Drogue
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Les salles de shoot propices au trafic de Subutex ?

L’Association des victimes du détournement de médicaments et stupéfiants s’inquiète des éventuelles ouvertures de salles de shoot et de l’utilisation abusive du Subutex. Début octobre, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a présenté un texte visant à la mise en place de salles de consommation contrôlée de stupéfiants.

"À titre expérimental et pour une durée de six ans à compter de la date d'ouverture du premier espace, dispose le projet de loi relatif à la Santé, les centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues mentionnés à l'article L. 3121-5, désignés par arrêté du ministre chargé de la Santé (…), mettent en place un espace ouvert au public de réduction des risques par usage supervisé, dans le respect d'un cahier des charges national."

Le trafic de Subutex intensifié à cause des salles de shoot ?

Mais, pour l'Association des victimes du détournement de médicaments et stupéfiants, "ces ouvertures éventuelles se feront au détriment de l'intérêt général". En effet, toujours selon l'association, plus de 90 % de Subutex seront consommés dans les salles de shoot, ce qui pourrait développer le trafic de Subutex. "Nous constatons aussi un dangereux parallèle entre les médecins voyous et les demandes pour les ouvertures de salles de shoot formulées sur l'ensemble des territoires nationaux français", nous confie Farid Dekhli, le porte-parole de l'association.

En septembre 2013, l'annonce de la création d'une première “salle de shoot” à Paris, près de la gare du Nord, à l'initiative du Premier ministre de l'époque, Jean-Marc Ayrault, avait déjà entraîné un vif débat entre associations et collectifs de riverains. Des institutions comme les Académies de médecine et de pharmacie avaient également exprimé leur réticence, voire leur opposition.

Pas une priorité du Gouvernement

Le Conseil d'État avait tranché, estimant qu'un “lieu de consommation de drogue à moindre risque” n'était pas conforme à la loi de 1970 sur les stupéfiants. Il avait ainsi recommandé, en préalable à toute expérimentation, l'adoption d'une loi, afin d'assurer une meilleure garantie juridique au dispositif. Mais pas sûr que ce dispositif voie réellement le jour. D'après nos informations, si la loi passe, le décret d'application ne devrait pas intervenir immédiatement car il ne s'agirait d'une priorité.

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