Un Parsifal guère parcimonieux

Après le festival Puccini Plus et ses “petits” opéras en un acte, l’Opéra de Lyon semble nous suggérer le plat de résistance avec Parsifal : 
5 heures et demie (avec les entractes) !

Avec Parsifal, l’Opéra de Lyon s’attaque à un “gros morceau”. Ultime opéra composé par Richard Wagner, ce chant du cygne en trois actes créé en 1882 au festival de Bayreuth – auquel Wagner voulait réserver l’exécution de l’œuvre, pensée aux proportions de la salle – est également considéré comme son aboutissement. C’est la formation orchestrale la plus vaste que l’Opéra de Lyon ait jamais accueillie en sa fosse qui s’apprête, pour la première fois depuis trente-cinq ans, à défendre le “festival scénique sacré” (en allemand, Bühnenweihfestspiel, selon l’appellation de Wagner).

Froid aux yeux, moi, jamais ! Et voilà Wagner qui se fend d’un livret “plus syncrétique tu meurs”, mêlant mythologie nordique, médiévalisme, cycle arthurien et christianisme: un cocktail mystique détonnant soutenu par trente-six leitmotivs et une écriture poussant le chromatisme à son paroxysme.

Au domaine de Montsalvat, les chevaliers veillent sur le Graal et la “sainte lance”. Celle-ci est hélas perdue par le roi Amfortas, et ce dernier souffre d’une blessure inguérissable qui ne s’arrêtera de saigner que lorsque lance et Graal seront de nouveau réunis. Une prophétie annonce que seul un innocent au cœur pur pourra récupérer la lance. C’est le jeune Parsifal qui bravera les épreuves pour la rapporter. Aux grands maux, les grands moyens. Cette nouvelle (super) production est le fruit de la collaboration entre le Metropolitan Opera de New York, la Canadian Opera Company et l’Opéra de Lyon. Au pupitre, Kazushi Ono, chef permanent de l’Opéra de Lyon et défenseur éclairé de l’œuvre wagnérien ; la mise en scène, confiée au cinéaste François Girard, dont l’œuvre entretient depuis longtemps des rapports très étroits avec la musique et ses interprètes, promet quant à elle son lot de surprises : un effet de rideau-miroir permettant au public de se voir sur scène, des chevaliers en chemise blanche... Pour le reste, laissons agir le suspens.

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Parsifal. Du 9 au 25 mars, à l’Opéra de Lyon.

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