Pierre Oliver © Antoine Merlet
Pierre Oliver © Antoine Merlet

Trois scrutins simultanés ? Oliver veut "doter Lyon d'urnes électroniques" pour les municipales 2026

Alors que la réforme de la loi PLM induit l'organisation de trois scrutins simultanés à Lyon, le maire LR du 2e arrondissement veut utiliser des urnes électroniques. Le déploiement du dispositif est gelé depuis 2008, après de nombreuses années de controverse.

Le 10 juillet, la réforme de la loi PLM, organisant les scrutins municipaux à Paris, Lyon et Marseille, a été adoptée en force par l'Assemblée nationale, alors que le Sénat s'y était fermement opposé. À Lyon, le triple scrutin que cette réforme engendrerait sans report de l'élection métropolitaine pose d'importantes questions d'organisation et de lisibilité, auxquels les députés macronistes n'ont visiblement pas songé à penser.

Lire aussi : Trois scrutins le même jour ? À Lyon, une réforme de la loi PLM "inapplicable" en l'état

Des urnes qui "simplifieraient l'organisation matérielle et humaine des scrutins"

Le maire LR du 2e arrondissement, Pierre Oliver veut ainsi moderniser le vote entre Rhône et Saône. Dans un communiqué diffusé ce mercredi, il rappelle qu'une "telle organisation est particulièrement lourde, coûteuse et complexe à mettre en oeuvre à l'échelle de toute la ville".

La candidat aux élections municipales de 2026 "propose une solution concrète, moderne et éprouvée" dit-il : "Doter Lyon d'urnes électroniques" qui "simplifieraient l'organisation matérielle et humaine des scrutins". À ne pas confondre avec le vote à distance, le vote électronique nécessite toujours de se rendre en bureau de vote, mais permet de réduire le nombre d'assesseurs à l'aide de machine à voter.

Lire aussi : Ce que changerait la réforme du mode de scrutin à Lyon

Une machine à voter à Issy-les-Moulineaux. @Wikipédia)

Si elles permettent effectivement d'obtenir des résultats plus rapide, la réduction du nombre d'assesseurs, et la réduction des coûts d'impressions des bulletins de vote (compensée néanmoins par le coût des machines), ces urnes électroniques posent de nombreuses questions. Utilisées de manière expérimentale à partir de 2002, elles ont été déployées dans une centaines de communes.

Lire aussi : "Précipitation", "confusion"... Le maire écologiste de Lyon allume la réforme du scrutin municipal

Des dispositifs très controversés

En 2006, un article publié sur un site web néerlandais détaillait une série de failles que des chercheurs déclaraient avoir trouvées sur une machine, l'ES3B, utilisée aux Pays-Bas, en Allemagne, et en France. Ils écrivaient ainsi : "N'importe qui, ayant un accès bref aux périphériques, à n'importe quel moment avant une élection, peut obtenir un contrôle complet et pratiquement indétectable des résultats de l'élection."

Aujourd'hui, seule une soixantaine de communes continue de les utiliser, tandis que l'implantation de nouvelles machines à voter est gelée par les gouvernements successifs depuis 2008. Un moratoire de fait lié aux controverses de ces dispositifs. "Je demande donc officiellement à Grégory Doucet d'entamer au plus vite les démarches nécessaires pour que la Ville de Lyon soit intégrée à ce périmètre compte tenu des difficultés à venir", conclut Pierre Oliver.

Nouveaux agrément, encadrement légal... Un processus de déploiement long

Dans l'entourage du maire écologiste (qui a vivement critiqué la réforme adoptée), on appelle à ne pas mettre la charrue avant les boeufs, alors que la loi n'a pas encore été validée par le Conseil constitutionnel. "Cette loi crée des dépenses indirectes implicites, et entraîne la sortie du droit commun des trois villes sur la prime majoritaire à 25 %", relève-t-on. "Cela peut être considéré comme des motifs inconstitutionnels."

Si toutefois le maire souhaitait pouvoir doter la ville de tels dispositifs, il ne pourrait pas faire mieux que du lobbying auprès du ministre de l'Intérieur qui doit publier un nouvel appel à candidatures pour des modèles de machines, puis reprendre une procédure d'agrément via la commission nationale de validation. Un processus long, qui semble bien compliqué à mettre en oeuvre d'ici mars 2026.

Utiliser les machines déjà agréées serait par ailleurs envisageable, mais risqué comme comme souligné par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information qui pointe du doigt des doutes en cybersécurité sur ces machines vieillissantes.

Lire aussi : Le Parlement adopte définitivement la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille

Laisser un commentaire

réseaux sociaux
X Facebook youtube Linkedin Instagram Tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut