Monseigneur Barbarin : "la Cathédrale Saint-Jean est un chantier perpétuel"

A l’occasion de la sortie du livre la grâce d’une cathédrale, Monseigneur Barbarin répond à nos questions sur la Cathédrale Saint-Jean et la relation qui le lie aux lieux. Par ailleurs, il évoque avec nous les jeux de lumière qui ne sont visibles parfois que quelques jours par an.

Lyon Capitale : Quand se terminera le chantier de la Cathédrale Saint-Jean ?

Monseigneur Barbarin : Elle faiblit, elle a besoin d’être refaite, d’être rénovée, c’est un chantier perpétuel. Elle est à l’image de l’Eglise. Quand on a construit Saint-Pierre de Rome, on a dit qu’elle serait toujours en travaux jusqu’au retour du Christ. C’est symboliquement important. Saint-Jean est un temple considérable, mais c’est aussi un édifice qui sort de terre qui est soumis aux affres du temps. On s’aperçoit que l’intérieur n’a pas été nettoyé depuis très longtemps et que ça ne peut pas durer comme ça. Tout est magnifiquement fait, tout est à faire.

Ces bâtiments comme la Cathédrale Saint-Jean ne vont-ils pas au-delà de la religion et des croyances ?

Je suis un enfant du Maroc, j’ai grandi à côté de la tour Hassan à Rabat. On sait que c’est un monument édifié par la foi des musulmans. Le petit enfant catholique que j’étais, aimait monter en haut de la tour. J’étais émerveillé. Je pense que celui qui passe à côté d’une Cathédrale comme Saint-Jean ne peut que l’être aussi. Il s’agit quand même de la Primatiale des Gaules, un monument chargé d’histoire et de symboles.

Un nom qui a son importance…

Oui, les 800 ans de Saint-Jean ne sont que 800 ans mais les chrétiens ont été présents à Lyon pendant plus de 1000 ans avant sa construction. La Primatiale des Gaules nous rappelle le sang versé par les martyrs en 177. La chrétienté a ensuite rayonné à travers tout l’empire en partant de Lyon.

Que ressentez-vous lorsque vous voyez les effets de lumière dans la Cathédrale ?

Quand il entre le matin, le Père Cacaud voit le soleil qui arrive sur l’Est et parle d’une lumière magnifique. L’autre jour, je suis passé à 16 heures, et j’ai admiré des aspects de la lumière que je ne connaissais pas. Le 24 juin au soir, lors de la fête Saint-Jean-Baptiste, le vitrail occidental avec sa rosace a été construit de telle sorte que le soleil couchant vienne traverser l’agneau qui est en plein centre. Ainsi, le rayon de lumière frappe l’autel à un endroit ou le prêtre a l’agneau de Dieu entre les mains. C’est un cadeau incroyable. Tout a été calculé à la perfection. Les jeux de lumière sont somptueux grâce aux vitraux anciens et même contemporains. On doit encore en poser. Nous restons ainsi dans l’idée d’un perpétuel chantier, d’un renouvellement de chaque instant.

Monseigneur Philippe Barbarin ainsi que les 37 auteurs du livre “Saint Jean la grâce d’une Cathédrale” dédicaceront l’ouvrage le samedi 15 octobre de 15 h à 18h à la Primatiale Saint-Jean.

Retrouvez notre rubrique histoire et notre bande dessinée consacrées à la Cathédrale Saint-Jean dans le magazine Lyon Capitale d’octobre 2011, actuellement en vente chez votre marchand de journaux.

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