Jean-Claude Carle

Un élu de la région visé par une enquête pour blanchiment

Une enquête est en cours sur de possibles faits de détournement de fonds publics et d’abus de confiance au groupe UMP du Sénat. Mediapart publie ce lundi une partie de la liste des sénateurs qui auraient touché de l’argent par le biais d’une association écran, dont Jean-Claude Carle, sénateur de Haute-Savoie.

D’après une information révélée en mai dernier par Le Parisien, les juges d’instruction René Cros et Emmanuelle Legrand enquêtent sur de possibles faits de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de blanchiment au sein du groupe UMP du Sénat.

Mediapart a poursuivi l’enquête et remonté le montage financier qui aurait permis, selon le site Internet, à des sénateurs de toucher de l’argent via une association écran baptisée URS (Union républicaine du Sénat), alimentée par des fonds du groupe UMP.

10 sénateurs identifiés par Mediapart

Mediapart publie les noms de 10 élus qui devraient être auditionnés d’ici à quelques semaines, ce qui ne représente "qu’une partie de la liste des sénateurs UMP destinataires de chèques douteux de l’URS signés entre fin 2009 et début 2012". Parmi eux, Jean-Claude Gaudin, Hubert Falco, Gérard Longuet, mais également un Rhônalpin, Jean-Claude Carle, sénateur de Haute-Savoie.

Ce dernier, vice-président du Sénat et trésorier du groupe UMP, a reçu 4 200 euros, affirme Mediapart. Au total, les sommes avoisineraient 200 000 euros, auxquels il faut encore ajouter 112 000 euros d’espèces retirées des caisses de l’URS, dont les policiers tentent encore d’identifier les bénéficiaires.

Les versements stoppés, “sauf pour des frais justifiés”

Interrogé par Mediapart, Jean-Claude Carle, en tant que trésorier du groupe UMP au Sénat, est parfaitement placé pour s’expliquer sur ces mouvements suspects. Il admet que "le groupe UMP a régulièrement pris à sa charge des frais de mission de sénateurs, de réunions, y compris à l’étranger". Il affirme également avoir stoppé ces versements directs aux sénateurs "depuis les articles de presse, sauf pour des frais parfaitement justifiés, avec des factures".

“Je n’ai pas à fournir les comptes”

Jean-Claude Carle refuse toutefois de transmettre à la justice la comptabilité du groupe UMP au Sénat. "Il y a l’article 4 de la Constitution. Je n’ai pas à fournir les comptes", se défend-il. L’enquête suit donc son cours. Reste que le bureau du Sénat a publié un communiqué en réaction à cette affaire : "Les aides financières consenties (aux groupes politiques) par le Sénat seront désormais exclusivement destinées aux dépenses nécessaires à l’activité des groupes", ce que Mediapart traduit comme une forme d’aveu.

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