Emmanuel Hamelin, responsable départemental d'Horizons, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Sarkozyste de la première heure, Emmanuel Hamelin, ancien député UMP et actuel responsable départemental d'Horizons, revient sur la condamnation de l'ancien Président de la République à une peine de prison de cinq ans : "c'est une exécution politique, car personne n'imagine que Nicolas Sarkozy, après un premier jugement et alors qu'il fait appel, va partir à l'étranger. Personne n'y croit. Ce mandat de dépôt est donc incompréhensible. C'est pourquoi je suis en colère. Beaucoup de Français ont du mal à comprendre la justice sur ce point : Nicolas Sarkozy est condamné à de la prison, pendant que des délinquants multirécidivistes, qui frappent un policier à terre, n'ont pas pas un seul jour de prison. J'avoue que moi aussi j'ai du mal à comprendre".
Il revient aussi sur l'entrée en campagne de Jean-Michel Aulas : "Jean-Michel Aulas rassemble aujourd'hui très largement. À son lancement, il y avait des figures politiques mais aussi de nombreux Lyonnais, inconnus de nous, qui participait parfois pour leur première réunion électorale".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Emmanuel Hamelin
Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui nous sommes avec Emmanuel Hamelin. Vous êtes le responsable départemental d'Horizons, le parti d'Édouard Philippe. Vous avez conclu une alliance avec Jean-Michel Aulas et nous reviendrons sur son entrée en campagne, son lancement. Mais je souhaite d'abord avoir votre avis sur un fait d'actualité de la semaine dernière : la condamnation de Nicolas Sarkozy à une peine de prison avec exécution provisoire. À l'époque où vous étiez à l'UMP puis chez les LR, vous étiez considéré comme un Sarkozyste, un proche de Nicolas Sarkozy. Quelle est votre réaction à ce jugement ?
Vous connaissez mes relations avec Nicolas Sarkozy, des relations amicales de longue date. J'apprécie beaucoup l'homme et l'homme politique. Je suis très gêné, très déçu, même en colère face à ce jugement que je trouve incompréhensible, comme beaucoup d'autres, comme beaucoup de Français. Lorsqu'il y a un réquisitoire du parquet national financier qui, sur la base de quatre chefs d'accusation, ne demande ni mandat de dépôt ni exécution provisoire et, qu'au délibéré, trois chefs d'accusation tombent et l'on demande une exécution provisoire sur mandat de dépôt alors que cela n'était pas réclamé par le parquet… C'est déjà incompréhensible. La seconde chose : pourquoi une exécution provisoire du mandat de dépôt ? Elle est prévue principalement pour des narcotrafiquants, en cas de condamnation en première instance et d'appel, afin d'éviter les évasions à l'étranger par des présumés innocents ; certaines s'étaient évadés, ce qui avait compliqué les choses. Mais là, c'est une exécution politique, car personne n'imagine que Nicolas Sarkozy, après un premier jugement et alors qu'il fait appel, va partir à l'étranger. Personne n'y croit. Ce mandat de dépôt est donc incompréhensible. C'est pourquoi je suis en colère. Beaucoup de Français ont du mal à comprendre la justice sur ce point : Nicolas Sarkozy est condamné à de la prison, pendant que des délinquants multirécidivistes, qui frappent un policier à terre, n'ont pas pas un seul jour de prison. J'avoue que moi aussi j'ai du mal à comprendre.
Jean-Michel Aulas avait reçu le soutien de Nicolas Sarkozy. Est-ce un élément qui risque de peser sur la campagne de Jean-Michel Aulas ou les électeurs feront-ils la distinction entre Lyon et l'enjeu national ?
Je pense qu'ils feront la distinction. Il ne faut pas confondre les liens politiques et les liens amicaux. Jean-Michel Aulas entretient avant toute une relation amicale avec Nicolas Sarkozy, comme il l'a déclaré à plusieurs reprises. Jean-Michel Aulas est un candidat de la société civile, il n'a jamais été encarté dans un parti. Aujourd'hui il avance avec l'étiquette de la société civile, soutenue par plusieurs familles politiques, dont Horizons évidemment, LR, Renaissance, le MoDem, le Parti radical…
Donc, dire qu'il est le candidat de la droite et du centre : c'est faux ?
Non, non, c'est à la fois le candidat de la société civile, de la droite et du centre. Il faut vraiment insister sur la société civile : c'est sa marque de fabrique et c'est avec cela qu'il va avancer devant les Lyonnais.
Son premier meeting s'est tenu ce vendredi soir, un millier de personnes, certaines n'ont pas pu entrer. Constatez-vous un début de campagne comme la droite lyonnaise n'a pas connue depuis vingt ou trente ans ? Avez-vous déjà ressenti une telle dynamique ?
Je ne veux pas ramener la campagne de Jean-Michel Aulas à quelque chose de très politique. Certes, nous sommes heureux, nous les soutenons, mais je ne souhaite pas politiser à outrance.
Mais fait-il déjà plus que ce que vous auriez espéré ?
Dès le début, nous avancions en parallèle avec d'autres candidats et forces politiques avant l'arrivée de Jean-Michel Aulas. Je voyais qu'aucun d'entre nous n'émergeait. J'avais proposé de se réunir, de réfléchir à un projet ; que lorsque les grandes lignes et les accords seraient posés, pourraient émerger un ou une candidate. Mais cela ne s'est pas fait, puisque Jean-Michel Aulas est arrivé. Dès lors, j'ai dit : c'est une opportunité pour les Lyonnais parce que Jean-Michel Aulas a la légitimité du rassemblement. Il est le plus évident pour fédérer les forces politiques et les Lyonnais. Depuis, notre soutien ne s'est pas démenti, Jean-Michel Aulas rassemble aujourd'hui très largement. À son lancement, il y avait des figures politiques mais aussi de nombreux Lyonnais, inconnus de nous, qui participait parfois pour leur première réunion électorale.
Lors de cette réunion, il a annoncé deux premières mesures : le lancement d'un référendum pour créer une police métropolitaine et la gratuité des transports pour les jeunes Lyonnais gagnant moins de 2500 euros. Partagez-vous ces propositions ? Les partis de droite sont opposés à la gratuité des transports ; vous at-il convaincu ou joue-t-il cavalier seul ?
Emmanuel Hamelin : Non, il ne fait pas cavalier seul, mais il a des idées. Nous sommes là pour l'accompagner dans l'expression de ses idées tout en proposant les nôtres. C'est une campagne de discussion.
Là, il l'a annoncé.
Il l'avait annoncé depuis longtemps ; je n'avais pas exprimé d'opposition même si nous avions des désaccords. Sur la gratuité des transports en commun, nous avions une approche fondée sur des expériences, notamment à Toulouse, qui n'avaient pas très bien fonctionné. Le rapport de la Cour des comptes relève aussi que ce n'est pas nécessairement pertinent financièrement. Mais tout dépend de la manière dont c'est construit, distribué, organisé. Je suis sensible à la dimension sociale du programme de Jean-Michel Aulas : cela en fait partie et il y en aura d'autres. Sur le principe, je ne suis pas opposé à la gratuité, si cela s'articule avec le budget de la ville et les autres engagements. Sur ce point, je fais confiance à Jean-Michel Aulas : quand il avance une idée, il l'a déjà intégrée dans l'ensemble. Nous le suivons ; en tout cas, personnellement, je le soutiens même si nous aurons sûrement des discussions sur la mise en œuvre.