Dominique Strauss-Kahn
©DENIS CHARLET / AFP

Procès du Carlton : semaine cruciale pour DSK

Dominique Strauss-Kahn doit être interrogé à partir de mardi par le tribunal correctionnel de Lille, au sujet des soirées organisées à Bruxelles, Paris et Washington. Désigné comme le “roi de la fête”, l’ancien patron du FMI, qui ne devrait rien cacher de sa vie sexuelle, peut perdre beaucoup.

La semaine de tous les dangers pour l'ancien patron du FMI ? Dominique Strauss-Kahn devra en effet répondre aux questions, qui s'annoncent minutieuses, du président Lemaire. Selon l'instruction, trois autres prévenus, Fabrice Paszkowski, directeur d'une entreprise médicale, David Roquet, ancien patron d'Eiffage, et Jean-Christophe Lagarde, alors chef de la sûreté départementale de Lille, organisaient des rencontres sexuelles pour "la satisfaction d'un homme, Dominique Strauss-Kahn, qui avait un très fort penchant pour le libertinage".

DSK, “un investissement à long terme”

Vingt soirées sont ainsi recensées entre fin 2006 et 2010, en Belgique notamment à Bruxelles, à Paris dans un appartement loué par Dominique Strauss-Kahn ou à l'hôtel Murano, mais aussi à Washington. David Roquet, ami de longue date de René Kojfer, expliquait que celui-ci lui "fournissait" des maîtresses. C'est par son intermédiaire qu'il a fait connaissance de trois prostituées, Mounia, Jade, et Béatrice Legrain, compagne de Dodo la Saumure.

Pour cet ancien directeur d'une filiale d'Eiffage, Dominique Strauss-Kahn était considéré comme un "investissement, à très long terme" pour offrir à son "patron un accès à la présidence". À l'époque, DSK est le favori des sondages. Visiblement, David Roquet voulait satisfaire pleinement le patron du FMI. Celui-ci devra s'expliquer sur trois points en particulier. Le premier étant le statut des jeunes femmes invitées. Savait-il qu'il s'agissait de prostituées ? Pour lui, non. Adepte du libertinage, pas des relations sexuelles tarifées. Sur ce point, David Roquet lui-même avance que l'ex-politicien ne savait pas.

Des “copines” ?

Autre point qui peut s'avérer à charge contre Dominique Strauss-Kahn, ce sont les lieux où se déroulaient ces fameuses soirées. Deux d'entre elles se sont tenues dans un appartement de la rue d'Iéna à Paris. Suite à un montage financier complexe, il s'est avéré que cet habitat était loué par Dominique Strauss-Kahn. Même problématique au sujet de Washington, lieu de résidence de DSK puisqu'il travaillait au FMI. Trois soirées y ont été organisées, véritablement à l'intention de DSK.

Enfin, son rôle d'instigateur est mis en avant par les magistrats instructeurs. Le contenu des SMS passés entre Fabrice Pazskowski a été décortiqué. Par exemple au sujet des voyages à Washington, l'ancien patron du FMI suggère en janvier 2010 : "Et en dehors de la délégation, des copines ?" En clair, les juges suggèrent que s’il n’y avait pas Dominique Strauss-Kahn, il n'y aurait pas eu de prostituées.

L'ancien homme politique devrait être interrogé sur trois jours, entouré par ses trois avocats, Me Frédérique Beaulieu, Me Malka et Me Leclerc. Celui-ci était présent toute la semaine dernière, très attentif aux débats, même si le nom de son client n'était pas évoqué. Enfin presque, car il était dans les esprits.

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