À Lyon, le parquet a requis sept ans de prison ferme à l'encontre du principal prévenu dans l'affaire du piratage d'Adecco.
Sept ans de prison ferme ont été requis mercredi à Lyon à l'encontre du principal prévenu au procès du piratage de millions de données personnelles chez le géant de l'intérim Adecco.
Considéré comme le jeune cerveau d'une myriade de cyber-escroqueries "en bande organisée", Timothée Lhomond, 22 ans, encourt 10 ans d'emprisonnement pour 20 infractions reprochées et des préjudices de plusieurs millions d'euros.
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Jusqu'à trois ans de prison ferme contre douze autres prévenus
La procureure, Amélie Djaoudo, a aussi requis jusqu'à trois ans de prison ferme contre douze autres prévenus de ce "procès hors-normes", aux "plus de 100 000 victimes identifiées" et quelque 6 400 parties civiles.
La peine la plus légère, six mois fermes sous bracelet électronique, a été requise contre le jeune stagiaire puis CDD de 20 ans chez Adecco France, par qui le scandale est arrivé quand il s'est fait prendre pour avoir livré en 2020 à des hackers ses accès à la base de donnée, mais qui a permis aux enquêteurs de patiemment dérouler un écheveau extrêmement complexe jusqu'à Timothée Lhomond.
Dans ce procès, treize personnes comparaissent à Lyon depuis le 16 juin pour deux semaines pour une imposante série de cyber-escroqueries ayant précédé ou découlé du piratage chez Adecco. Un autre prévenu sera jugé en octobre et deux mineurs au moment des faits comparaîtront plus tard également devant un juge des enfants.
Le principal prévenu nie le degré d'implication qui lui est reproché
Timothée Lhomond, qui a commencé ses méfaits cybercriminels en 2019 quand il avait 17 ans, est le seul à comparaître détenu, incarcéré depuis 21 mois. Mais il est aussi le seul à avoir poursuivi ses "délits" depuis le piratage chez Adecco, même depuis la prison grâce à un smartphone, a souligné la magistrate.
Les chefs de prévention vont d'atteinte à une base de donnée, jusqu'au blanchiment, en passant par la fabrication et vente de fausses cartes d'identité et diverses cyber-escroqueries pour des millions d'euros, le tout en bande organisée, il reconnaît les infractions mais nie le niveau d'implication qui lui est reproché. Il a prétexté une "fuite en avant" sous la menace jusqu'en prison de "dangereux" créanciers.
Ce jeune homme au visage juvénile, la tête presque enfouie dans les genoux durant les réquisitions, n'en n'a pas dit davantage. Les plaidoiries de la défense sont programmées de mercredi après-midi à vendredi.