La compagnie japonaise El Squad © DR
La compagnie japonaise El Squad © DR

Maison de la danse : une saison 2019-2020 sous le signe de la fête

La Maison de la danse fête ses 40 ans. Une bonne raison pour retrouver des compagnies qui ont fait son succès et qui ont transformé l’écriture de la danse. Riche et éclectique, la programmation 2019-2020 s’adresse à tous les publics et sera ponctuée par de nombreux événements et surprises. À vos danses !

Romances inciertos – Chorégraphie François Chaignaud © Nino Laisné
Romances inciertos – Chorégraphie François Chaignaud © Nino Laisné

Un démarrage de saison… gonflé !

Hasard de calendrier ou volonté artistique ? Peu importe ! La saison de la Maison de la danse démarre avec des artistes dont la qualité requiert un regard attentif et passionné, décryptant la subtilité des écritures proposées. Ainsi, dans le quatuor de tête, tout est à cocher : avec Romances inciertos – Un autre Orlando, le fascinant François Chaignaud s’inspire du personnage phare de Virginia Woolf pour aborder le féminin et le masculin en convoquant danses traditionnelles et scénographie contemporaine ; Kader Attou transforme avec Allegria la violence du monde en un poème hip-hop dansé incroyablement élégant ; Anne Teresa de Keersmaeker nous relie au pur bonheur du lien entre la danse et la musique avec A love supreme inspiré du chef-d’œuvre éponyme de John Coltrane, et pour finir la danse complexe et tout en émotion d’Emanuel Gat qui, au travers de Works, rend hommage à l’engagement de ses danseurs.

Les grosses machines

Après un détour ludique via la danse connectée et virtuelle de Gilles Jobin et Adrien M & Claire B, il sera temps de vous caler dans votre fauteuil et de vous laisser porter par les vagues du plaisir sans prise de tête avec les ballets jazz de Montréal dans un hommage à Leonard Cohen, les fous furieux de Stomp qui jouent des percussions sur des poubelles et les circassiens des Sept Doigts de la Main déjà vus à Lyon… de nombreuses fois. À découvrir, El Squad, une compagnie japonaise dont les danseurs couverts de fils électroluminescents s’annoncent comme les précurseurs du hip-hop du futur.

Duos intimes, rencontres d’artistes

aSH – Chorégraphie Aurélien Bory © Aglaé Bory
aSH – Chorégraphie Aurélien Bory © Aglaé Bory

Faute de le voir avec Une maison, sa dernière création, Christian Rizzo sera à Lyon orchestrant Magma, une rencontre inédite entre la grande danseuse Marie-Agnès Gillot et Andrés Marín. aSH, le solo de Shantala Shivalingappa dirigée par Aurélien Bory s’annonce somptueux avec un hommage à Shiva, dieu de la création et de la danse. Et, même si l’on aurait aimé voir un spectacle de claquettes irlandaises avec uniquement le superbe danseur Colin Dunn, on ira voir avec curiosité Session, son duo avec Sidi Larbi Cherkaoui.

Troupe circassienne véritablement à part, la compagnie XY, spécialiste des portés acrobatiques, fait partie de nos grandes attentes, d’autant que sa pièce Möbius s’appuie sur la dramaturgie d’un autre artiste peu commun, Rachid Ouramdane. Ensemble, ils vont amener la poésie des corps très haut dans les airs ! Bien évidemment, on court voir ou revoir L’Homme à tête de chou de Jean-Claude Gallotta, sur des chansons de Gainsbourg interprétées par Bashung. Histoire de se prendre de grandes baffes d’amour et d’humanité.

Les amoureux de ballets ou de grands ensembles ne seront pas en reste avec le Casse-Noisette du Yacobson Ballet, le Cloud Gate Dance Theatre, le ballet de l’Opéra national du Rhin et la São Paulo Dance Company dont le programme séduit au vu des chorégraphes invités : Joëlle Bouvier, Jomar Mesquita et Marco Goecke.

Sens dessus dessous : retour au sens

Avec son côté défrichage, pas encore vu ou pas déjà vu, provocateur ou rien à voir avec tout le reste, le festival “Sens dessus dessous” rééquilibre intelligemment une programmation qui pourrait paraître un peu lisse. Ainsi Gisèle Vienne, Rianto, (La)Horde, Oona Doherty, Pierre Pontvianne nous plongeront dans leurs univers si particuliers – plastique, poétique, politique, d’avant-garde – tandis qu’une compagnie espagnole jamais venue à Lyon, La Veronal (dirigée par Marcos Morau), nous intrigue déjà avec son univers fantasmagorique et sombre faisant appel au théâtre et au cinéma pour dénoncer un monde devenu artificiel. Enfin, belle idée pour nous sortir de nos fauteuils de consommateurs, celle de réutiliser le studio Jorge-Donn pour la présentation d’extraits d’œuvres en cours de création, suivis de discussion avec les artistes.

À découvrir !

Amala Dianor © Jef Rabillon
Amala Dianor © Jef Rabillon

Amala Dianor est un danseur et chorégraphe issu du hip-hop, formé au contemporain et qui a dansé, entre autres, avec Emanuel Gat. Il crée sa première grande pièce, The Falling Stardust, pour neuf interprètes, dans laquelle il tente de déconstruire la virtuosité de la danse classique et contemporaine pour trouver la créativité et l’écriture dans une certaine fragilité et de nouveaux espaces. Invité lui aussi pour la première fois à la Maison de la danse, c’est sûr qu’on ira découvrir David Coria, star montante du flamenco actuel, excellant dans un mélange de contemporain et de zapateo fougueux, entouré de musiques traditionnelles et un brin jazzy.

Une première… circassienne

On le sait, les frontières entre danse et cirque ont explosé pour nous donner à voir de magnifiques artistes et compagnies. Mathurin Bolze en fait partie et se retrouve partenaire de la Maison de la danse, qui intègre dans sa programmation le festival Utopistes dont il est le maître d’œuvre. La première surprise sera sa nouvelle création : Les Hauts Plateaux, un condensé de son esthétique avec des variations acrobatiques, des spirales, des jeux de vertige…


Présentation de la nouvelle saison – Lundi 29 avril à 19h30, mardi 30 avril et jeudi 2 mai à 20h30 à la Maison de la danse

 

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