La compagnie sud-africaine Via Katlehong revient à Lyon pour célébrer, au cœur d’une rencontre endiablée avec des artistes brésiliens, les luttes des peuples et les liens entre les cultures.
Faire l’expérience du corps comme une fenêtre, des corps ouverts, inachevés, recevant d’autres influences et en quête d’élargissement de leur répertoire culturel… C’est ce qui sous-tend la nouvelle création des danseurs sud-africains de Via Katlehong, fruit d’une rencontre avec le chorégraphe brésilien Paulo Azevedo, et dont le titre tamUjUntU signifie “Nous sommes ensemble”.
Souhaitant mettre en valeur les liens d’amitié et de solidarité dans les luttes qui existent au-delà des frontières et des cultures, il crée un manifeste de complicité gestuelle entre l’Afrique du Sud et le Brésil, ayant pour référence les danses urbaines et/ou traditionnelles comme le pantsula et la samba.
La première que développe depuis plus de vingt ans la compagnie Via Katlehong – en la métissant avec d’autres langages comme le Gumboot ou le hip-hop – est une danse contestataire née durant l’apartheid dans les townships d’Afrique du Sud.
Influencée notamment par la tap dance (claquettes américaines) et les cultures urbaines, elle est pratiquée sur des rythmes très rapides et se caractérise par l’utilisation de gestes de la vie quotidienne, illustrant la résistance et la révolte des quartiers déshérités.
Expression de fêtes populaires, la seconde a émergé dans les favélas de Rio de Janeiro à la fin du XIXe siècle avec les esclaves importés d’Afrique qui exprimaient le déracinement et le désir de perpétuer leurs traditions, intégrant par la suite les rythmes et instruments de la culture brésilienne, de nouveaux styles comme la samba-reggae et la samba-funk. Elle est par ailleurs utilisée pour sensibiliser aux problèmes sociaux telles la discrimination et la pauvreté à l’instar du travail que mène Via Katlehong autour des quartiers défavorisés.
Célébrant une danse joyeusement contestataire avec des danseurs qui se transmettent une foultitude de gestes et de rythmes, Paulo Azevedo nous offre une création où, dit-il, “tout est possible sauf lâcher la main de l’autre !”.
tamUjUntU - Via Katlehong – Du 19 au 22 novembre à la Maison de la danse
Autour du spectacle
Intégré au cycle Histoire(s) de la danse, le spectacle est entouré de plusieurs événements : une rencontre avec Anne Nguyen, chorégraphe et danseuse pionnière en France de la danse hip-hop au féminin qui s’intéresse aux danses afro-urbaines, et Buru Mohlabane, co-directeur de Via Katlehong, le 20 novembre de 19 h à 20 h, ainsi qu’un bord de scène le même jour après la représentation.
Une vidéoconférence de 30 minutes intitulée Danser pour exister, conçue et animée par Olivier Chervin, qui aborde les danses contestataires le 21 novembre à 19 h 30 au CinéMAD.
Le samedi 22 novembre sera fébrile avec une restitution des travaux amateurs menés par la compagnie Via Katlehong, au studio à 17 h et 19 h, des projections de films de 18 h à 20 h (en lien avec la thématique des danses contestataires) et un Dancefloor ambiancé par Via Katlehong (à partir de 22 h).
Programme : maisondeladanse.com
