L'arête des Bosses

Les Alpes, première montagne durable du monde ?

Une task force européenne, dont Auvergne-Rhône-Alpes est copilote, a été constituée pour lutter contre le réchauffement climatique dans l'arc alpin.

"Les sages prennent plaisir sur les eaux ; les hommes vertueux prennent plaisir sur les montagnes." À défaut d'avoir atteint le nirvana, nos élus politiques tendent à être plus exemplaires.

Hier, à Confluence, l'Europe a passé la main à la France de la présidence de la Suera (Stratégie de l'Union européenne pour la région alpine). Suera ? Sept États et quarante-huit régions du massif alpin qui travaillent ensemble pour faire face à des problématiques communes touchant à l'arc alpin, immense territoire s’étendant sur 450 000 km2, soit 10 % de la superficie de l’Europe et qui compte près de 80 millions d’habitants. Et dont un peu moins d'un quart du territoire est situé en France.

Fonte de la mer de Glace

Mer de glace (webcam Chamonix)

En question, la lutte contre les changements climatiques – dont un effet a beaucoup été commenté lundi, sur les réseaux sociaux, à travers la fonte de la mer de Glace, plus grand glacier français, à Chamonix, élimé et réduit comme une peau de chagrin – et la préservation du patrimoine unique de la région alpine. Six axes prioritaires ont été actés : la préservation de la biodiversité et la prévention des risques naturels, l'accélération de la transition énergétique de la région alpine, le développement de la mobilité et des transports durables, le déploiement du tourisme soutenable en toutes saisons, la promotion de la consommation des produits locaux de montagne en circuit court et l'incitation des jeunes à participer au développement durable.

Dans une salle des délibérations du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes archipleine et plurielle – Français, Autrichiens, Suisses, Allemands, Slovènes, Italiens et Liechtensteinois – la ministre française de la cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, a martelé de "passer de la stratégie aux actions concrètes".

Ski décarboné

Dans la bouche de Laurent Wauquiez, la solution miracle porte un nom : hy-dro-gène (et à propos duquel, il y a quelques jours, des chercheurs français ont montré qu'on pouvait le transformer en métal ; "ni plus ni moins que la métamorphose de l’élément le plus simple et le plus abondant de l’Univers, connu pour être isolant, en un excellent conducteur." écrivait Le Monde). Le président d'Auvergne-Rhône-Alpes, a donné quelques pistes : faire muter les stations de ski en stations "100% décarbonées" (dameuses et remontées mécaniques) – au sujet desquelles le président des Domaines skiables de France avait expliqué, en fin d'année dernière, qu'il fallait coconstruire un futur décarboné pour l’ensemble des domaines skiables français d’ici 2050 –, travailler sur des trains à hydrogène pour des déplacements "100% non polluants".

Il faut dire que la question des mobilités est un enjeu essentiel : 90% des échanges actuels entre la France et l’Italie se font par la route, alors que 70% de échanges de marchandises entre la Suisse et l’Italie se font par le rail. D'où la longue évocation du Lyon-Turin, "enjeu absolument essentiel" à la fois pour Laurent Wauquiez et l'Etat français, via sa ministre de la cohésion des territoires.

Ich bin ein berg

Il ne s'agirait pas de tomber dans une vie sur place et  tourisme "pré-mémoriels" où chacun viendrait en montagne pour percevoir ce qui pourrait ne plus exister dans quelques décennies.

"Nous allons faire des Alpes la première montagne durable du monde" a lancé Laurent Wauquiez. Et de continuer, dans un élan pro-européen (en allemand dans le texte) : "Damit komm große Verantwortlichkeit für uns all"* .

Ich bin ein berg.

* "avec cela vient une grande responsabilité pour nous tous"

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