Lundi, le président de la Métropole de Lyon a taclé quatre communes du sud-ouest lyonnais qui veulent lancer leur propre alternative au service Vélo'v. Saint-Genis-Laval répond, défend son projet et rappelle avoir l'accord de la Métropole.
À quelques semaines du début de la période de réserve électorale, la forme a parfois tendance à prendre le dessus sur le fond dans les échanges politiques. Les plus actifs sur les réseaux sociaux l'auront remarqué hier sur X, avec les brouilles de cour de récré' entre les écologistes, Jean-Michel Aulas et ses partisans.
Nos lecteurs eux l'auront peut-être noté dans les déclarations du président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard au sujet du service de vélos électrique en libre-service porté par Saint-Genis-Laval, Irigny, Charly et Vernaison. L'élu qui présentait les bons chiffres de Vélo'v a sèchement taclé l'idée, estimant qu'il s'agit avant tout d'une "annonce de com' électorale", et qu'un tel dispositif "ne sera pas fiable économiquement sans un apport des communes".
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"Nous avons l'accord du vice-président Fabien Bagnon, qui est par ailleurs élu au conseil municipal"
Des déclarations qui ont passablement agacé les mairies concernées et notamment l'entourage de la maire de Saint-Genis-Laval. "Nous avons l'accord du vice-président Fabien Bagnon, qui est par ailleurs élu au conseil municipal et qui a voté la délibération actant le lancement du projet", fulmine-t-on, alors que Bruno Bernard a assuré que les communes concernées "ne sont pas venues (le) voir pour en parler". Début juillet pourtant, les services de la Métropole de Lyon ont indiqué à notre rédaction que la collectivité accompagne les communes "depuis près d'un an dans leur réflexion".
Aussi, Lyon Capitale a écrit dans son article du 28 juillet que l'annonce des communes avait été faite par un "simple communiqué", or, une conférence de presse en présence des maires concernés s'est bien tenue en juillet, après le vote de délibérations dans chaque conseil. "C'est un projet qui date de 2023 (...) Les quatre communes partagent le même constat : leur territoire est en attente de solution. La compétence des mobilités appartient à la Métropole de Lyon qui déploie donc déjà le dispositif Vélo’v", explique la Ville de Saint-Genis-Laval.
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Résultat de l'appel à manifestation d'intérêt en octobre
Et d'ajouter : "Toutefois, celui-ci est inexistant sur les villes de Charly, Irigny et Vernaison et une seule station est en service à Saint-Genis-Laval avec une promesse de l’arrivée d’une deuxième au printemps 2026." La Métropole de Lyon a en effet annoncé l'installation de 33 nouvelles communes d'ici mars 2026, mais elles sont principalement réparties dans les communes de l'est lyonnais, grande gagnantes du mandat des écologistes en matière de mobilités. Il convient toutefois de rappeler que la nouvelle station prévue au niveau de le station du métro B n'était pas prévue par le contrat liant la Métropole et JCDecaux. Elle a été négociée ensuite, à l'image de nouveau service de vélos électrique.
Charly, Iriginy, Vernaison et Saint-Genis, comme Écully ailleurs, considèrent ainsi être abandonnées par le service Vélo'v. Elles ont lancé un appel à manifestation d'intérêt afin d'expérimenter à partir de janvier 2026, et pour une durée d'un an, un service complémentaire à Vélo'v. Bruno Bernard regrette de son côté que les villes qui s'estiment mal loties ne soient pas venues discuter directement avec la Métropole de Lyon. "Si ces communes veulent travailler dans l'intérêt des habitants, on se met autour de la table et on regarde qui est prêt à financer quoi", a-t-il indiqué lundi. Quoiqu'il en soit, cette nouvelle offre devrait fonctionner sur un modèle identique à celui des trottinettes en libre-service à Lyon et Villeurbanne.
C'est à dire sans "aucun frais pour les communes car c'est l'opérateur qui doit verser une redevance pour exploiter le service sur le territoire" assure la Ville de Saint-Genis-Laval. Ce qui fait dire au président écologiste de la Métropole de Lyon que le modèle ne sera pas "fiable économiquement", le marché des quatre communes était bien plus restreint que Lyon et Villeurbanne. Les candidatures à l'AMI lancé donneront de premières réponses à ces interrogations. L'opérateur doit être désigné d'ici au mois d'octobre. Le prix, l'ampleur de la flotte de vélos et le nombre de stations, virtuelles ou physiques ne seront connues qu'à l'issue de cet AMI.