Depuis 1472, l’encre coule entre Saône et Rhône. Une révolution intellectuelle dans la communication et la diffusion des savoirs, dont Lyon saura rapidement prendre le leadership.
Dans les archives de Lyon. Dans quel domaine notre ville a-t-elle été précurseure ? De quelles manières s’est-elle affirmée comme un centre d’innovations scientifiques mondiales, de vitalité économique, de création artistique ou d’avancées sociétales ? À l’occasion de son trentième anniversaire, Lyon Capitale propose une rubrique en partenariat avec les Archives municipales de Lyon.
“Peu de choses prédisposaient (...) Lyon à occuper cette place. La ville avait été un grand centre intellectuel à l’époque carolingienne, mais il n’en restait presque rien, sinon des centaines de manuscrits oubliés à l’ombre de la cathédrale. L’absence de parlement et d’université privait la ville de juristes et d’étudiants de toutes sortes, principaux acheteurs de livres à l’époque médiévale. Bien sûr, comme partout, les églises possédaient des bibliothèques, au moins pour le culte, et des clercs, juristes ou bourgeois avaient quelques livres pieux, sommes juridiques et romans.”
Dans sa thèse, “Du manuscrit à l’imprimé : la révolution du livre à Lyon (1470 -1520)”, Jean-Benoît Krumenacker pose les bases de ce qu’allait devenir Lyon, troisième plus grand centre d’imprimerie en Europe dès la fin du XVe siècle, après Paris et Venise.
À cette époque, la France connaît à nouveau la paix. Grâce à ses foires, privilèges royaux, Lyon est cité par l’ambassadeur de la sérénissime république de Venise auprès de Charles Quint comme “il fondamento del danaro di tutta Italia e buona parte di Spagna e Fiandra”*, carrefour essentiel du commerce européen et forte place bancaire.
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