La crypte de la basilique de Fourvière © Antoine Merlet

Agressions sexuelles : le Canada demande l'extradition du père Johannes Rivoire

Le père Johannes Rivoire, qui vit à Lyon, est soupçonné au Canada d'agressions sexuelles sur des enfants Inuits.

Le ministre canadien de la Justice David Lametti a confirmé jeudi 4 août que son pays demandait l'extradition de ce prélat franco-canadien à la retraite, ayant quitté le Canada en 1993 et vivant désormais dans un Ehpad de la Croix-Rousse, à Lyon. Les faits d'agressions sexuelles sur des enfants Inuits dont il est soupçonné remontent à plus de 30 ans et sont devenus un symbole d'impunité dans le Nord du Canada.

"Je suis au courant du fait qu'une demande d'extradition transmise à la France a été rendue publique, ce que les responsables de mon ministère viennent de confirmer" a indiqué le ministre dans un courrier à l'AFP, ajoutant qu'il était "important pour le Canada et ses partenaires internationaux que les crimes graves fassent l'objet d'enquêtes et de poursuites exhaustives". Côté français, le ministère des Affaires étrangères a assuré que la demande était actuellement traitée par le ministère de la Justice.

Sous mandat d'arrêt depuis février

Déjà placé sous mandat d'arrêt entre 1998 et 2017 pour des agressions sexuelles contre 3 mineurs, sans conséquence, le père Johannes Rivoire fait l'objet d'un nouveau mandat d'arrêt au Canada depuis le mois de février. Une nouvelle plainte a en effet été déposée en septembre 2021, portant sur des faits qui auraient été commis il y a 47 ans.

Les crimes sexuels n'étant pas prescriptibles dans le pays, le prêtre désormais âgé de 92 ans, qui réfute toute culpabilité, pourrait en répondre devant la justice. Du fait de la double nationalité du mis en cause, il n'est toutefois pas certain que la justice française accède à la demande d'extradition.

L'affaire ressurgit alors que le pape François revient tout juste d'un voyage au Canada, dont l'objet était précisément de demander pardon aux peuples autochtones pour les nombreux abus infligés aux enfants de ces populations. Entre la fin du 19e siècle et les années 1990, 150.000 jeunes autochtones ont été enrôlés de force au sein de 130 pensionnats gérés majoritairement par l'Eglise, et jusqu'à 6000 y sont morts. Une délégation d'Inuits a prévu de venir à Lyon en septembre pour réclamer à son tour l'extradition du clerc.

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