Vue de Lyon la nuit
Fontaine des Jacobins la nuit 30 ans plan lumières 2018 © Tim Douet

Nuisances rue Edouard Herriot à Lyon : qui est responsable ?

Alors que l'attention se cristallise autour des nuisances rue Edouard Herriot la nuit, une certaine confusion plane aujourd'hui de différents niveaux de responsabilité à Lyon entre la ville, la métropole et la préfecture.

Depuis plusieurs mois, les habitants de la rue Edouard Herriot, dans le centre de Lyon, vivent l'enfer la nuit. Rodéos, concerts de klaxon, cris... : le vendredi et samedi soir, les nuisances sont omniprésentes. La situation n'est pas inédite dans la métropole, d'autres citoyens se retrouvent parfois confrontés à de tels types de problèmes, sans que cela fasse les gros titres de la presse. Néanmoins, le phénomène rencontré rue Edouard Herriot commence à s’inscrire dans la durée, devenant un symbole, en grande partie car il se produit dans le centre de Lyon. En parallèle, une certaine confusion s'installe sur les diverses responsabilités face à ce type d'incivilités.

Tranquillité

Tout ce qui concerne les nuisances comme les coups de klaxon, cris, pneus qui crissent, dérapages bruyants... bref, ce qui est attrait à la "tranquillité", incombe au maire de la ville, Gérard Collomb. La majorité des incidents relevée depuis le début du phénomène tombe donc sous le coup de la Police municipale.

Ainsi, quand la ville de Lyon a pris un arrêté municipal pour fermer à la circulation la rue Edouard Herriot, le vendredi et samedi de 22h à 4h du matin, c'est aux policiers municipaux de le faire respecter. Or, leur Centre de supervision urbain (CSU) fonctionne sept jours sur sept de 6 heures à minuit du lundi au samedi et de 6h à 20h, les dimanches et jours fériés (à titre d'exemple, le CSU de Vénissieux reste ouvert 24/24). La ville de Lyon va lancer prochainement une opération de vidéo verbalisation permettant d'envoyer des amendes aux contrevenants (lire ici) et il est prévu d'étendre les horaires du CSU pour pouvoir agir davantage la nuit, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Sécurité

Tout ce qui est attrait à la sécurité, agressions, atteintes aux biens ou personnes, mises en danger... incombe cette fois-ci au préfet. L'escalade face aux problèmes de tranquillité aboutit aujourd'hui à l'arrivée d'une question de sécurité. En effet, excédé, un habitant a envoyé des projectiles sur des véhicules dans la nuit de samedi à dimanche, ce qui a entraîné des représailles de la part d'individus contre des habitants d'un immeuble. Des portes d'accès ont été fracassées.

Dans ce contexte, le maire du 2e arrondissement Denis Broliquier a demandé à Emmanuelle Dubée, préfète déléguée à la sécurité, de renforcer les effectifs "dans l'attente de solutions plus pérennes qu'il va falloir trouver avec la Ville de Lyon et la Métropole". Du côté de la préfecture, on indique avoir déjà renforcé la présence policière depuis les dernières semaines : "Nous avons réalisé sur le secteur 138 contrôles de véhicules, constaté 60 infractions et interpellé 9 personnes". "Les policiers n'ont pas vocation à faire taire les klaxons. La situation rue Edouard Herriot part d'une présence et verbalisation insuffisante de policiers municipaux la nuit à Lyon", résument des sources proches du ministère de l'Intérieur

Aménagements

Enfin, la question de l'aménagement urbain, comme la pose d'éventuels systèmes rétractables ou barrière pour limiter l'accès à la rue Edouard Herriot par exemple, est du ressort de la métropole de Lyon. La ville a écrit au président David Kimelfeld pour demander des aménagements pour réduire les nuisances. Selon nos informations, le dossier est en cours d'étude du côté de la métropole.

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