Le Tour de France de Brice Hortefeux fait escale à Lyon

Alors que la plupart des ministres du gouvernement Fillon sont en vacances, Brice Hortefeux sillonne la France. Et chaque étape sert à dévoiler des mesures pour améliorer la sécurité. Ce jeudi, le ministre de l’Intérieur était à Lyon. Reportage.

Brice Hortefeux continue d’assurer le “service après-vente” du discours de Nicolas Sarkozy le 30 juillet à Grenoble. Ce jour-là, le président de la République avait refait de la sécurité la priorité de son gouvernement. Depuis, Brice Hortefeux occupe le terrain et tente de transformer les paroles en actes. Après Grenoble le 5 août (lancement d’un groupe d’intervention régional), Perpignan le 7 août (mise en place d’une unité territoriale de quartier), Argelès-sur-Mer (présence de policiers roumains dans les effectifs des renforts saisonniers estivaux) et Bobigny le 9 août, le ministre de l’Intérieur était à Lyon, dans le 8è arrondissement, ce jeudi matin. Pour cette étape de son Tour de France estival, le premier policier de France voulait présenter le nouveau dispositif d’interpellation d’auteurs de vols à main armée. Un déplacement annoncé à la dernière minute mais qui avait réuni tout ce qu’il reste de journalistes à Lyon en ce mois d’août.

Une opération soigneusement orchestrée

L’opération est avant tout un coup médiatique. Sur place, des dizaines de véhicules de la police municipale, de la BAC, des unités mobiles à vélo veillent au bon déroulement de la venue du ministre. Un hélicoptère survole aussi l’avenue Mermoz. Sur les toits et au sol, des agents du service de protection des hautes personnalités (SPHP) et de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) guettent les moindres mouvements. Des riverains expliquent que le dispositif a été mis en place dès ce jeudi 8 heures 30. En attendant le ministre, les contrôles commencent sur l'avenue Mermoz. La mise en scène est rodée et les conducteurs arrêtés n'opposent pas vraiment de résistance devant les cameramen et les photographes qui mitraillent la scène. Arrivé vers 10h20, le ministre est resté une quinzaine de minutes sur place. À 11h, l'opération de communication était terminée et le dispositif, levé.

Quinze minutes et puis s'en va

Dans le quartier, un tel déploiement de forces de l'ordre, de journalistes et une telle activité attirent forcément l'attention. Les habitants du quartier viennent assister au spectacle. "C'est spectaculaire !", s'exclame un passant. "On se demande pourquoi il est venu là ? Ça, c'est une louche de plus vers le tout-sécuritaire ! Mais cela ne sert à rien s'il n'est pas accompagné de prévention. Tout le monde veut la sécurité, mais il faut expliquer aux gens. Là, ça fait trop, il y en a tous les jours !".

Une réaction aux vols à main armée en trois modules

Plus qu’un spectacle, Brice Hortefeux avait fait le déplacement à Lyon pour annoncer des mesures et donner les moyens aux policiers de traquer les auteurs de vols à main armée. "Le dispositif de contrôle routier se compose de trois modules", détaille Michel Garnier, commissaire divisionnaire. Le premier module est le DIVA (dispositif d'interception des véhicules automobiles) : un instrument jeté au sol lors du passage du véhicule à intercepter, des barres pénètrent dans les roues pour les dégonfler. Le deuxième module est le 4x4 vidéo de la Compagnie départementale d'intervention (CDI), utilisé pour filmer les interventions. Enfin, le dernier module est le plus récent : un lecteur automatique des plaques d'immatriculation (LAPI). Les forces de l'ordre lyonnaises ne possèdent pas encore de LAPI mais devraient s'en doter d'un sous peu.

Embarqué à bord d'une voiture banalisée, il se compose de caméras réparties sur l'avant du véhicule et d'un ordinateur à l'intérieur de l'habitacle. "Dans une ville comme Lyon, il nous faut 10 à 15 minutes pour mettre en place le dispositif", indique Michel Garnier. Interrogé sur le récent braquage du Casino Mermoz, le commissaire divisionnaire doute quelque peu. “Sur des braquages comme celui-là, je ne pense pas que le dispositif soit efficace, à moins que les braqueurs ne restent suffisamment longtemps sur place”.

700 Roms expulsés en quinze jours

Après son intervention sur le terrain, Brice Hortefeux a tenu une conférence de presse au Fort Montluc (Lyon 3e). Il en a profité, entre autres, pour faire le point sur la situation des Roms, avançant les chiffres de 40 évacuations de camps et de 700 expulsions de Roms en quinze jours. Par ailleurs, il a annoncé qu'il rencontrera deux ministres roumains aux alentours du 24 août : le secrétaire d'État à la réinsertion des Roms Valentin Mocanu et le secrétaire d'État à l'Ordre et à la Sécurité publique Dan-Valentin Fatuloiu. Brice Hortefeux souhaite ainsi "renforcer la coopération opérationnelle entre nos deux pays” et espère “que des policiers roumains viendront rapidement épauler les policiers et les gendarmes français dans la mission qui est la leur.”

Autre thème abordé lors de ce point-presse : les "salles de shoot". Brice Hortefeux s'y est clairement opposé, assurant que : “cela [pouvait] favoriser le deal de proximité. Quelque part, c'est la porte ouverte à la dépénalisation de certaines drogues, dépénalisation à laquelle je suis résolument hostile”. Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé qui avait annoncé réfléchir à cette hypothèse, appréciera.

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