Violeur de Lyon 8e : la non-communication des autorités critiquée

Un rassemblement de soutien aux victimes du violeur du 8e était organisé, ce jeudi, devant l'université Lyon 3. La Confédération Etudiante et le mouvement Ni Putes Ni Soumises cherchaient également à dénoncer l'absence de prévention et la communication maladroite, voire inexistante, des autorités. Un sentiment partagé par une partie des étudiantes.

Les universités communiquent peu, la police encore moins. Ces sentiments ont été exprimés ce jeudi à l'occasion d'un rassemblement qui s'est tenu ce jeudi devant l'université Lyon 3 en soutien aux victimes du violeur qui sévit à Lyon 8e. Les participants ont regretté que les étudiantes ont été informées trop tardivement des agressions perpétrées par le violeur qui sévit dans le 8e arrondissement. Et hormis le mail envoyé aux élèves par le directeur de Lyon 3, aucun dispositif de prévention n'aurait été mis en place. "Je suis d'accord que la police garde le silence pour attraper un criminel, mais pas au prix de nouvelles agressions", s'insurge Léa Paire-Ficout, présidente de la Confédération Étudiante de Lyon.

L'association Ni Putes Ni Soumises était aux côtés de la Confédération Étudiante pour déplorer l'absence d'information. Son président, Farid Dekhli, comprend le silence des enquêteurs, "mais il faut de la clarté, on ne peut pas laisser les étudiantes dans l'incertitude, s'informant par le biais de rumeurs. J'ai cru comprendre que les autorités avaient mis un certain temps à considérer le prédateur et à faire le lien entre les différentes affaires. Mais il était souhaitable de faire de la prévention et de donner un minimum d'informations sur les conduites à tenir." Les associations seraient en discussion avec les directions des universités pour mettre en place des politiques de prévention.

"Nous avons été prévenus un peu trop tard"

Les étudiantes partagent également l'impression d'avoir été laissées dans l'incertitude trop longtemps. "Il y a eu 5 viols depuis octobre et nous avons été prévenues en février. C'est un peu trop tard, résume Yasmine qui est inscrite en 1ere année de droit. Nous prévenir aurait permis plus de méfiance. Les victimes qui se trouvaient au mauvais endroit à la mauvaise heure n'y auraient peut-être pas été si elles avaient été au courant."

Un sentiment d'abandon, une souffrance, que partagent un part importante des élèves de l'université. A côté, une autre étudiante, Laure, se veut pourtant moins catégorique. "Les policiers connaissent leur métier, souligne-t-elle. S'ils sont restés discrets, je pense qu'ils avaient leurs raisons. Mais il est vrai qu'on est perdu entre les rumeurs."

La menace d'un coup d'éclat du GUD

Un important dispositif policier était mobilisé ce jeudi, près de quatre camions de police stationnaient aux abords de l'université. En cause, la menace d'un coup d'éclat du GUD, le syndicat étudiant d'extrême droite, qui tracte depuis plusieurs jours pour mettre en garde les étudiantes contre le prédateur sexuel. Mercredi, en fin de matinée, des membres de la Confédération Étudiante avaient dû renoncer à une distribution de tracts devant l'université. "Une vingtaine de personnes du GUD s'y trouvaient déjà, explique Aurélien Regad, de la Confédération Étudiante. Ils distribuaient leurs propres tracts nauséabonds. Par expérience, je savais que la situation pouvait mal tourner si nous voulions distribuer les nôtres. Nous avons prévenu la direction de l'université, qui a réagi. Ceci explique la présence des policiers aujourd'hui."

Sur Facebook, les jeunes nationalistes ont pourtant rendu compte de leur action de mercredi, en revendiquant la "présence d'une vingtaine de GUDards à la Faculté Lyon 3 pour un tractage dénonçant l'hypocrisie des organisations de gauche à vouloir se préoccuper de l'affaire du "violeur". Bernard Pascal, le directeur général des services de l'université, cherche pourtant à minimiser la menace du GUD. Il reconnaît que les jeunes nationalistes ont diffusé leurs tracts la veille, mais affirme que leur nombre était inférieur à dix. Le dispositif policier, selon lui, n'était pas lié au GUD.

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