Damien Deroubaix URDLA
Damien Deroubaix

Urdla : une année d’estampe

Le Centre international estampe & livre de Villeurbanne expose une année de production qui nous a fait forte “impression”.

Damien Deroubaix, El Sueno, linogravure.

Damien Deroubaix, El Sueno, linogravure.

Depuis sa création en 1978 sous l’impulsion de l’artiste Max Schoendorff (disparu en 2012), le Centre international estampe & livre Urdla*, poursuit son travail de mise en valeur et de conservation d’un savoir artisanal, à travers expositions et éditions de livres d’artistes.

En matière d’estampe, les techniques sont multiples pour des résultats qui le sont tout autant – eau-forte, aquatinte, pointe sèche, lithographie ou linogravure – et le matériel de tirage impressionnant. L’Urdla montre tout, des presses (en 1983, le centre a reçu du ministère de la Culture la plus grande jamais construite) aux pierres lithographiques, bref le labeur que représente la fabrication d’une image (un anachronisme à l’heure de l’instantanéité des images et de leur diffusion).

Depuis trente-cinq ans, les artistes de générations, d’origines et d’esthétiques diverses choisis par le directeur artistique Cyrille Noirjean viennent se frotter à une technique ancestrale qui n’est pas forcément la leur et aux imprévus d’un médium qui rend toujours incertain le résultat final. La révélation de ces images est le fruit d’une collaboration étroite entre l’artiste et l’équipe technique du lieu, expérience collective sur laquelle les artistes reviennent à l’issue de leur résidence, lors d’une rencontre publique.

Paul Hickin, Lady Macbeth-Eclipse 3 (Cruel Sporting).

Paul Hickin, Lady Macbeth-Eclipse 3 (Cruel Sporting).

L’exposition “Cruel Sporting” fait ainsi état d’une année de productions, démontrant la diversité qu’offre l’estampe. De la série de gravures traitant de la Seconde Guerre mondiale et des gravures au burin pareilles à des bijoux de Paul Hickin aux très grands formats de Damien Deroubaix, artiste remarquable (nommé au prix Marcel-Duchamp en 2009) qui mêle images post-apocalyptiques, références à la musique metal et grindcore et motifs macabres pour des compositions complexes où la lumière serait définitivement noire, jusqu’aux gravures en trois dimensions de Rob Mazurek, l’Urdla montre à quel point l’art de l’estampe est un terrain de recherche inépuisable.

* Acronyme d’“Utopie raisonnée pour les droits de la liberté en art”.

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Cruel Sporting. Jusqu’au 28 février, à l’Urdla, 207 rue Francis-de-Pressensé, Villeurbanne.

> Samedi 1er février à 15h30, rencontre avec Paul Hickin (entrée libre sur réservation au 04 72 65 33 34 ou via urdla@urdla.com).

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Cet article est paru dans le supplément Culture de Lyon Capitale (janvier-juin 2014).

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