Vélos sur les berges du Rhône à Lyon

Succès du vélo : le Grand Lyon renforce ses aménagements tactiques et les adapte

Le vélo est bien la star du déconfinement dans la métropole de Lyon. Si le trafic automobile est quasiment revenu à la normale durant ce déconfinement, celui du vélo bondit pour atteindre des valeurs jamais vues à Lyon. Dans ce contexte, la métropole va renforcer son urbanisme tactique pour continuer le rééquilibrage de l'espace public.

Depuis le début du déconfinement, le trafic vélo connaît une augmentation jamais vue dans la métropole de Lyon. Face à la crainte pour certains de prendre les transports en commun, le vélo s'est imposé comme une alternative efficace.

Ainsi, la situation dans la métropole est la suivante entre fin mai et début juin :

  • déplacement : 80 % de la normale
  • voiture : 95 % de la normale (2,25 millions la semaine dernière, 2,5 millions mardi 2 juin, contre 2,8 millions en temps normal)
  • vélo : 140 % de la normale (200 000 vélos par jour en temps normal, 300 000 vélos par jour en moyenne la semaine dernière)
  • Vélo'v : 65 % de la normale
  • TCL : 50 % de la normale (1,3 million de validations par jour, 400 000 la semaine dernière).

Sources : 2000 compteurs pour le trafic automobile, 70 compteurs pour le trafic vélo, voitures, vélos et usagers du réseau TCL peuvent être comptés à plusieurs reprises.

 

Pour anticiper ce succès du vélo, la métropole de Lyon avait mis en place deux principaux outils : une prime à l'achat de 500 euros pour acheter un vélo électrique, pliant ou familial, mais aussi de "l'urbanisme tactique". Derrière ce terme, on retrouve un rééquilibrage de l'espace public grâce à l'installation d'aménagements dédiés aux cyclistes et piétons (lire ici l'ambitieux plan piéton et vélo pour le déconfinement, les axes concernés).

De nouveaux aménagements à l'étude 

Ce vendredi 5 juin, le président de la métropole, David Kimelfeld, et son délégué aux mobilités actives, Pierre Hémon, ont livré un premier bilan. Les 77 kilomètres d'aménagements cyclables prévus d'ici la rentrée, dont la moitié a déjà été réalisée, pourront être au final portés à 85 kilomètres. Plusieurs maires comme à Bron, Caluire, Francheville, Lyon 3, Lyon 9, Oullins, Rillieux, ou bien encore Villeurbanne ont proposé des aménagements supplémentaires. Ces renforcements sont en cours d'étude.

Par ailleurs, des infrastructures déjà mises en place dans le cadre du programme vont être adaptées en fonction de la situation et de l'impact sur le trafic global.

Ainsi, rue Duquesne, il est proposé de "supprimer entre le quai et l’avenue Foch le Couloir de Bus et revenir à la bande cyclable simple".

Sur le secteur du cour Gambetta, pont de la Guillotière, rue de la Barre, de "redistribution de toutes les files pour restituer 2 voies Ouest- Est. Ceci demanderait des travaux lourds". Des observations seront maintenues et d'éventuelles décisions seront "prises avec les maires et associations", précise David Kimelfeld.

Les deux symboles Herriot et Croix-Rousse

Pour la rue Herriot, maintenant que les bacs à fleurs installés par le maire Gérard Collomb ont disparu, une voie cyclable délimitée par des bornes va être installée. Elle sera amenée à passer en double sens plus tard. En attendant, pour l'axe nord-sud, un aménagement amélioré sera proposé sur l'axe Chenavard-Brest-Gasparin.

Pour Croix-Rousse, comme annoncé en mai, le tube modes doux sera entièrement dédié aux piétons et cyclistes. Au final, pour offrir rapidement une solution, aucune voie dédiée ne sera proposée aux bus à l'intérieur du tunnel classique, mais ils bénéficieront "d'aménagements prioritaires" pour accéder à l'infrastructure sans subir la congestion. "Prolongement de couloir de bus, priorité aux bus en sortie d’arrêt..." seront mis en place.

"Comme une des conditions de sécurité d’exploitation du tunnel est la fluidité du trafic, il n’est pas nécessaire de mettre des couloirs de bus dans le tunnel routier il s’agit juste d’y faire accéder les bus en priorité", précise la métropole.

Vers plus de stationnements sécurisés et de contrôles

Si l'urbanisme tactique s'est imposé comme une tendance mondiale dans les métropoles (y compris au royaume de l'automobile que sont les États-Unis), un constat commence à se faire de plus en plus fort : les mesures peuvent perdre de leur efficacité si elles ne sont pas accompagnées d'un renforcement du stationnement sécurisé pour des vélos de plus en plus chers, et il est impératif d'éviter que les aménagements ne soient colonisés par les voitures. 

Sur le premier point, la métropole de Lyon étudie actuellement avec LPA la possibilité d'agrandir les parkings vélos. Ces derniers sont déjà largement saturés avec des listes d'attentes qui demandent parfois plus d'un an pour espérer obtenir une place. 

Quant aux aménagements qui sont envahis par les voitures, David Kimelfeld confie : "Lors de mes déplacements à vélo, j'ai vu sur un certain nombre de sites qui étaient respectés, mais c'est un problème qui reste entier. Nous allons demander aux maires de renforcer les contrôles. Sur certains secteurs, nous allons déployer des solutions fixes pour décourager totalement l'utilisation de ces voies qui servent parfois de stationnement, mais aussi de piste d'accélération pour dépasser les autres voitures".

La métropole étudie également la possibilité d'utiliser l'urbanisme tactique pour aider les restaurateurs à agrandir leur terrasse. Si le rééquilibrage de l'espace est bien lancé, il pourrait dépasser les questions de mobilité pour permettre de repenser la ville.

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