Loïc Terrenes
Loïc Terrenes

Fête des Lumières : "la sensation d’une fête rabougrie", dénonce Loïc Terrenes (Renaissance)

Loïc Terrenes, référent Renaissance dans le 4e arrondissement et soutien de Jean-Michel Aulas, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

L'édition 2025 de la fête des Lumières s'est invitée dans la campagne des élections municipales avec en toile de fond les ombrières installées cet été sur la place Bellecour. "Le fait de voir qu’il y a 30 % d’œuvres en moins sur cette édition 2025, c’est profondément navrant. On a la sensation d’une fête rabougrie, qui n’avance pas. Nous aurions aimé plus de créativité, plus d’audace dans cette édition, et le fait d’investir la place Bellecour en fait partie. D’autant que, quand vous mettez en parallèle les 1,6 million d’euros consacrés à Tissage urbain et l’absence d’œuvre sur la place Bellecour pour la Fête des Lumières, c’est quelque chose qui nous attriste et qui touche profondément les Lyonnais", estime Loïc Terrenes, soutien de Jean-Michel Aulas

Le référent Renaissance prend aussi quelques distances sur la piétonisation de la Presqu'île par rapport aux propositions de la candidate des Républicains pour la présidence de la Métropole de Lyon : "Sur la question de la zone à trafic limité et plus largement des mobilités sur la presqu’île, nous construisons le projet en lien avec les acteurs : riverains, commerçants, et tous ceux qui font vivre le cœur de la métropole. Ils ont besoin qu’on réponde à leurs attentes tout en ayant une vision partagée de l’espace public. La question de la ZTL ne se réduit pas à un “pour ou contre” : c’est plus complexe".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Loïc Terrenes

Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez “6 minutes chrono”, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd’hui, nous accueillons Loïc Terrenes. Vous êtes référent de Cœur Lyonnais, le parti créé par Jean-Michel Aulas pour les élections municipales à Lyon, référent dans le 4ᵉ arrondissement, à la Croix-Rousse. Je voulais revenir avec vous sur une polémique qui concerne non pas la Croix-Rousse, mais la programmation de la Fête des Lumières. Les équipes de Jean-Michel Aulas reprochent beaucoup aux écologistes de ne pas avoir installé d’œuvre place Bellecour. En quoi, selon vous, le fait qu’il n’y ait pas d’œuvre place Bellecour, sachant que ce n’est pas la première fois du mandat, est un scandale ?

C’est surtout que la Fête des Lumières, c’est l’âme de Lyon. C’est un projet auquel les Lyonnais sont tous attachés. Aujourd’hui, le fait de voir qu’il y a 30 % d’œuvres en moins sur cette édition 2025, c’est profondément navrant. On a la sensation d’une fête rabougrie, qui n’avance pas. Nous aurions aimé plus de créativité, plus d’audace dans cette édition, et le fait d’investir la place Bellecour en fait partie. D’autant que, quand vous mettez en parallèle les 1,6 million d’euros consacrés à Tissage urbain et l’absence d’œuvre sur la place Bellecour pour la Fête des Lumières, c’est quelque chose qui nous attriste et qui touche profondément les Lyonnais.

Vous évoquiez justement cette œuvre d’art installée temporairement. Dans la mesure où l’on ne comprend pas toujours très précisément ce que veut faire le candidat Aulas, il y a une forme de flou autour de son programme pour l’instant. Voulez-vous désinstaller ces ombrières place Bellecour ? Pensez-vous qu’il faut en finir ?

Le sujet n’est pas là. Il est dans le fait que la place Bellecour est une place centrale, le cœur de la métropole. Il faut penser la place Bellecour à l’horizon 2040, voire 2050, faire en sorte qu’elle soit davantage végétalisée, qu’elle devienne un îlot de fraîcheur l’été, un espace public mieux partagé tout au long de l’année. C’est sur cela que nous travaillons. Le temps des propositions viendra évidemment. Pour l’instant, nous sommes dans un temps d’écoute et de réflexion.

Vous aurez donc votre contre-proposition d’une place Bellecour végétalisée ?

Nous aurons forcément des propositions à faire sur la place Bellecour. Le moment est à l’écoute, au dialogue et à la construction d’un projet qui réponde aux attentes des Lyonnaises et des Lyonnais.

Les écologistes, qui sont entrés en campagne la semaine dernière, ont eux-mêmes réalisé leur exercice de grande écoute. Il en ressort trois priorités : le logement, la sécurité et les transports. Est-ce aussi ce que vous confient les Lyonnais ?

Oui. Le constat est partagé par l’ensemble de la classe politique. Sur les priorités, c’est certain. Mais sur cet exercice en tant que tel, c’est un peu se moquer des Lyonnais. La première chose qu’ils nous disent, c’est qu’il y a une fracture, un décalage entre leurs besoins du quotidien et le discours du maire de Lyon, très idéologique, dogmatique, et déconnecté de la réalité. Cette grande écoute, c’est du théâtre après six années d’absence de dialogue, que ce soit au centre-ville ou dans les arrondissements.

Pourtant, il n’y a jamais eu autant de concertations que durant ce mandat. C’est quand même compliqué de reprocher qu’il n’y ait pas eu de dialogue entre la municipalité et les habitants.

Oui, mais il y a concertation et concertation. Quand vous arrivez à une réunion dite de concertation où l’on vous présente trois scénarios, mais où l’on comprend rapidement qu’un seul est déjà choisi par la Ville, on voit bien que l’écoute est simulée. Nous croyons à une vision démocratique différente. Nous avons notamment proposé qu’il y ait un référendum municipal par an. Cela permettrait de trancher clairement les sujets et de donner la parole aux Lyonnais sur la vision qu’ils ont de l’avenir de la ville.

Il y a un point majeur dans cette élection, qui ressort d’ailleurs dans la grande écoute des écologistes : les mobilités. Là encore, il y a des zones floues dans ce que proposera le candidat Aulas. Par exemple, les Républicains de Véronique Sarselli ont proposé de supprimer la ZTL, de rouvrir certains couloirs de bus aux voitures. Est-ce que cela fera partie de votre programme ? Sachant que votre candidat est soutenu par LR, ces éléments pourraient-ils être décidés à la métropole et appliqués par le maire Aulas ?

Écoutez, vous disiez que c’était les propositions de LR, mais ce sont celles de Véronique Sarselli. Il est vrai que LR soutient aujourd’hui Jean-Michel Aulas, mais c’est Jean-Michel Aulas qui fixe la ligne. Sur la question de la zone à trafic limité et plus largement des mobilités sur la presqu’île, nous construisons le projet en lien avec les acteurs : riverains, commerçants, et tous ceux qui font vivre le cœur de la métropole. Ils ont besoin qu’on réponde à leurs attentes tout en ayant une vision partagée de l’espace public. La question de la ZTL ne se réduit pas à un “pour ou contre” : c’est plus complexe. Il faut apporter des innovations. Vous voyez, avec la question de l’accès à l’Hôtel de Ville pour les bus : aujourd’hui, des personnes en situation de handicap, des familles nombreuses, des personnes âgées doivent marcher 200 à 500 mètres de plus pour prendre leur bus, souvent pour un trajet partiel. On se retrouve avec des travailleurs lyonnais qui passent 15 à 30 minutes de plus dans leur trajet quotidien. Ce n’est pas normal et cela traduit cette déconnexion avec le réel que nous dénonçons. C’est contre cela que nous construisons notre projet.

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