Grégory Doucet, maire de Lyon © Antoine Merlet
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Lyon : Grégory Doucet ou le discours de la méthode (interview)

Le nouveau maire de Lyon promet une alternance sur le fond comme sur la forme. Grégory Doucet prône davantage de transversalité pour une démocratie plus participative. Il s’adresse aussi aux acteurs, souvent économiques, qui durant la fin de la campagne municipale ont exprimé leur crainte d’une vague verte.

Lyon Capitale : Comment avez-vous vécu les derniers jours de la campagne qui a parfois été violente à votre encontre ? Grégory Doucet : Les attaques ne s’arrêtent pas. Elles s’accélèrent même. Depuis que la ville est devenue écologiste, chaque mot, chaque regard est l’objet d’âpres commentaires sur les réseaux sociaux. Lesquels sont particulièrement violents. C’est le jeu. Nous sommes dans l’ère de la communication ultra rapide. Cela donne l’impression que tout doit être millimétré. La fin de la campagne, si j’en fais une lecture civilisationnelle, montre notre incapacité à nous écouter. Cette société ne laisse plus d’espace au temps de l’échange et de la construction ensemble. Nous devons le retrouver. Nous accordons plus d’importance à la punchline ou aux coups que l’on va porter à l’adversaire qu’à une construction apaisée. Ce n’est pas la société à laquelle j’aspire. Votre arrivée au pouvoir a révélé une crainte des notables lyonnais de voir le modèle de cogestion mis en place entre les réseaux et la classe politique être balayé. Comprenez-vous les inquiétudes qui accompagnent cette alternance ? Ces craintes sont normales. L’essentiel du personnel politique qui était aux manettes a changé. Et ce changement est d’autant plus marqué que nous venons en miroir : la moyenne d’âge s’est rajeunie et nous avons féminisé les assemblées. Assurément, c’est inquiétant pour les milieux économiques, culturels ou associatifs de voir arriver une ribambelle de têtes inconnues. Pendant vingt ans, ils ont travaillé avec des interlocuteurs qu’ils avaient l’habitude de côtoyer. Certains ont peur de l’inconnu, ce qui explique des résistances et certaines réactions outrancières. À la Métropole, Bruno Bernard a choisi des vice-présidentes connues comme Emeline Baume, Béatrice Vessiller ou Hélène Geoffroy. Ce sont des signes pour rassurer. Nos jeunes élus sont très sérieux. Une partie des inquiétudes va s’apaiser. Mais je sais qu’il restera des gens dogmatiques à notre égard.

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