Charles Couty, directeur du musée Jean Couty, est l’invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale. [Un aperçu des peintures dans la vidéo]
Le musée Jean Couty, à Lyon 9e, s’apprête à inaugurer une exposition exceptionnelle consacrée à la représentation de la ville par les artistes lyonnais du XXe siècle à aujourd’hui. Intitulée Lyon, ville rêvée, cette exposition sera ouverte au public du 16 mai 2025 au 18 janvier 2026.
À travers plus d’une centaine d’œuvres réalisées par une cinquantaine d’artistes, l’exposition Lyon, ville rêvée propose un voyage pictural au cœur de la capitale des Gaules. Charles Couty, directeur du musée Jean Couty explique la genèse du projet : "On a fait Doisneau, Buffet, on a fait Les peintres témoins avec Matisse, Chagall, et on s'est dit : il faut quand même faire Lyon. Lyon, c'est la ville que mon père adorait, qu'il chérissait, il aimait sa ville. Donc il faut présenter tous les Lyonnais amoureux de leur ville."
L’exposition rassemble une diversité de regards sur la ville, avec des vues emblématiques des quais de Saône, de Fourvière ou encore de la place Bellecour, particulièrement prisée des peintres. "Il y a plusieurs toiles où l’on voit le clocher de la Charité, Bellecour, Fourvière, et le cheval de la place Bellecour. C’est un motif très peint," souligne Charles Couty.
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École lyonnaise et nouveaux talents
Les grandes figures de l’école lyonnaise sont largement représentées : Fusaro, Cottavoz, Truphémus, Chevrette, Giorda... "Tous ces artistes ont peint Lyon, leur ville," rappelle le directeur. Mais l’exposition ne s’arrête pas aux grands noms. L’ambition affichée est aussi de faire découvrir des artistes moins connus, voire inédits. "Il y a des artistes que personne ne connaît et qui ont peint des vues de Lyon exceptionnelles." Une attention particulière est portée aux artistes femmes, souvent sous-représentées dans l’histoire de l’art. Parmi elles, Michelle Caussin-Bellon, Hélène Mouriquand ou encore Fabienne Amiel exposeront leurs œuvres.
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Une exposition accessible à tous
Loin d’être réservée aux connaisseurs, l’exposition se veut ouverte à tous les publics. "Bien sûr que quelqu’un qui ne connaît rien à l’histoire de la peinture à Lyon peut venir. C’est guidé, accessible, et on peut y faire de vraies découvertes," insiste Charles Couty.
Un coup de cœur personnel ? Il en cite plusieurs, dont un tableau de Fusaro représentant la place Bellecour, qui sert aussi d’affiche à l’exposition. Mais son attachement va également à une œuvre plus intime : "J’aime beaucoup le Fusaro qui représente la brasserie des Archers. Lyon et les Archers. Les Archers arrivent à Lyon. Voilà."
[Un aperçu des peintures dans la vidéo]
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La retranscription complète de l'émission avec Charles Couty :
Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui on va parler de culture, on va parler de peinture, et même plus : on va parler de peinture de Lyon avec Charles Couty, qui est fondateur et directeur du musée Jean Couty. À partir du 16 mai, il lance une exposition qui s'appelle Lyon, ville rêvée. Lyon vue par les artistes lyonnais du XXe siècle à nos jours. C'est un sujet qui nous intéresse à Lyon Capitale. Bonjour Charles Couty, merci d'être venu sur notre plateau. On va rentrer un peu dans le vif du sujet. Je rappelle : l'exposition se lance le 16 mai pour le grand public et se tiendra jusqu'au 18 janvier. Vous êtes à Lyon 9, je donne l'adresse : 1 place Henri Barbusse à Lyon 9, c'est à côté de l'île Barbe, on ne peut pas se tromper. Quelle est la genèse de ce projet ? Comment avez-vous eu l'idée de lancer cette exposition Lyon ville rêvée ?
Alors ça fait plusieurs expositions temporaires qu'on fait. On a fait Doisneau, Buffet, on a fait Les peintres témoins avec Matisse, Chagall, et on s'est dit : il faut quand même faire Lyon. Lyon, c'est la ville que mon père adorait, qu'il chérissait, il aimait sa ville. Donc il faut présenter tous les Lyonnais. Ma femme Myriam, qui est directrice artistique et aussi directrice du musée, m'a dit : il faudrait qu'on fasse les Lyonnais. Alors, pour ne pas faire qu'un Lyonnais, deux Lyonnais ou trois, on a dit : on va faire Lyon ville rêvée. C'est une super idée. C'est une si belle ville, on est si bien à Lyon, et mon père l'adorait.
Et vous avez rassemblé beaucoup d'artistes – je ne l'ai pas encore dit – mais voilà, plus d'une cinquantaine…
… une cinquantaine de peintres et une centaine d'œuvres qui représentent Lyon, uniquement Lyon : les quais de Saône, les quais du Rhône, Fourvière…
J'allais vous demander : est-ce qu'il y a un lieu, un monument, un quartier qui est plus peint finalement ? Parce que là, on va quand même avoir un bel aperçu des peintures de la ville de Lyon. Est-ce qu'il y a un endroit qui est vraiment un peu plus chéri par les artistes ?
Alors oui, c'est la place Bellecour, avec Saint-Jean et Fourvière au loin. C'est vrai qu'on voit le clocher de la Charité. Il y a plusieurs toiles dans l'exposition où c’est le clocher de la Charité, on voit Bellecour, et on voit Fourvière et le cheval, le cheval de la place Bellecour.
Et beaucoup peint ?
Oui, beaucoup peint. Il y a cinq ou six toiles dessus.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer aussi comment ont été sélectionnées les œuvres ? Est-ce qu’il y a un fil rouge, un déroulé dans l’exposition ?
Alors on voulait vraiment tous les coins de Lyon : les toits de Lyon, la place Bellecour, Fourvière, le Confluent, enfin tous…
… Fallait pas oublier !
Fallait pas laisser de côté. Beaucoup d'artistes lyonnais aiment leur ville, donc ils ont beaucoup peint leur ville. On a fait, mon épouse et moi, beaucoup de recherches de vues de Lyon. On est allés voir le musée Paul-Dini, qui a de très belles vues de Lyon et des toiles exceptionnelles des plus grands artistes lyonnais. Il y a aussi la collection Thomas Elie, la collection Bosse-Platière.
Oui, donc il y a vraiment les acteurs du territoire qui sont…
… rassemblés. Et des particuliers qui possèdent de très belles toiles, des toiles exceptionnelles.
Donc jamais exposées parfois ? On va découvrir des nouvelles peintures ?
Ah oui, par exemple vous allez voir une toile fameuse de 2,50 m par 2 m de haut, c’est un des plus beaux tableaux sur Saint-Georges. Vous avez une toile de mon père qui fait 3,50 m, qui n’a jamais été vue. C’est un particulier qui va l’exposer.
Il faut dire quelque chose : l’école de Lyon, sans surprise, sera très représentée. En deux mots, on peut dire un peu ce que c’est, peut-être, pour les gens qui ne connaissent pas ?
Alors l’école lyonnaise, vous avez les Fusaro, Cottavoz, Truphémus, qui sont les « sansistes ». Vous avez aussi Chevrette, Giorda, qui sont des grands maîtres de l’école lyonnaise contemporaine. Et tous ces artistes ont peint Lyon, leur ville. Par exemple, Giorda a peint la place Bellecour avec le cheval, et il a fait le Confluent. Et Chevrette, la place Bellecour avec le kiosque, la buvette.
Et si on n’y connaît rien à l’histoire de la peinture à Lyon, on peut quand même venir ? Est-ce que c’est ouvert à tous ? Parce que là, vous citez beaucoup d’artistes très connus dans le milieu, mais quelqu’un qui se dit "j’aime bien, j’ai envie de découvrir", est-ce qu’il peut s’y retrouver ? Est-ce que c’est un peu guidé ?
Ah bien sûr. Vous avez aussi plein d’artistes qui ne sont pas du tout connus. Et c’est ça, la force.
Et vous leur avez donné leur place dans l’exposition ?
Bien sûr, c’est très important. Il faut donner la place à tout le monde. Ce sont de très beaux artistes.
Donc on pourra faire des découvertes aussi, en même temps ?
Ah oui, il y a des artistes que personne ne connaît et qui ont peint des vues de Lyon exceptionnelles. Il y a beaucoup de femmes aussi. On a fait une sélection : il y a presque une dizaine de femmes. Mon épouse et moi, on a voulu absolument donner la parole aux femmes, qui sont de très belles artistes : Michelle Kossain-Bellon-Poupet, Hélène Mourican, Micheline Collin, Fabienne Amiel…
Toutes exposées ?
Ah oui. Alice Cohn aussi. Ce sont de très belles artistes féminines.
Est-ce que vous avez un coup de cœur ? En toute subjectivité, on va assumer le coup de cœur du directeur du musée. Je sais que c’est toujours difficile de choisir lorsqu’on expose ses œuvres, mais est-ce qu’il y a quelque chose qui vous parle un peu plus ?
Alors, il y en a plusieurs. C’est vrai qu’il y a de très très belles pièces. Je ne vais pas parler de mon père, parce que j’ai un coup de cœur à chaque fois pour mon père. Mais il y a un petit Fusaro, c’est la place Bellecour avec Fourvière et le cheval, qui fait d’ailleurs l’affiche de l’exposition. Vous avez le Giorda du Confluent qui est exceptionnel. Vous avez le Truphémus avec Saint-Georges, exceptionnel aussi. C’est une pièce maîtresse de Truphémus qui fait 2,50 m de long. Oui, oui, exceptionnel. Et vous avez le kiosque, la buvette de la place Bellecour avec Chevrette. Mais le très très gros coup de cœur, c’est un Fusaro que j’aime beaucoup, qui représente la brasserie des Archers. Lyon et les Archers. Les Archers arrivent à Lyon. Voilà.
Très bien, ce sera le mot de la fin. Les auditeurs pourront retrouver tout cela à partir du 16 mai dans votre musée, le musée Jean Couty. On le rappelle : 1 place Henri Barbusse, Lyon 9. Merci d’être venu sur notre plateau pour présenter votre exposition Lyon Ville Rêvée. Quant à vous, merci d’avoir suivi cette émission. Plus de détails sur l’actualité culturelle de Lyon sur le site lyoncapitale.fr. À très bientôt.