Romain Billard, conseiller municipal LR à Lyon et soutien de Pierre Oliver, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
A mesure que l'hypothèse d'une candidature de Jean-Michel Aulas grandit, l'espace pour celle de Pierre Oliver se rétrécit. Romain Billard, soutien du maire du 2e, soutient toujours la candidature du maire du 2e tout en esquissant un scénario unitaire. "Ce que l’on constate sur le terrain, et Pierre n’est pas hors-sol, il voit bien qu’il y a un besoin d’union, que les Lyonnais souhaitent une union assez large. Les sondages montrent que c’est l’union qui peut faire gagner la droite à Lyon en 2026. L’idée n’est pas d’être dans des guerres fratricides, Pierre l’a dit dès le début. Il s’agit de travailler sur un projet et d’avoir un socle commun pour mars prochain", assure-t-il. "Dans le cadre d’un accord, nous pouvons apporter notre technicité pour améliorer des propositions. Nous sommes au début de la campagne, donc les propositions peuvent être amendées, améliorées et diversifiées selon l’union qui sera faite, s’il y a union", poursuit Romain Billard.
Pour le conseiller municipal LR du 6e, l'union sera la condition sine qua non pour battre les écologistes en 2026 : "généralement, le premier tour donne la dynamique du second. Arriver en tête au premier tour est fondamental pour gagner le second. Ce que montre ce sondage, c’est que Jean-Michel Aulas a progressé, car il y a eu une logique de rassemblement autour de lui. La dernière fois, Pierre Oliver était sur une liste seule. Ce sondage montre qu’en effet, si Jean-Michel Aulas veut gagner en 2026, cela passe par les équipes de Pierre Oliver".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Romain Billard
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez "6 minutes chrono", le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale. Aujourd'hui, nous accueillons Romain Billard. Vous êtes conseiller municipal Les Républicains à Lyon et aussi un soutien de Pierre Oliver, candidat déclaré à ces élections municipales qui souhaite se présenter sous les couleurs des Républicains. On ne sait pas encore à ce jour quelle sera la stratégie des Républicains pour ces municipales. Vous êtes un des rares à avoir soutenu Pierre Oliver et Bruno Retailleau pour la présidence des Républicains. Avez-vous compris ce que Bruno Retailleau, que vous souteniez, souhaite pour Lyon lors de ces municipales ?
Je pense qu'il souhaite, comme dans d'autres villes, que Les Républicains puissent peser, puisqu’il y a de nouveau un regain au niveau national. En même temps, il souhaite que nous gagnions un maximum de villes face à des majorités écologistes et insoumis dans la plupart des grandes villes.
Le scénario Pierre Oliver, candidat des Républicains, relève-t-il de plus en plus de la science-fiction ? Pensez-vous qu'il peut aller au bout ? Souhaitez-vous qu'il aille jusqu'au bout ?
Ce que l’on constate sur le terrain, et Pierre n’est pas hors-sol, il voit bien qu’il y a un besoin d’union, que les Lyonnais souhaitent une union assez large. Les sondages montrent que c’est l’union qui peut faire gagner la droite à Lyon en 2026. L’idée n’est pas d’être dans des guerres fratricides, Pierre l’a dit dès le début. Il s’agit de travailler sur un projet et d’avoir un socle commun pour mars prochain.
Pensez-vous, à titre personnel, qu’il est toujours le mieux placé, ou y a-t-il une forme d’évidence Jean-Michel Aulas qui commence à s’imposer à tout le monde, même aux soutiens de Pierre Oliver ?
Ce que l’on constate, c’est que la force de Jean-Michel Aulas, c’est sa notoriété et sa force de frappe. On observe aussi des besoins de complémentarité. Les sujets sont maîtrisés à la ville par Pierre et par des élus qui le soutiennent, dont je fais partie, ainsi que Laurence Croisi et Anne-Sophie Condemine au conseil municipal. On ne peut pas gagner et ensuite avoir un problème de gouvernance s’il n’y a pas cette complémentarité entre force de frappe, technicité et force militante.
Cela signifie-t-il que vous n’avez pas été totalement convaincus par la qualité des propositions faites par Jean-Michel Aulas ? Il y a eu des tribunes sur les mobilités, sur la sécurité. Les avez-vous trouvées un peu faibles sur le fond ?
Ce n’est pas ce qu’il faut entendre en creux. Ce qu’il faut comprendre, c’est que certains sujets sont plus complexes qu’on ne le laisse penser. Par exemple, sur la gratuité, je ne suis pas favorable à cette mesure car il y a la question du seuil, des arrondissements tests. En parallèle d’être élu, je suis aussi un jeune actif et il y a toujours ce mouvement “Nicolas qui paye”. Rien n’est gratuit, il y a toujours quelqu’un qui paie au final, donc il faut garder une modération. Sur la sécurité, ses propositions vont dans le même sens que notre constat depuis cinq ans : il faut revoir la sécurité à Lyon de fond en comble. Si, dans le cadre d’un accord, nous pouvons apporter technicité et propositions pour les améliorer, c’est possible. Nous sommes au début de la campagne, donc les propositions peuvent être amendées, améliorées et diversifiées selon l’union qui sera faite, s’il y a union.
Un sondage commandé par Jean-Michel Aulas montre qu’il arriverait largement en tête s’il menait une liste d’alliance allant de Renaissance aux Républicains, avec 36%. Peut-on gagner une ville avec ces 36% ? N’est-ce pas une impossibilité par rapport à la sociologie de Lyon, où l’addition des écologistes, insoumis et socialistes est supérieure ?
Généralement, le premier tour donne la dynamique du second. Arriver en tête au premier tour est fondamental pour gagner le second. Ce que montre ce sondage, c’est que Jean-Michel Aulas a progressé, car il y a eu une logique de rassemblement autour de lui. La dernière fois, Pierre Oliver était sur une liste seule. Ce sondage montre qu’en effet, si Jean-Michel Aulas veut gagner en 2026, cela passe par les équipes de Pierre, qui ne sont pas composées que de Républicains, mais aussi d’autres courants, comme Laurence Croizier pour les centristes. Il y aura donc une accumulation des Républicains, d’autres partis, et d’individualités qui fédèrent des groupes d’influence et de citoyens.
Depuis une dizaine de jours, une forme de révolution est en marche à Lyon avec l’instauration de la ZTL sur la presqu’île. Quels sont les premiers retours que vous avez, personnellement ou de la part de citoyens et militants ?
Certains voient un apaisement de la ville, des qualités à cette mesure. Mais il y a une inquiétude légitime des commerçants et des riverains. Selon l’endroit où l’on habite sur la presqu’île, les détours pour les véhicules peuvent être très importants, avec parfois 15 ou 20 minutes de détour pour parcourir 50 mètres à cause des sens de circulation. Ce que je trouve alarmant, ce sont surtout les accès aux transports en commun, avec le redéploiement sur la rue Grenette et l’absence de transports rue de la République, partie nord. Si vous êtes à Hôtel de Ville, il n’y a plus de bus à proximité, il faut marcher trois, quatre, six minutes pour en trouver. Plus la rupture de charge est compliquée, moins les gens utiliseront les transports en commun. Il faut revoir ou au minimum améliorer ce dispositif, notamment pour la prise en compte des commerces indispensables.
TSE Tout Sauf Ecologie !