Etienne Taponnier est le directeur régional de l'ADIE en Auvergne-Rhône-Alpes, l'association pour le droit à l'initiative économique, une association reconnue d'utilité publique.
Etienne Taponnier est le directeur régional de l’ADIE en Auvergne-Rhône-Alpes, l’association pour le droit à l’initiative économique, une association reconnue d’utilité publique.

"Un créateur d'entreprise sur deux démarre avec un projet inférieur à 8000 euros"

Etienne Taponnier est le directeur régional de l'ADIE en Auvergne-Rhône-Alpes, l'association pour le droit à l'initiative économique, une association reconnue d'utilité publique. Il venait présenter le dispositif de soutien de l'Adie auprès des entrepreneurs.

Etienne Taponnier débute en expliquant l'aide que propose l'Adie aux entrepreneurs : "l'ADIE est une association de micro finances et donc on fait des prêts, c'est notre cœur de métier donc on prête de l'argent, ce qu'on appelle des microcrédits. Ce sont des prêts en moyenne de 6 000 euros mais qui peuvent aller jusqu'à 12 000 euros. En complément de ces microcrédits on peut, le cas échéant, proposer soit des prêts d'honneur avec des différés de remboursement ou une petite subvention en moyenne de 2 000 euros qui est aujourd'hui un dispositif que le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place et il en a confié la gestion à l'ADIE. C'est à dire pour les créateurs que l'on finance en complément d'un microcrédit il y a une petite partie qui vient souvent conforter leurs fonds propres pour remplacer un peu l'apport personnel que malheureusement beaucoup d'entre eux n'ont pas."

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Sur le micro-crédit, et les craintes que peuvent véhiculer ce genre de prêts, il développe : "aujourd'hui on a plus de 80% des gens auxquels on prête de l'argent qui trois ans après ont toujours une entreprise qui est pérenne. Ce sont des chiffres qui sont même légèrement supérieurs aujourd'hui à la moyenne de création d'entreprise alors qu'une grande partie des gens que l'on finance sont souvent dans des situations financières ou dans des situations sociales un peu compliquées. On arrive à démontrer qu'avec un financement adapté et des conseils, on peut tout à fait réussir son projet de création d'entreprise. Aujourd'hui malheureusement il y a beaucoup de personnes qui autofinancent leurs projets de création d'entreprise. Ils se disent “je vais mettre mes économies. Je sais qu'à un moment donné j'aurais besoin peut-être d'un soutien mais dans un premier temps je préfère ne pas faire appel à un crédit parce qu'évidemment qu'on a peur quand on parle crédit”. Mais un crédit c'est aussi ce qui permet de démarrer dans de bonnes conditions. On a trop souvent des entrepreneurs qui nous appellent quelques mois après avoir démarré qui ont eu plus de dépenses que ce qu'ils avaient prévu, qui ont un chiffre d'affaires souvent qui décolle plus lentement que ce qu'ils espéraient et qui se retrouvent très vite dans des situations d'urgence. Bien financer son projet, c'est se poser ces questions avant de s'immatriculer. On peut aussi accompagner des gens en leur proposant un prêt même s'ils ont créé leur entreprise il y a quelques mois voire il y a quelques années. Il y a des gens qu'on va accompagner plutôt au développement mais c'est plus facile souvent d'intervenir pour un projet de création d'entreprise que dans l'urgence quand parfois il y a des choix qui ont été faits qui ne sont malheureusement pas les bons."

Plus de détails dans la vidéo :


Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, nous recevons Etienne Taponnier qui est le directeur régional de l'ADIE en Auvergne-Rhône-Alpes. L'ADIE c'est l'association pour le droit à l'initiative économique, c'est une association reconnue d'utilité publique. Bonjour Etienne Taponnier. Merci d'être venu sur notre plateau, on va rentrer dans le vif du sujet. Est-ce que vous pouvez tout d'abord nous expliquer le rôle, la mission de l'ADIE, de votre association ? 

L'ADI est une association qui prête de l'argent et accompagne des entrepreneurs dont les projets n'ont pas accès au crédit bancaire. C'est une association qui est présente au niveau national et qui est présente en Auvergne-Rhône-Alpes depuis près d'une trentaine d'années avec aujourd'hui une équipe d'une soixantaine de permanents et 26 agences sur tous les départements de notre région. 

Voilà donc c'est assez vaste, est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ça fonctionne ? C'est à la fois donc de l'accompagnement humain et de l'aide financière via des microcrédits c'est ça ? 

Effectivement l'ADIE est une association de micro finances et donc on fait des prêts, c'est notre cœur de métier donc on prête de l'argent, ce qu'on appelle des microcrédits. Ce sont des prêts en moyenne de 6 000 euros mais qui peuvent aller jusqu'à 12 000 euros. En complément de ces microcrédits on peut, le cas échéant, proposer soit des prêts d'honneur avec des différés de remboursement ou une petite subvention en moyenne de 2 000 euros qui est aujourd'hui un dispositif que le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place et il en a confié la gestion à l'ADIE. C'est à dire pour les créateurs que l'on finance en complément d'un microcrédit il y a une petite partie qui vient souvent conforter leurs fonds propres pour remplacer un peu l'apport personnel que malheureusement beaucoup d'entre eux n'ont pas. 

Et alors est-ce que on peut parler un petit microcrédit ? Il y a beaucoup de craintes souvent quand on entend le mot crédit parce qu'on entend derrière des taux d'intérêts et de remboursement qui sont importants. Comment ne pas tomber forcément dans le piège de comment rembourser son crédit ? Voilà les dossiers sont-ils bien étudiés ? Comment ça se passe ? 

Évidemment aujourd'hui notre objectif est de faire un prêt à une personne qui va créer son entreprise.  On va s'engager dans la durée à ses côtés. Si on prête 12 000 euros, on est sur une durée de quatre ans de remboursement donc avant de faire un prêt on va bien étudier la viabilité économique du projet mais aussi la cohérence entre ce projet et la situation financière personnelle de la personne pour qu'il puisse réellement réaliser son projet, en vivre et nous rembourser évidemment. On trouve la façon de le financer la plus adaptée possible. Il y a plusieurs projets qu'on est parfois amené à financer plusieurs fois dans la durée une première fois au démarrage, un an deux ans après jusqu'à ce que le banquier accepte de prendre ensuite le relais et ça marche. 

Et justement côté chiffre quel est le pourcentage environ d'entreprises que vous avez accompagné jusqu'au bout dans leur projet et qui ont pu développer leur projet grâce à votre accompagnement ? 

Alors aujourd'hui on a plus de 80% des gens auxquels on prête de l'argent qui trois ans après ont toujours une entreprise qui est pérenne. Ce sont des chiffres qui sont même légèrement supérieurs aujourd'hui à la moyenne de création d'entreprise alors qu'une grande partie des gens que l'on finance sont souvent dans des situations financières ou dans des situations sociales un peu compliquées. On arrive à démontrer qu'avec un financement adapté et des conseils, on peut tout à fait réussir son projet de création d'entreprise. Aujourd'hui malheureusement il y a beaucoup de personnes qui autofinancent leurs projets de création d'entreprise. Ils se disent “je vais mettre mes économies. Je sais qu'à un moment donné j'aurais besoin peut-être d'un soutien mais dans un premier temps je préfère ne pas faire appel à un crédit parce qu'évidemment qu'on a peur quand on parle crédit”. Mais un crédit c'est aussi ce qui permet de démarrer dans de bonnes conditions. On a trop souvent des entrepreneurs qui nous appellent quelques mois après avoir démarré qui ont eu plus de dépenses que ce qu'ils avaient prévu, qui ont un chiffre d'affaires souvent qui décolle plus lentement que ce qu'ils espéraient et qui se retrouvent très vite dans des situations d'urgence. Bien financer son projet, c'est se poser ces questions avant de s'immatriculer. On peut aussi accompagner des gens en leur proposant un prêt même s'ils ont créé leur entreprise il y a quelques mois voire il y a quelques années. Il y a des gens qu'on va accompagner plutôt au développement mais c'est plus facile souvent d'intervenir pour un projet de création d'entreprise que dans l'urgence quand parfois il y a des choix qui ont été faits qui ne sont malheureusement pas les bons. 

Est-ce qu'il y a un profil type d'entrepreneurs qui se dégage parmis ceux que vous aidez et combien sont-ils dans la région AURA ? 

Alors nous, l’ADIE, on va financer un peu plus de 3500 entrepreneurs. Sur la métropole de Lyon c'est un peu plus de 800 projets qu'on va financer cette année donc ils sont aujourd'hui dans tous les secteurs d'activité même si les créateurs qui sont financés par ADIE sont en général plutôt entrepreneurs individuels avec des projets de taille modeste et donc ils vont être artisans ils vont être commerçants ils vont avoir des activités de prestations de services. J'ai rencontré il y a quelques jours une entrepreneur qui a créé son entreprise de restauration de restauration végétale mais elle fabrique chez elle. Elle livre avec un vélo cargo qu'on l'a aidé à démarrer ça fait un an et demi et aujourd'hui vraiment elle a trouvé sa clientèle elle se développe et elle envisage peut-être l'année prochaine d'avoir une petite boutique. 

Vous l'avez dit le montant moyen c'est à peu près ? 

6000 euros mais il faut savoir qu'aujourd'hui en france et en Auvergne-Rhône-Alpes près d'un créateur d'entreprise sur deux démarre avec un projet inférieur à 8000 euros. On a aujourd'hui une très forte envie d'entreprendre. Il y a eu plus de 127 000 créations d'entreprises sur la région. C'est 34 000 sur le département du Rhône. C'est beaucoup parce que si on regarde 2019 par exemple et 2023 on est à presque +25 % de croissance donc il y a eu une explosion aujourd'hui de l'entrepreneuriat. Pour la grande majorité ce sont des micro entrepreneurs, des gens qui démarrent avec des projets de petite taille mais c'est pas parce qu'on démarre avec un projet de petite taille qu'il faut pour autant ne pas se faire accompagner et ne pas essayer de repérer les solutions de financement qui permettent quand même de aujourd'hui de vraiment maximiser ses chances de réussite. Mieux on est financé au démarrage plus les entreprises sont pérennes dans la durée. 

Merci Étienne Taponnier, pardon c'est le mot de la fin et c'est déjà la fin des six minutes chrono c'est toujours trop court merci d'être sur le plateau. Quant à vous merci d'avoir suivi cette émission plus de détails sur lyoncapital.fr à très bientôt  

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