Les mots du clivage

Le braquage du bijoutier de Nice, la mort du voleur et les réactions que ces événements ont suscitées illustrent tristement une société ayant perdu ses repères.

Du côté du délinquant, il est question “de se battre pour la mémoire du jeune homme, un gamin tellement gentil qui était amoureux, qui aimait la vie, qui allait être père, il était influençable, il venait de faire deux ans de prison, là-bas il a sans doute rencontré des voyous… C’était quelqu’un de merveilleux… Les bijoux étaient faux… Le bijoutier était assuré”.

Aucune critique, aucune autocritique : le gamin gentil, merveilleux, avait déjà été condamné à quatorze reprises, mais il n’était responsable de rien, juste d’être immature, d’avoir été influencé par les voyous des prisons, dommage qu’il ait échappé à l’exemple familial, au goût de l’effort et du travail, enfin qu’il ait succombé à la tentation et à la facilité…

En face, n’est pas plus digne le soutien sans nuance du bijoutier et de son acte. La légitime défense doit être nécessaire, proportionnée et concomitante à l’agression. Le braqueur a été tué alors qu’il s’enfuyait avec son butin, sauf à ce que l’instruction révèle que la vie du bijoutier était encore en danger lorsqu’il a tiré, les conditions de la légitime défense ne sont pas réunies en l’espèce.

Il y a deux victimes dans cette affaire, aussi deux coupables. Mais aucun héros.

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