 5 000 personnes se sont tout de même réunies dans les rues de Lyon pour crier leur désarroi.
Etudiants, retraités, aides-soignants, ouvriers, professeurs, les profils des personnes mobilisées étaient variés ce jeudi et témoignent d'un "ras-le-bol général."
Elvire et Sonia, aides-soignantes à domicile

Assistantes de soin en gérontologie à domicile pour personnes atteintes d'Alzaheimer, Sonia et Elvire s'apprêtent à suivre le cortège qui s'élance de la place Jean-Macé. C'est la première fois que les deux collègues manifestent : "D'habitude nous ne venons pas en manifestation car nous avons un travail où il faut accompagner les gens, et où l'on ne peut pas s'extraire facilement, mais là, si on veut faire changer les choses et notre condition de travail il faut se mobiliser", explique Sonia.
Comme le restant des autres soignantes à domicile Elvire et Sonia sont les grandes oubliées de la prime Ségur, accordée aux professionnels des établissements de santé : "Nous voyons de plus en plus de précarité dans le domaine, nous avons du mal à embaucher parce qu'il y a une grosse différence de salaire avec les autres établissements, si on ne met pas plus de moyens pour les soins à domicile, il n'y aura plus personne pour travailler", ajoute Sonia.
A travers cette mobilisation, les deux jeunes femmes espèrent obtenir de la visibilité : "Nous attendons une vraie reconnaissance des services à domicile, nous voulons montrer que nous souffrons", terminent les aides soignantes.
Annie, retraitée

Annie, elle, est syndiquée retraitée à la CGT. Ancienne travailleuse à l'hôpital, elle distribue des pétitions pour faire entendre la voix des anciens : "J'ai bientôt 75 ans et je touche 1 200 euros par mois", témoigne la septuagénaire. Elle poursuit : "Avec le loyer, l'électricité, la nourriture c'est compliqué, et je sais que de nombreux retraités touchent bien moins que moi, ce n'est pas normal."
Pour elle, mais surtout pour la jeunesse, Annie est ici pour réclamer un "vrai budget" : "Moi je voudrais un vrai budget, un budget social (...) Je ne comprends pas le fait qu'on ne taxe pas les riches, tout le monde doit mettre la main à la pâte pour que ça fonctionne, même les plus fortunés", considère la syndiquée. Pour Annie, cette manifestation est l'occasion d'exprimer son ras-le-bol : "On nous prend pour des imbéciles, et la seule manière de se révolter c'est d'être ici, il n'y a que la rue qui vaincra", termine la septuagénaire.
Thierry, ouvrier en métallurgie et Fabrice, enseignant

En milieu de cortège, Thierry, ouvrier en métallurgie, avance au son des chants des syndicats. Lui aussi est venu tirer la sonnette d'alarme et apporter son soutien au mouvement : "Je manifeste pour dénoncer l'injustice fiscale que veut nous imposer le gouvernement", partage Thierry. Il poursuit : "Dans notre domaine, les salaires sont très bas, quand on voit le prix du loyer, de la nourriture, comment voulez-vous qu'on s'en sorte?". Non pas que ses collègues manquent d'envie de manifester, il est le seul de son équipe présent aujourd'hui : "Mes collègues auraient aimé être ici dans la rue avec moi, mais financièrement ils ne peuvent pas se permettre de faire une croix sur une journée de salaire", partage Thierry. A l'issue de cette manifestation, l'ouvrier espère être entendu.
A ses côtés, Fabrice, professeur d'histoire-géographie au collège est également venu manifester pour une justice sociale et une meilleure répartition des richesses : "Il y a beaucoup de résignations du côté de mes collègues", partage l'enseignant. Il poursuit : "Nous demandons de meilleures conditions de salaire et de travail et plus de reconnaissance, c'est pour cela que je suis dans la rue aujourd'hui."
Etudiante à Sciences Po Lyon
Les jeunes aussi, étaient nombreux à être présents dans les rues de Lyon ce jeudi. C'est le cas de l'une des étudiantes de Sciences Po Lyon, âgé de 20 ans, ici pour se faire entendre elle aussi : "Il faut se réveiller et remettre les moyens là où il y en a besoin, c'est à dire dans les hôpitaux, dans les études, dans les écoles", partage la jeune femme. Elle poursuit : "Même en tant qu'étudiant ce n'est pas une vie, ce n'est pas normal de devoir survivre dans un pays où l'on est censé pouvoir vivre."
L'étudiante est venue avec son groupe d'amis, une manière selon elle, d'attester son soutien : "Aller à cette manifestation ça permet de montrer aux gens qui ne sont pas seuls dans la misère." Elle termine : "Même nous ça nous fait du bien de nous dire que nous ne sommes pas seuls à penser comme ça."
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