lycéens manif
© Yazid Amiar

2000 lycéens dans les rues : des dégradations et 28 interpellations (vidéo)

Pour la 3e journée, les jeunes manifestent contre la réforme des retraites. Ce lundi matin, une dizaine de véhicules ont été incendiés dans l'agglomération. Jeunes et CRS se sont faits face aux Terreaux où des dégradations ont été commises. Ils ont ensuite rejoint une manifestation syndicale, jusqu'à la place Jean-Macé. Récit de la journée.

17h55 : Bilan de la préfecture : 2000 lycéens, 28 interpellations et 7 véhicules incendiés

La préfecture dresse un bilan des événements de la journée. Au total, 2000 lycéens ont participé à des cortèges improvisés et dispersés entre la Presqu'Ile (1500 personnes) et les 7e et 8e arrondissements. Sept véhicules ont été incendiés : cinq à Lyon et deux à Vénissieux. Cinq autres ont été renversés : quatre à Lyon et un autre à Caluire. Ces actes sont "le fait de petits groupes de casseurs déterminés, comme en attestent les interpellations qui montrent que beaucoup de ces jeunes sont déjà connus des services de police". 28 personnes ont en effet été interpellées. Deux policiers ont été légèrement blessés au cours de la journée.

La préfecture a comptabilisé le nombre de manifestants ayant rallié Bellecour à Jean-Macé. 1400 personnes au total, dont 400 cheminots, 700 lycéens et 300 étudiants.

17h30 : Un jeune blessé à la tête

Le rassemblement est toujours à Jean-Macé. L'un des participants a été blessé à la tête et pris en charge par les pompiers après avoir reçu une bouteille sur le crâne. A l'autre bout de la place, vers la halte ferroviaire, un jeune a été renversé par un véhicule, mais sans gravité. Le mouvement ne semble pas bien structuré, avec peu de banderoles et de slogans. "Sarko, on t'enc...", a été scandé plusieurs fois. Les CRS interviennent parfois, mais "on ne peut pas dire que deux clans s'affrontent frontalement", décrit notre journaliste présent sur place.

16h40 - Un jeune interpellé, le visage en sang

Les salariés ont quitté le mouvement et ce sont essentiellement des jeunes qui sont rassemblés à Jean-Macé. Un nouvel abribus a été dégradé et les CRS ont procédé à une interpellation. Une arrestation musclée comme en témoigne le visage ensanglanté de l'individu appréhendé. Des pierres sont jetées sur les forces de l'ordre. Par intermittence, la tension refait surface.

16h - Les "anciens" quittent le rassemblement

Le cortège est arrivé place Jean-Macé, dans le 7e arrondissement. Durant le trajet, les syndicalistes ont essayé de canaliser les jeunes. Mais des incidents se produisent à nouveau. Deux abribus ont été dégradés autour de la place Jean-Macé et les CRS ont arrêté un jeune manifestant qui aurait été l'auteur des faits. Les syndicats de salariés sont en train de quitter le rassemblement, faute de pouvoir le contrôler. Selon un de nos journalistes, les forces de l'ordre font plutôt preuve de retenue dans leurs réactions.

15h30 - Reportage dans la manifestation

Les syndicalistes (CGT, SUD, FO et CFDT dans une moindre mesure) ont pris les choses en main au centre-ville de Lyon en début d'après-midi. 200 cheminots en particulier, venus des dépôts de la Mouche (Jean-Jaurès) et de la Part-Dieu avaient donné rendez-vous aux jeunes partis ce matin des lycées de l'agglomération, à 14h place Bellecour. Reconnaissables avec leurs gilets fluorescents, les services d'ordre des syndicats étaient un peu à cran devant « l'enthousiasme » débordant de certains jeunes. Ils ont néanmoins réussi à les calmer le long du parcours.

" Allez les jeunes, vous me jetez les cailloux que vous avez dans les poches, vous posez tout ça là, on est là pour manifester pas pour casser ", expliquait l'un d'eux aux jeunes avec des sacs à dos parfois remplis de projectiles.

Brassards aux bras, les syndicalistes se sont aussi postés aux intersections, le long du défilé, pour canaliser les lycéens. Le défilé a pris le pont de la Guillotière et la rue de Marseille, où un jeune a cassé la vitre d'un arrêt du tramway, provoquant les sourires de quelques-uns. Un autre, quinze ans au visage d'ange, s'est accroché à la Kangoo de la CGT, affirmant : "on est là pour tout niquer avec la police", peu crédible, tandis qu'un syndicaliste lui donnait un coup de banderole pour le faire dégager.

" On est là pour les encadrer ", témoignait Denis, 48 ans, agent de conduite à la SNCF et secrétaire du syndicat Sud Rail à Lyon. A Bellecour, il raconte avoir pris cinq jeunes avec des boulons dans les poches. Mais grâce à son physique de rugbyman, Denis et quelques autres ont réussi à les calmer : " on leur a dit : vous jouez à quoi ? Mais c'est vraiment une minorité ", ont témoigné les vieux militants. Cela dit, la plupart se contentait de reprendre les slogans en coeur, sans débordements.

Plus loin, la voiture de la CGT, une vieille Volvo fermait le cortège en crachant une fumée très odorante. Le haut-parleur sur le toit amplifiait les slogans du syndicaliste : " étudiants, salariés, retraités, c'est tous ensemble qu'on gagnera ! ", jeans élimés et vieux blouson beige, le vieux routard de la CGT était observé par Malik, quinze ans, casquette Burberry vissée sur la tête et banane à la ceinture qui prenait des cours de militantisme grandeur nature, l'air intéressé.

Les jeunes des lycées de Vaulx-en-Velin étaient tous rassemblés sous la banderole de 5 mètres sur 1 mètre réalisée pour l'occasion : " Résistons ensemble. Les lycéens vaudais ". Derrière, un jeune brandissait fièrement une pancarte : " Et toi Sarko, ta retraite c'est quand ? ". " Reprenons nos retraites " était écrit sur la banderole des étudiants de l'université Lyon 1.

Quentin, 20 ans, élève au lycée Récamier de Perrache témoignait que certes, " certains lycéens sont plus radicaux que les autres, mais que tous on le même objectif, faire échouer le gouvernement ". Son amie, Sabrina, 19 ans, poursuivait : "nous sommes assis toute l'année sur les bancs de l'école, pour quoi faire ? Quand nous envoyons des CV, personne ne veut nous faire travailler ". Enfin, Yoann terminait : " nous allons payer les retraites de nos aînés, mais qui va payer les nôtres ? ".

A distance de la manifestation, quatorze camions de CRS et une voiture de police fermaient le cortège qui est arrivé à 16h place Jean Macé. Selon le rectorat, une vingtaine de lycées du Rhône ont connu des perturbations encore ce lundi, un nombre constant par rapport à la fin de semaine dernière. Selon nos informations, de nouveaux lycées ont débraillé ce lundi, comme la Cité scolaire internationale à Gerland et le lycée Saint-Exupéry à Lyon 4e.

14h50 - 16 interpellations à la mi-journée

La préfecture dresse un bilan à la mi-journée des événements de ce lundi matin. Seize personnes ont été interpellées par les forces de police. Des dégradations ont été commises en nombre plus importants que vendredi dernier. La préfecture recense trois véhicules brûlés sur les Pentes, des vitrines et des abribus saccagés. La vitrine du Printemps a été fracturée par un poteau. Des groupes mobiles se sont extraits du cortège, pour commettre ces actes de délinquance. Les premiers faits ont été constatés dans les 7e et 8e arrondissements lyonnais, par exemple autour du lycée Lumière, avant de se concentrer en Presqu'Ile.

14h40 - Les lycéens "cadrés" par les syndicats de salariés

Les événements ont cessé autour des Terreaux. Une nouvelle manifestation part de la place Bellecour en direction de Jean-Macé. C'est un cortège tenu par des syndicats, dont la CGT, Sud Rail et Solidaires. Un contingent de lycéens s'est greffé à ce rassemblement, semble-t-il plus cadré. Les CRS sont un peu moins présents que ce matin mais l'ambiance reste tendue.

13h40 - Plus des casseurs que des manifestants

Un journaliste présent sur place estime que le nombre de jeunes a doublé par rapport à vendredi dernier. "Ce sont plus des casseurs que des manifestants : ils marchent vite, sans banderole ni slogan", raconte-t-il. Ils s'attaquent au mobilier urbain et aux poubelles. Sans service d'ordre, les manifestants essaient de canaliser la colère en organisant des sit-in. En face, les CRS chargent et dispersent les manifestants. Ils utilisent des bombes lacrymogènes, relate le journaliste dépêché sur place.

12h53 - Une voiture renversée aux Terreaux

Le mouvement s'essouffle un peu. Les manifestants se concentrent autour de la place des Terreaux. Rue Puits-Gaillot, le long de l'Hôtel de Ville, une Kangoo de la Poste a été renversée. Rue Grôlée, une Smart a été renversée et la vitrine Picard a été brisée. Un abribus rue de la République a aussi été dégradé. Les CRS présents sur place distribuent les coups de matraque mais il n'y a pas d'affrontement frontal. Les uns et les autres sont dispersés sur plusieurs rues. Les pompiers comptabilisent quatre départs de feu ayant provoqué l'incendie de voitures, sur les pentes de la Croix-Rousse et à Vénissieux.

12h15 - Les CRS chargent

Jeunes et CRS se font face à Cordeliers. Un véhicule a été renversé quartier Grôlée et une vitrine a été brisée au Printemps. Les manifestants jettent des pierres sur les forces de l'ordre qui ont procédé à une ou deux interpellations, nous indique l'un de nos journalistes sur place.

11h28 - Une dizaine de véhicules brulés dans l'agglomération

Une dizaine de véhicules ont été incendiés ce lundi matin par les lycéens qui manifestent à nouveau contre la réforme des retraites ce lundi, notamment sur les pentes de la Croix-Rousse. Un de nos journalistes était à la Martinière-Diderot (Lyon 1er). D'emblée, le mouvement a dégénéré : les jeunes marchaient sur les voitures. L'une d'elle a été incendiée. En avançant, ils ont dégradé des vitres de véhicules et un abribus. Ils se sont ensuite scindés en plusieurs groupes.

Selon la préfecture du Rhône, à 9h30 ce matin, les jeunes commençaient à manifester dans les 7e et 8e arrondissements lyonnais comme jeudi et vendredi. Un abribus a été dégradé et une voiture a été incendiée à Vénissieux.

11h05 - Les lycéens manifestent en Presqu'Ile

Plus d'une cinquantaine de lycéens manifestent contre la réforme des retraites ce lundi matin. Ils se sont retrouvés place Bellecour, ont rallié les Terreaux en passant devant le lycée Ampère. Et prennent la direction de Perrache. A noter que certains établissements qui n'étaient jusqu'alors pas mobilisés, comme la Cité scolaire internationale (Gerland) et le lycée Saint-Exupéry (Lyon 4e.), ont rejoint le mouvement. Selon nos journalistes dépêchés sur place, aucune dégradation en Presqu'île n'est alors à déplorer.

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