Lyon : Gérard Collomb propose sa leçon de pouvoir à Grégory Doucet

Lors du conseil municipal de ce lundi 28 septembre, Gérard Collomb a enjoint son successeur à appliquer son programme sans trop céder aux sirènes “de la concertation”.

Doyen du conseil municipal, Gérard Collomb a passé le plus clair de ses prises de parole ce lundi à défendre son bilan et exposer sa vision de ce que doit être une politique municipale, quitte à en oublier un peu les délibérations pour lesquelles il prenait la parole. Au détour d'une intervention sur la rénovation du centre technique municipal de Corbas, l’ancien maire a proposé sa leçon de pouvoir à son successeur Grégory Doucet.

Face à une majorité EELV qui a, durant sa campagne, fait la promotion de “nouvelles pratiques politiques” faites de “concertation” et de “démocratie participative”, l'ex édile a lui fait l'éloge de choix assumés. “Vous annoncez vous de bonnes intentions, mais je ne connais pas un maire qui en annonce de mauvaises en début de mandat. Vous êtes pour la transparence et la concertation. Dites comme cela, les choses peuvent paraître simples, mais dans l'application elles sont toujours plus difficiles. Vous-même avez déjà pris des décisions sans concerter sur les budgets genrés et l’écriture inclusive par exemple. Et vous avez raison. C'est le programme sur lequel vous avez été élu. Vous n'avez pas à concerter votre programme”, a plaidé l'ancien maire.

Puis d'ajouter : “Concernant les arrondissements, certains veulent transférer toutes les compétences vers le haut (la métropole de Lyon, NdlR) et d'autre toutes vers le bas (les arrondissements, NdlR). Si on fait tout vers le haut et tout vers le bas, je ne sais pas ce qu'il restera à la municipalité de Lyon. Faites attention que la ville de Lyon garde ses pouvoirs, parce que c'est le moteur de cette métropole. Il faut trouver un équilibre. Et je remarque que les plus décentralisateurs d’hier, peut-être voudront moins décentraliser aujourd’hui. Madame Perrin-Gilbert par exemple (l’ancienne maire du 1er, dans l’opposition à Gérard Collomb, a régulièrement critiqué l’absence de pouvoir des arrondissements, NdlR), dont je connais le caractère affirmé, aura ses propres idées sur la Culture, et elle aura raison de les appliquer.”

De nombreuses délibérations votées lors de ce conseil municipal ont acté ou validé des projets mis en place par l'ancien exécutif. M. Collomb s'est dit “heureux qu'aux propos de rupture publics s'opposent un certain consensus et une reconnaissance de ce qui a été fait par la majorité précédente”. Une façon pour l'ancien ministre de l'Intérieur d’auto-réhabiliter sa gestion des débats et du pouvoir, largement critiquée, même dans sa majorité, au point de la faire exploser, lors de son dernier mandat. “Il faudrait réaliser quand même qu'il y a eu des élections en juin dernier et que vous les avez perdues. Laissez-nous ne pas nous épancher sur le passé, et regarder vers l’avenir comme nous le faisons depuis trois mois”, lui a répondu Nathalie Perrin-Gilbert, l’adjointe en charge de la culture.

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