Après la défaite ce weekend à Lens qui hypothèque sérieusement la qualification en Ligue des champions, il y a urgence pour l'OL de John Textor, toujours menacé de rétrogradation administrative et en proie à des difficultés financières.
La défaite à domicile face à Lens (2-1) dimanche a dangereusement éloigné Lyon de la Ligue des champions et la pression s'accentue sur son président, l'Américain John Textor, pour qu'il respecte ses engagements sur le refinancement du club. Endetté, l'OL a été puni à la mi-novembre par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) : le gendarme du foot français a imposé un encadrement de la masse salariale, une interdiction de recruter et une rétrogradation à titre conservatoire à l'issue de la saison sportive en cours.
A lire aussi : Olympique lyonnais : les sanctions confirmées en appel par la DNCG
Cette menace pourrait s'avérer effective si Textor ne confirme pas ses engagements, à commencer par le projet d'introduction à la Bourse de New York d'Eagle Football Holdings, la maison-mère de l'Olympique lyonnais depuis décembre 2022, annoncé pour le premier semestre 2025.
Pour l'heure, rien n'a été conclu. Pas plus que la vente de la participation d'Eagle dans le club anglais de Crystal Palace, dont 40 millions d'euros du produit doit être destiné à l'OL. "C'est toujours en cours", a assuré à l'AFP une source proche du club, qui n'a pas donné plus de détails sur le calendrier ou les modalités de cette introduction en bourse, laquelle doit générer un apport maximum de 150 millions d'euros.
Trésorerie et transferts
L'endettement, majoritairement dû au refinancement des emprunts pour le stade, se montait au 31 décembre 2024 à 540,7 millions d'euros, selon le rapport financier du premier semestre de l'exercice décalé 2024-2025, contre 463,8 millions au 30 juin 2024.
Depuis, Eagle et ses actionnaires ont apporté 83 millions d'euros en trésorerie, et les transferts effectués au mercato d'hiver ont amené 60 millions d'euros de recettes, permettant ainsi d'alléger la masse salariale. Le plan de sauvegarde de l'emploi et de départs volontaires lancé à l'automne est aussi quasiment finalisé, d'après le club. Dernière bouffée d'air : un accord a été conclu fin janvier avec les prêteurs d'Eagle permettant un report de créances.
Mais sportivement, l'OL, 7e de la Ligue 1, n'est plus maître de son destin pour atteindre son objectif affiché de retrouver la C1, qu'il n'a plus disputée depuis 2020, et bénéficier des conséquentes rentrées d'argent afférentes. Bien plus en tout cas que celles générées par la Ligue Europa et plus encore par la Ligue Conférence, dont Lyon pourrait devoir se contenter si l'on se fie au classement actuel.
Les Lyonnais sont à cinq longueurs de Marseille (2e) et quatre de Monaco (3e) où il lui faudra impérativement gagner en Principauté samedi, pour conserver un semblant d'espoir pour le podium.
"L'esprit des joueurs"
Un quatrième accessit pour la C1 existe mais il faudra en passer par des barrages, et c'est Nice (4e) qui le tient dans sa main grâce à une meilleure différence de buts sur Lille (5e) et Strasbourg (6e). Or ces trois clubs possèdent trois points d'avance sur l'OL, avec deux journées à disputer. Malgré le revers malvenu face à Lens, tous les acteurs, de Jorge Maciel, l'assistant de l'entraîneur Paulo Fonseca, à l'avant-centre Georges Mikautadze ou le défenseur Moussa Niakhaté, affirment que "tout est encore jouable et rien n'est perdu".
A lire aussi : L'OL écope d'une lourde amende de l'UEFA pour des impayés
Malgré de faibles probabilités, la qualification en C1 reste en effet mathématiquement possible. Mais la calculette devrait vraisemblablement plutôt servir cet été lors du mercato, moment auquel des joueurs à forte valeur marchande comme Rayan Cherki, Malick Fofana ou Corentin Tolisso pourront encore être cédés, tandis que de gros contrats prendront fin, comme celui d'Alexandre Lacazette.
De quoi soulager les finances et espérer, peut-être, rentrer dans les clous de la DNCG. Mais avec la crainte de voir la valeur de l'équipe dégradée, sans être vraiment compensée, comme dans le passé, par le centre de formation, totalement asséché en termes de jeunes talents. Il faudra alors être inventif au mercato cet été.