Edito. Marteaux-piqueurs, bulldozers, travaux tous azimuts et embouteillages monstres vont rythmer le quotidien de Lyon jusqu'à fin 2025. Au mieux.
Fin d’année compliquée pour les exécutifs verts lyonnais, bien obligés de manger leur pain noir. Antalgiques (sauvons le soldat Doliprane !) au menu de Noël ? Pour les Lyonnais, possiblement, dont le quotidien alterne entre bulldozers, tractopelles, pelleteuses, marteaux-piqueurs et autres engins de chantier du BTP.
Les écologistes ont le pied au plancher, les usagers de la route sur le frein, qu’ils rongent à s’en décrocher la mâchoire. Jamais la ville n’avait été autant en foutoir. C’est bien simple, pas une rue n’est pas en tranchée. Opération à cœur ouvert globale. La circulation est devenue impossible, les embouteillages, figure de style lyonnaise depuis déjà plusieurs années, le nouvel ordre.
L’effet papillon du début de mandat – lorsqu’on agit sur une partie de la ville, on agit sur l’ensemble, la ville étant un écosystème urbain complexe – vire au chaos. De la théorie à la pratique.
La poussière doit impérativement retomber avant les élections municipales et métropolitaines (dixit Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon). Et l’entourage du maire a beau dire que Grégory Doucet ne réfléchissait pas en termes d’échéance électorale, il n’en reste pas moins qu’il est aujourd’hui le seul candidat déclaré à sa propre succession.
D’autant que les écologistes se sont attaché un boulet supplémentaire au pied, et pas des moindres, avec le projet de végétalisation de Bellecour. Dans le cadre du budget participatif, le réaménagement de la place avait été fortement plébiscité par les Lyonnais (un quart sur un total de 6 000 personnes ayant contribué). Les édiles se sont précipités. “On a eu des contraintes techniques.” Résultat, aucun arbuste ni le plus petit géranium ne sont prévus. La végétalisation annoncée du maire se transforme en voiles suspendus.
“Un million et demi…”, ruminent les pompiers locaux en “grève illimitée”. “Nos financeurs mettent autant d’argent pour un projet artistique alors que nous sommes en sous-effectif, que nos délais d’intervention sont de plus en plus longs, mettant en danger la population… Ça a de quoi mettre de l’huile sur le feu.” Avec ce bémol que c’est la Ville qui met au pot, pas la Métropole, principal financeur du service d’incendie et de secours, les pompiers en ont néanmoins “marre de choix politiques d’élus déconnectés de la réalité”.
Antalgiques et pain noir au menu des écologistes ? Ça se pourrait bien.
Ce grand chantier ne date pas de cette année... J'ai emménagé dans cette ville en voie de développement il y a plus de vingt ans, je n'ai connu qu'un chantier permanent. La palme revient à l'avenue Tony Garnier, en perpétuel réaménagement. Mais pour les travaux publics avec l'argent public, faire et défaire, c'est toujours travailler.
"Jamais la ville n’avait été autant en foutoir." ?
Monsieur Lamy, seriez vous trop jeune pour avoir connu les divers chantiers de métro (années 70 et 80) et de tramways intra-lyonnais ?
Vu la situation dans le domaine du BTP on ne peut craindre l'ampleur des "dessous de table" lors de l'attribution des contrats aux entreprises.