Dub Incorporation, la success story stéphanoise

Des petites salles de Saint-Étienne aux grands festivals internationaux, le groupe de reggae Dub Incorporation a fait son chemin tout seul, en dehors des circuits traditionnels. Dans la région, l’attachement à ce groupe est quasi viscéral.

C’est l’histoire d’une bande de copains qui répètent après les cours, dans la carrière d’un petit village près de Saint-Étienne. C’est l’histoire de sept musiciens qui se sont fait connaître sans oublier leur implantation régionale. C’est l’histoire d’un groupe qui a fait le choix de l’indépendance et de l’autoproduction. Et ça marche.

Dites “Dub Incoporation” à un Stéphanois, il vous répondra à coup sûr qu’il connaît le chanteur, qu’il était au lycée avec le guitariste ou qu’il habite à deux pas de leur studio d’enregistrement. Dub Incorporation, “Dub Inc” pour les intimes, c’est une énergie phénoménale qui explose sur scène et vous soulève, au rythme du reggae, du raggamuffin et du dub.

Vous trouverez Dub Inc dans les grands festivals français (Solidays, Printemps de Bourges, Vieilles Charrues, Fête de l’Huma) et sur les scènes internationales (150 concerts dans 25 pays différents en 2012), mais vous ne les verrez pas à la télévision. “Les médias n’ont jamais compris le phénomène social qu’ils représentent”, constate Kamir Meridja, auteur d’un documentaire sur le groupe. Pas de major, pas de médias.

Un documentaire à l’image du groupe

De 2008 à 2010, le réalisateur, stéphanois lui aussi, a suivi Dub Incorporation. Trois ans de joies, de doutes, de succès et de scènes. Intitulé Rude Boy Story – du titre de leur chanson culte Rude Boy –, le documentaire est à l’image du groupe : autoproduit et indépendant. On y voit avec émotion les images du premier concert de Dub Inc dans le hall de leur lycée stéphanois en 1999.

On y voit aussi Tiken Jah Fakoli, immense star du reggae. Dub Inc a assuré en 2004 la première partie de son concert au palais des Spectacles de Saint-Étienne. 2008, nouveau succès pour le groupe : Dub Inc est choisi pour donner le premier concert du Zénith de la ville fraichement terminé. “Malheureusement, la presse n’a retenu que le nom de celui qui a chanté le lendemain : Bernard Lavilliers…”, déplore Kamir Meridja.

Son documentaire réussit le pari de raconter le phénomène Dub Inc en 90 minutes. Il est diffusé depuis le printemps dans les cinémas rhônalpins, et à Paris depuis le 12 décembre. “Avant de sortir à Paris, c’est comme si le film n’existait même pas, constate Kamir Meridja. Et pourtant, il a déjà été diffusé dans 70 salles depuis la première le 19 avril.” Soit entre 7.000 et 8.000 spectateurs, “ce qui est énorme pour nous”.

Comme s’il était en tournée, il accompagne dès qu’il le peut les projections. Parfois, un musicien de Dub Inc est avec lui. Pour Zigo, le batteur, les réactions dans les salles sont très positives : “Ceux qui ne nous connaissent pas sont enchantés par la démarche de Kamir. Ceux qui viennent en fans ne se rendaient pas toujours compte de la non-médiatisation de notre groupe.” L’indépendance a du bon : chez Dub Inc, on sait tout faire, même presser un disque. Le prochain est d’ailleurs en préparation, au chaud dans leur studio stéphanois. Sortie prévue à la rentrée 2013.

Rude Boy Story, documentaire de Kamir Meridja. Bande annonce ici.

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