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Les écologistes pro-Collomb font sécession

Ils défendent le bilan du maire sortant et s'inquiètent "d'une écologie punitive" incarnée par Etienne Tête et Emeline Beaume, têtes de liste EELV aux municipales. Réactions.

Quatre écologistes viennent officiellement de faire sécession avec la dynamique EELV à Lyon, dans un communiqué rendu public ce vendredi. Les signataires : Gilles Buna, Alain Giordano, Françoise Rivoire et Mireille Roy. En vue des municipales de 2014, ils appellent à une "écologie positive" opposée à celle "punitive" proposée par Etienne Tête et Emeline Beaume, têtes de liste pour les municipales de l'an prochain.

Deux d'entre eux déjà exclus d'EELV

Dans ce texte, ils mettent en avant le bilan de la municipalité entre Rhône et Saône : "prise en compte de la biodiversité, création d'éco-quartiers, développement des énergies renouvelables, valorisation de la trame verte et bleue, aménagement en faveur des modes doux et des transports publics, rattrapage de l'offre de logement social, développement du bio, des circuits courts, etc". Et de défendre un tandem PS/EELV qui "permet de proposer des solutions inédites, souvent innovantes". Ils regrettent que les têtes de liste écolos aient été désignées "sans discussion avec les partenaires de la gauche et sans échange préalable". Et d'agiter le spectre d'un Front national qui pourrait "profiter des divisions de la gauche".

Les signatures de Françoise Rivoire et d'Alain Giordano ne surprennent pas : tous deux ont été exclus d'EELV à la suite de leur soutien à Thierry Braillard aux législatives de l'an dernier face à Philippe Meirieu. Gilles Buna, de son côté, termine sa carrière politique au côté de Gérard Collomb avec qui il a refondé la gauche à Lyon. Le choix de Mireille Roy étonne plus.

L'allié du FN ? Collomb pour Tête

"C'est un communiqué excessif et dérisoire", raille Etienne Tête. "Pourquoi faut-il toujours invoquer le Front national ? Son allié, c'est Gérard Collomb . Il va l'instrumentaliser pour se donner des marges de manoeuvre. Car si l'extrême droite fait plus de 10% et se maintient au second tour, il gagnera quel que soit le cas de figure à la faveur de quadrangulaires", poursuit-il. Le conseiller régional voit derrière cette initiative la main du maire de Lyon qui a voulu en "faire l'événement de la rentrée", quand lui avait lancé un scoop avec la virtuelle prise de contrôle de l'Olympique lyonnais par Jérôme Seydoux.

De son côté, Emeline Beaume est plus philosophe. "Il y a de la biodiversité en politique et c'est très sain. Par contre, il y a du respect, et il faut mesurer les conséquences d'une communication. J'interprète cela comme un pas de côté", observe-t-elle. "EELV n'est pas le supplétif ou l'adjuvant du PS", proteste Gaël Roustan, secrétaire EELV Lyon.

"Une ligne politique qui mène à l'explosion"

Il n'empêche, cette dissension est la conséquence d'un choix de tête de liste radical. Et pourrait en appeler d'autres. "Rivoire et Giordano ont été exclus sans que personne ne leur tende la main", regrette Bruno Charles, vice-président au Grand Lyon et candidat malheureux aux primaires écologistes. Celui-ci s'attend à "des mois compliqués". Se dessine selon lui "une ligne politique qui mène à l'explosion". Lui-même reste cependant membre de la dynamique écologiste sur Lyon. Mais, prévient-il, "si la liste aux municipales regroupe les grincheux et les aigris de Collomb", il n'en sera pas. Et pourrait, on l'imagine, rejoindre le maire sortant dès le premier tour.

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