© Florent Deligia

"Lyon ville verte", des candidats se font piéger par une étude publicitaire

Selon une étude, Lyon se classerait 33e parmi les villes vertes. Des candidats aux élections municipales et métropolitaines, comme Gérard Collomb, se sont empressés de reprendre la chose à leur compte. Problème, il s'agit d'une étude à vocation publicitaire à la méthodologie très souple où toutes les villes sur une île se retrouvent avec un zéro pointé faute de trains internationaux.

Régulièrement les rédactions reçoivent des études à vocation publicitaire. L'équation est assez simple pour les marques : au lieu d'investir dans des campagnes de publicité, elles choisissent parfois de rédiger des classements que les médias reprennent facilement (citant au passage le nom de la marque). Néanmoins, l'immense majorité des études de ce genre est aussi fiable qu'un doigt mouillé par temps de pluie. L'objectif n'est pas de livrer un classement précis, mais bien d'avoir une couverture médiatique.

La dernière du genre est un classement des villes les plus vertes, réalisé par un spécialiste des voyages en ligne. A l'intérieur, Lyon se classe à la 33e position. Certains candidats sur les listes de l'alliance entre Gérard Collomb et Les Républicains en ont profité pour saisir la balle au bond sur les réseaux sociaux, tombant dans le piège de l'étude publicitaire.

Ainsi, Christophe Geourjon y a ainsi vu un "excellent bilan de ⁦Gérard Collomb qui devra être amplifié par Yann Cucherat". De son côté, Gérard Collomb en a profité pour s'attaquer aux écologistes: "Il y a les incantations, et de notre côté il y a les résultats. Pas de quoi en être verts cependant, l'écologie ne se limite pas à une étiquette, c'est un projet à long terme".

Les limites de la méthodologie 

Il suffit pourtant de se pencher rapidement sur la méthodologie pour voir les limites de cette étude. Les indicateurs choisis sont : accessibilité en train par liaisons internationales, transports publics, voiture par habitant, espaces verts, présence touristique (on cherchera l'écologie là-dedans...), qualité de l'air, part des énergies renouvelables et recyclage.

Pas la peine de chercher très loin pour s'amuser de cette étude : toutes les villes sur une île comme Tokyo, Auckland, Reykjavík ou Melbourne se retrouvent avec un zéro pointé pour l'accessibilité en train, faute de liaisons internationales (SIC). Pour les autres critères, le spécialiste des voyages ne donne pas de sources précises, se contentant régulièrement de "données" nationales comme pour les énergies renouvelables et le recyclage (Lyon et Paris ont les mêmes notes par exemple).

Dès lors, cette étude a été réalisée pour donner des idées pour voyager et non saluer un bilan. En termes de classement, l'une des références reste le titre de "capitale verte européenne". Mi-mai, concourant pour l'année 2022, Lyon n'a pas été retenu par un jury d'experts. Ces derniers ont préféré Grenoble et Dijon.

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