Luis Gomez, la sève de la danse

Sous forme d’un tableau mouvant, le chorégraphe Luis Gomez explore la métamorphose de deux individus qui, dans une quête de reconnaissance, façonnent leurs corps telles des images publicitaires.

D’origine espagnole, Luis Gomez est installé à Lyon depuis plusieurs années, où il mène dans le même temps un travail de création et de pédagogie auprès de publics très divers. Sa compagnie, La Llecor (la “sève” en catalan) transpose en danse la vitalité et la force du corps humain. Ses chorégraphies expérimentent souvent les relations du couple, qu’il perçoit comme un territoire flou et changeant, évoluant sur une frontière qui exprime à la fois la soudure et la cassure.

“En tant que chorégraphe, dit Luis Gomez, je cherche une danse subtile, des gestes qui désignent un espace furtif et décrivent l’invisible. La danse repousse, crée, modèle l’espace et fait ressortir en même temps le mouvement comme une écriture. Prendre conscience de son corps, aller à l’essentiel sont les moyens pour aller à la recherche de sa propre musicalité.”

Sa nouvelle création, I dance the body electric, interroge l’exposition du corps, notre désir d’être vu, la manière dont on se met à exister à travers des images de soi que l’on fabrique et qui font appel aux codes de la publicité, soumettant nos mouvements et notre âme au diktat du regard de l’autre.

La forme est celle d’un duo mixte qui met en scène deux personnes qui n’ont de cesse de se transformer en tableaux vivants stéréotypés, déstabilisant leur identité. À l’intérieur de cet état schizophrénique, l’espace et le mouvement amèneront leurs métamorphoses, cherchant à réunifier corps pour soi et corps pour l’autre.

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I dance the body electric, de Luis Gomez. Jeudi 5 et vendredi 6 décembre à 19h30, au Croiseur, 4 rue Croix-Barret, Lyon 7e (métro Place Jean-Jaurès).

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Cet article est extrait de Lyon Capitale n°728 (décembre 2013).

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