Jean-David Perthuis, patron de la buvette Saint-Antoine, Grégory Doucet, maire de Lyon, Thierry Fontaine, président de l’Umih, et Valentin Lungenstrass, adjoint aux mobilités.

À Lyon, l'Umih rejoint Grégory Doucet dans son plaidoyer pour encadrer les baux commerciaux

Grégory Doucet s'est affiché ce mardi en phase avec le président de l'Umih, Thierry Fontaine, pour porter à Lyon l'expérimentation d'un encadrement des baux commerciaux.

Le maire de Lyon continue de pousser pour obtenir l'autorisation d'expérimenter un encadrement des baux commerciaux. Il enverra en ce sens, avec son homologue Pierre Hurmic, un courrier à Sébastien Lecornu très prochainement. "Cet été avec le maire de Bordeaux, nous avons fait le même constat que beaucoup de professionnels voyaient les propriétaires leur mettre une pression d’enfer et vouloir augmenter les loyers", a expliqué le maire de Lyon à quelques journalistes ce mardi.

"On se bat contre les foncières qui jouent nos entreprises sur des tableurs excel"

L'image n'était pas banale et l'entourage de Grégory Doucet en était bien conscient. L'édile, pas toujours en odeur de sainteté auprès des restaurateurs et commerçants depuis le début de son mandat, s'est affiché ce mardi complice aux côtés de Thierry Fontaine, président de l'Umih, et de Jean-David Perthuis, patron de nombreux établissements à Lyon, dont la buvette Saint-Antoine.

Aux côté du maire écologiste, le premier, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie abonde et salue le plaidoyer de l'édile pour un encadrement des baux commerciaux. "On se bat contre les foncières qui jouent nos entreprises sur des tableurs excel", confirme-t-il, évoquant des hausses de loyers parfois excessives. C'est par exemple la multiplication par trois du loyer décidé par son propriétaire qui a en partie conduit à la fermeture du Café Pearl. "J’ai peur que, petit à petit, les bons commerçants jettent l’éponge", ajoute le président de l'Umih.

275 nouvelles installations actées en Presqu'île en 2025
Grégory Doucet était venu avec des chiffres ce mardi, évoquant "déjà 164 nouvelles installations en 2025, et 111 nouvelles en travaux sur sites en ce moment", rien qu'en Presqu'île. Des chiffres à nuancer au regard du nombre de fermetures en parallèle. Interrogé par Lyon Capitale, Cédric Ducarrouge, directeur agence retail région chez JLL indique que le centre-ville lyonnais "n'est pas en forte crise" mais estime qu'il y a pour l'heure "plus de départs que d'installations".
Symptôme selon lui d'un "commerce en difficulté qui se transforme". Si Lyon résiste mieux que le reste des grandes villes françaises, une inconnue demeure encore : "Quelles vont être les tendances de fréquentation depuis la mise en place de la Zone à trafic limité ?" Et Cédric Ducarrouge de conclure : "Quand on transforme un centre-ville en zone piétonne on augmente à moyen terme la performance des commerces, mais seulement si on n'a pas oblitéré les moyens d'accès. Il est encore trop pour tirer des conclusions."

S'il évoque un été morose, particulièrement pour la restauration avec "entre -20 et -30 % sur juin, juillet et août", Thierry Fontaine rappelle aussitôt que "tous les territoires ont été touchés". Et de poursuivre : "J'entends souvent que Grégory Doucet aurait ruiné la ville, dans ce cas il est maire de beaucoup de villes, car tout le monde est dans la même situation."

"Nous résistons mieux que d'autres centres-villes de grandes métropoles"

Une aubaine pour le maire écologiste, tant la très intense campagne médiatique du collectif des défenseurs de Lyon a donné à la Presqu'île l'image d'un coeur de ville en perdition. Pas aidé non plus par les mauvais chiffres de la vacance commerciale, qui a atteint 7,8 % en 2024. "Oui la vacance commerciale a augmenté, mais elle partait de très bas (moins de 4 % avant le Covid-19, Ndlr). Dans le climat de morosité actuel, Lyon ne fait pas figure d'exception. Pour autant, nous résistons mieux que d'autres centres-villes de grandes métropoles", défend le maire.

Exemple selon lui de ce dynamisme résilient, l'ouverture ce mois-ci d'une nouvelle boutique de l'historique chausseur "Adrien", (duquel la gérante n'est pas vraiment une fervente supportrice du maire) dont la fermeture avait ému les Lyonnais et symbolisé pour les opposants du maire, les dégâts de sa politique en matière d'urbanisme.

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