Palais de justice de Lyon © Tim Douet
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Lyon : la Bac de Vénissieux face à la justice

Que reste-t-il de l’affaire de la Bac de Vénissieux, à l’heure du jugement ? Sept ans après l’interpellation de ces policiers vénissians par le Raid au petit jour, le pitch de blockbuster s’est étiolé. Étiré en feuilleton à rallonge, le dossier sera jugé du 3 au 14 juin, après de multiples rebondissements.

Attraction rue de Bonnel ce lundi. Le tribunal de Lyon consacre les deux premières semaines de juin à un procès extrêmement attendu par le milieu judiciaro-policier de la ville. Avec un défilé de ténors du barreau, de capitaines de police, d’indics et autres témoins sur le parquet de la 16e chambre. Dix jours d’audience pour tenter de démêler l’affaire dite des ripoux de Vénissieux. Des ripoux peut-être pas si ripoux que cela. C’est en tout cas ce que laissait entendre le parquet dans son réquisitoire du 8 juin 2018. La vice-procureure Emmanuelle Jouffrey y demandait l’abandon des charges les plus graves, celles de corruption, contre tous les policiers sauf un, les requalifiant en violation du secret professionnel. “L’information judiciaire n’a pas permis de conforter la véracité des soupçons de corruption sur fond de trafic de stupéfiants nourris à l’égard des membres du groupe de sécurité publique (…) tels que rapportés par les renseignements anonymes, lisait-on dans ce réquisitoire. Elle a en revanche mis [au] jour des relations suivies entre les membres de ce groupe [et] Assin et Miloud H. dans le cadre desquelles les fonctionnaires de police, se [départant] du strict respect des règles de déontologie attachées à leur charge, ont commis les délits de violation du secret professionnel et de détournement de fichiers de police pour satisfaire les intérêts des frères H.” Une appréciation qui allait d’ailleurs dans le sens de l’enquête IGPN de 2012.

Cliffhanger ?

Mais ce dossier vieux de sept ans n’était pas à l’abri d’un énième rebondissement. Et, le 6 novembre, une ordonnance de requalification du juge d’instruction est venue chambouler une dernière fois l’accusation, remettant sur le tapis les charges de corruption pour six des sept policiers mis en examen, et maintenus sous contrôle judiciaire. Marc-Emmanuel Gounot, qui a récupéré le dossier après la mutation à Thonon du premier juge d’instruction, Philippe Duval-Molinos, a considéré qu’il y avait bien service rendu contre rétribution, donc corruption. Quitte à prendre le risque de voir le dossier s’effondrer à l’audience. Car, près de sept ans après leur interpellation à l’aube par des confrères encagoulés, et les semaines de préventive pour certains, les plus graves accusations contre les policiers du GSP1* de Vénissieux, et le capitaine M., apparaissent fragiles.

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