Jamais sans toit vaulx en velin
Le collectif Jamais sans Toit lors d’une mobilisation pour mettre des enfants à l’abri.

Nuit de la solidarité à Lyon : plusieurs écoles alertent la Ville sur la situation d'élèves sans-abris

Dans la nuit du 20 au 21 janvier, la Ville de Lyon organise sa première Nuit de la solidarité, qui verra un recensement des sans-abris. Une actualité qui pousse plusieurs associations et collectifs de parents d'élèves à se mobiliser pour alerter la Ville sur le nombre important d'enfants scolarisés qui dorment encore dans la rue.

Avec les nuits gelées qui s'abattent sur la métropole lyonnaise depuis plusieurs jours, leur sort est encore moins enviable. Selon le collectif Jamais sans toit, qui lutte pour ne pas laisser d'enfants scolarisés dormir dans la rue, il y a actuellement 110 enfants scolarisés qui sont sans-abris dans la métropole lyonnaise. Plusieurs écoles et collectifs ont donc choisi de surfer sur l'actualité de la première Nuit de la solidarité lyonnaise pour interpeller les pouvoirs publics.

Le 20 janvier à 19h, une soupe solidaire sera ainsi servie devant l'école Michel-Servet dans le 1er arrondissement de Lyon. Le collectif Jamais sans toit explique qu'il a déjà organisé "16 nuits de la solidarité" depuis le début de l'hiver en occupant le gymnase de l'école pour mettre au chaud des enfants sans-abris et que jeudi 20 janvier une 17e nuit sera organisée par des parents et enseignants de l'école pour offrir un toit à la famille de deux élèves de 3 et 6 ans. "C'est une famille qui est arrivée en France il y a 20 jours. Ils dorment dans une sorte de garage à Valmy. Le comité de soutien a déjà financé une semaine d’hôtel à la famille mais les ressources  viennent à manquer", nous confie Raphaël Vulliez, enseignant à l'école Michel-Servet.


"Pour nos enfants, c'est choquant. Ces enfants sans-abris, ce sont leurs copains. Et le soir ils dorment dehors"

Un parent d'élèves


Depuis le début de l'hiver, sept autres enfants et leurs familles ont déjà été logés temporairement dans le gymnase de l'école des pentes de La Croix-Rousse. "On se saisit de cette Nuit de la solidarité pour dire que la solidarité c'est 365 jours par an. La mairie a lancé en décembre son plan Zéro enfant à la rue. C'est un coup de com'. La ville met des logements à disposition de familles sans-abris, mais ensuite ce sont les services de l'Etat qui gèrent les demandes, donc la Ville n'a la main sur rien", dénonce Raphaël Vulliez.

Dans le 7e arrondissement, l'école Gilbert-Dru fait face au même problème. Une nouvelle élève sans logement vient d'y être inscrite. Âgée de 6 ans, elle est à la rue avec ses parents et son frère de 13 ans. Le comité de soutien de l'école finance depuis le 18 janvier un séjour à l'hôtel à cette famille grâce aux dons reçus lors de mobilisations entre octobre et décembre où des parents d'élèves et enseignants s'étaient déjà organisés pour loger huit élèves pendant 50 nuits.

Lire aussi : La ville de Lyon promet 100 places d'hébergement d'urgence supplémentaires en décembre

"Cela fait plusieurs années qu'on est concerné par ces familles sans-abris qui viennent à l'école", explique Simon, un parent d'élève de l'école Gilbert-Dru. "Il y a un centre d'accueil à proximité de l'école et donc ces enfants viennent chez nous. Du coup, on s'organise pour faire valoir leurs droits ou occuper le gymnase. Au début de l'hiver, il y a eu cinq familles touchées, puis tout le monde a pu être mis à l'abri. Là, il y a encore un nouveau cas avec cette petite fille. Pour nos enfants, c'est choquant. Ces enfants sans-abri, ce sont leurs copains. Et le soir ils dorment dehors".

Pour interpeller les pouvoirs publics et mobiliser les citoyens, l'école Gilbert-Dru organise un goûter solidaire devant l'établissement jeudi 20 janvier à 17 heures.


"Il y a différents profils"

Le 24 novembre dernier, Allan Maria, militant du collectif est venu sur le plateau de Lyon Capitale TV pour parler de la situation de ces familles. "Il y a différents profils. On peut avoir des personnes en situation régulière et qui ont eu des aléas de la vie, des personnes qui viennent de se faire expulser ou des personnes en France depuis plusieurs années empêtrées dans des démarches administratives pour obtenir des papiers", avait-il détaillé.

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