Gérard Collomb au conseil municipal
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La droite dénonce "le mépris" de Gérard Collomb

Gérard Collomb au conseil municipal © Tim Douet

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Gérard Collomb, au conseil municipal de Lyon.

La Ville de Lyon a voté hier 2,8 millions d'euros de subventions pour les MJC, centres sociaux et associations qui mettront en place les activités périscolaires à la rentrée. Le maire, en revanche, n'a pas daigné revenir sur le vote controversé des conseils d'école. Les élus de droite ont quitté l'hémicycle dénonçant "le mépris" de Gérard Collomb. Récit.

L'épineux dossier des rythmes scolaires a de nouveau occupé le devant de la scène hier au conseil municipal de la ville de Lyon. A l'occasion du vote de quatre rapports concernant l'attribution de 2,8 millions d'euros de subventions complémentaires à 33 associations, "des associations déjà conventionnées avec la ville" et qui forment "la première offre d'animation de la ville de Lyon", les élus d'opposition ont demandé des explications au maire sur le vote controversé des conseils d'école mis difficilement au clair il y a 12 jours, par la rectrice et l'inspecteur d'académie au rectorat.

"Les associations nous ont fait part de leur volonté de travailler avec nous à la mise en place de la réforme. Nous leur octroyons donc dès maintenant des subventions pour l'embauche des animateurs supplémentaires" a expliqué l'adjointe à l'Education. Ces embauches interviendront "dès la fin août", et permettront "aux enfants d'être accueillis dès le 2 septembre sur la pause méridienne, et dès le 5 septembre, le vendredi après-midi". Pour l'heure, environ 1 200 animateurs ont été recrutés, il en manque toujours 400 pour couvrir l'intégralité des écoles lyonnaises à la rentrée, tandis que 14 000 enfants sont déjà inscrits l'année prochaine dans les écoles de la ville. Sauf mouvement massif vers les écoles privés comme le craignent certains élus, entre 34 000 et 35 000 sont attendus à la rentrée. "Un nouveau forum de recrutement sera organisé à la rentrée" prévoit l'adjointe.

"Vous devez faire la clarté sur ces votes"

Michel Havard au conseil municipal de Lyon (à sa droite, Emmanuel Hamelin) © Tim Douet

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Michel Havard au conseil municipal de Lyon (à sa droite, Emmanuel Hamelin).

Parallèlement à ce vote, les groupes politiques sont revenus hier sur les votes des conseils d'école, "les chiffres tronqués, certains disent manipulés" dénoncés par Christophe Boudot (FN) qui a reproché au maire de vouloir faire passer cette réforme "aux forceps", alors qu'elle "ne remporte pas l'adhésion des Lyonnais". Denis Broliquier (UDI), maire du 2e, a dénoncé "le décompte grotesque des votes". Michel Havard (UMP) a réclamé au maire de "faire la clarté" sur ces votes. "Vous devez dire la vérité aux Lyonnais puisque vous engagez une réforme sur une base qui n'est pas fiable". Le président du groupe UMP et apparentés a rappelé "les différences de procédures de vote", le fait qu'"aucune délibération ne précise le nom des conseillers municipaux qui siègent dans les écoles" et enfin, le vote à l'école des Gémeaux, dont le résultat a été mis en doute par Le Progrès. "Comment peut-on expliquer qu'au terme d'un vote à bulletin secret vous puissiez dire qui a voté pour et qui a voté contre. Par quelle magie électorale aboutissez-vous à deux votes différents ? Cela aurait dû donner soit deux votes pour, soit deux votes contre. Et non pas un vote pour et un vote contre. Dès lors vous n'auriez plus la majorité. Le résultat annoncé est donc contestable" a dénoncé le patron de l'opposition.

La gauche, très critique

"Etant donné ces résultats", le groupe écologiste, pragmatique, a proposé "un nouveau vote à l'automne ou en février 2015, après évaluation du dispositif", et "avec une précision sur les modalités de vote" cette fois, avec en ligne de mire "la mise en place éventuelle d'une nouvelle expérimentation en septembre 2015".

Perrin-Gilbert ()

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Nathalie Perrin (Lyon citoyenne et solidaire), de loin la plus virulente, a reproché sa double "faute politique" au maire. "Depuis deux ans , vous avez voulu engager un bras de fer avec votre adjointe, avec le gouvernement, parce que - vous nous l'aviez dit-, vous ne vouliez pas de cette réforme, jugée trop chère. Ce bras de fer que vous avez perdu se retourne maintenant contre les élèves lyonnais et leurs parents. Maintenant vous refusez de communiquer les chiffres, vous avez mis en difficulté madame la rectrice en lui demandant d'assumer le comptage, encore une faute". En conséquence, le maire du 1er annonce dès la rentrée prochaine la mise en place de son propre "comité de suivi" de la réforme, indépendant de celui de la mairie. Celui-ci officiera "sous la présidence de l'adjointe à l'Education de l'arrondissement, Fatima Berrached" et rendra "sa propre évaluation" de l'expérimentation des rythmes à Lyon.

Enfin, Thérèse Rabatel (PCF+GAEC), toujours prise entre deux feux sur ce dossier car membre de la majorité mais proche du précédent adjoint à l'Education, Yves Fournel, opposé à la réforme dans sa version lyonnaise, a osé critiqué l'expérimentation lyonnaise. Elle a été immédiatement applaudie par les rangs des opposants de gauche, mais elle a indiqué qu'elle voterait tout de même les subventions aux associations soumises aux votes des conseillers ce lundi, "pour ne pas empêcher la mise en place de la réforme à la rentrée".

Au final, tous les groupes ont voté contre sauf le sien et les élus socialistes évidemment. A l'issue du vote, les membres du groupe UMP et apparentés ont quitté symboliquement l'hémicycle pour marquer leur opposition. Michel Havard a dénoncé "le mépris" dans lequel le maire maintient les élus en refusant de leur communiquer les votes des écoles, des élus pourtant désignés par les Lyonnais lors des dernières élections municipales. Il n'a pas reparlé en revanche de son idée de déposer un recours contre le résultat du vote. "Cette histoire de vote est maintenant derrière nous et il faut avancer et préparer la rentrée" a conclu Anne Brugnera, sans vraiment convaincre.

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