Christophe Geourjon, MoDem : "Je veux être maire de Lyon

Depuis le retrait d'Azouz Begeg Christophe Geourjon reste seul en lice pour la 'primaire' du Modem, qui a lieu le 6 décembre. Interview par téléphone lundi matin, alors que Begag est encore candidat.

Lyon Capitale : Vous revenez du congrès fondateur du Modem à Paris. Qu'est-ce que cela a changé ?
Christophe Geourjon : C'était émouvant. Dans les esprits, l'UDF restait associée à l'UMP. L'indépendance du Mouvement Démocrate est plus affirmée.

Avez vous défini une stratégie pour les municipales ?
Les alliances devront être envisagées au niveau local, en fonction des projets, tout en respectant nos valeurs d'humanisme... Le Modem, c'est aussi un engagement démocratique, l'idée d'un aller-retour permanent entre élus et électeurs. Dans le projet pour Lyon, on proposera que le maire de Lyon fasse un bilan public de son action tous les ans, dans chaque arrondissement.

C'est un peu léger comme programme !
Il n'y a pas que ça ! Nous ferons beaucoup de propositions de fond. Par exemple qu'il y ait un vice-premier adjoint en charge du développement durable et du handicap, pour que tous les projets intègrent ces objectifs... Sur les transports, nous proposons la disparition du Sytral, dont la légitimité est très indirecte. Quand le président du Grand Lyon a un projet pour les TCL, il faut qu'il ait la main pour le mettre en oeuvre. Lille est d'ailleurs en train de le faire.
Il faudra par contre un "Sytral régional", pour faire circuler l'information entre différentes collectivités. On peut imaginer des panneaux sur les autoroutes indiquant les bouchons qui préciserait, à 50 km de Lyon : "prochaine sortie, gare SNCF, 150 places de parking. Départ du prochain train pour Lyon dans 5 minutes"... Mais on proposera surtout une façon de faire de la politique plus originale.

En quoi Michel Mercier (Modem) fait de la politique "plus originale" au Département, dont il est président ?
Je suis candidat pour être tête de liste à Lyon, pas au Département...

On est obligé de vous croire sur parole, alors...
Je vous l'accorde. Nos listes seront rajeunies et atypiques, c'est déjà un gage. Mais surtout, les adhérents du Modem portent en eux cette question de participation. Ce n'était pas forcément le cas des adhérents de l'UDF... Le processus de primaire à Lyon est d'ailleurs assez novateur.

Ces primaires sont même un peu tumultueuses, non ?
Trop à mon goût. Ça va se calmer. Il faut que ces tensions, naturelles dans une primaire, n'empêchent pas que les équipes se ressoudent. Là, on est plus que limite. C'est vrai que l'entretien d'Azouz Begag dans Lyon Capitale (27/11) m'a un peu énervé, car il y a des mots qui n'ont rien à faire dans une discussion politique. Mais le congrès a fait du bien. On s'est retrouvé entouré de 5000 personnes enthousiastes, ça apaise les tensions locales.

Begag dénonce vos "crapuleries", "souillures", "tricheries"... Une réconciliation est-elle encore possible ?
On est sur le fil du rasoir, mais oui, si on s'arrête là. Je connais le tempérament d'Azouz, ça permet de modérer les propos à l'emporte-pièce qu'il a parfois.

Pour résumer, vous avez accusé Azouz Begag d'être inféodé à Collomb. Et lui vous accuse d'être inféodé à Perben...
C'est un peu ça qui est dit. Moi, mon objectif c'est de conduire une liste autonome. Je ne suis ni anti-Collomb, ni anti-Perben. J'ai par contre perçu que Begag était très proche de Collomb, et très éloigné de Perben... De là, on peut légitimement se poser la question de l'indépendance.

Ferez-vous alliance avec Perben ?
Mon objectif, c'est de conduire une liste autonome les 9 et 16 mars. Le 9, c'est sûr. Le 16, ça ne dépend pas que de nous. Si on fait 18 ou 20%, on sera autonomes au second tour.

Quel est votre objectif ?
Je veux être maire de Lyon, pour mettre en oeuvre notre projet. Sinon, autant négocier tout de suite quelques sièges, avec l'un ou l'autre...

Repères
Christophe Geourjon, 41 ans, délégué départemental de l'UDF. Réputé proche de Michel Mercier, il avait fait la campagne d'Azouz Begag aux législatives de juin, avant de s'opposer à lui dans les primaires pour les municipales. Comme Begag, il est au CNRS. Mais lui dans un domaine très scientifique, la "bioinformatique". Il a même reçu le prix Cristal en 2004 pour ses travaux sur la structure 3D des protéïnes.

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