Le quartier Perrache va-t-il profiter de la dynamique Confluence ?

Jeudi soir dernier, Gérard Collomb a lancé le débat sur l'avenir du quartier Sainte-Blandine et du secteur Perrache, deux lieux en connexion avec le nouveau quartier de la Confluence. Il a livré lors d'une réunion publique deux axes de réhabilitation : la transformation architecturale du centre d'échange de Perrache et l'éco-rénovation de l'immobilier.

Alors que la phase 1 de Confluence est arrivée à son terme, avec l'inauguration ce week-end du quai Antoine Riboud et de la darse, les vieux quartiers à proximité font grise mine et demandent d'être aussi dans les priorités du Grand Lyon. Perrache, notamment, manque d'attractivité avec sa gare qui crée comme un écran entre la place Carnot et la place des Archives, qui conduit au Confluent.

Perrache sous un nouveau jour

Assis côte à côte, chemise bleue et chemise rose, Denis Broliquier, maire divers droite du 2e et Gérard Collomb (PS), président du Grand Lyon, ont fait part de leurs bonnes intentions envers ces vieux quartiers. "On ne veut pas que les habitants se disent : tout l'argent va à Confluence et il ne reste rien à Sainte Blandine et Perrache", a déclaré Denis Broliquier, maire du 2e arrondissement. Après une longue présentation du quartier de la Confluence, (décidément tout nous ramène à ça) les deux élus locaux ont mis en avant les problématiques à la fois liées à la présence du centre d'échange de Perrache, à la forte concentration de transports dans le secteur et à la complexité du bâti. Un cabinet d'architectes a déjà fait plusieurs propositions. "Le centre d'échange ne peut pas être supprimé. C'est la superstructure qui tient l'infrastructure de la gare. Mais on peut redonner un visage à ce lieu et améliorer les passages. Il faudra cinq à six ans de travail," a résumé Gérard Collomb.


Les axes Nord/ Sud devraient être améliorés. Plus de verdure, c'est aussi le mot d'ordre. Et plus de voies piétonnes. Les niveaux de la gare vont être abaissés pour libérer de la perspective. Actuellement, le hall de gare se situe à 12 mètres de hauteur, et le parc relais et la gare routière à 6 mètres de hauteur. "Tout cela n'est pas nécessaire, on peut ajourer, mettre de la transparence, agrandir les abords de la gare", explique l'architecte qui relativise : "Ce n'est pas encore un projet mais seulement une manière de penser les choses. On a encore besoin de concertation avec les organismes de transports, la SNCF, le Sytral et les commerces." Un conseiller de quartier confirme : "Les habitants attendent des lieux de rencontres, de passages, pour qu'il y ait une réussite de la greffe Confluence". La concertation sera donc primordiale pour un projet de quartier aux contours encore assez flous. Le Grand Lyon a promis en septembre "une marche de concertation sur place, pour voir ce qui est possible et ce qui ne l'est pas".

Sainte Blandine, pionnière dans l'éco-rénovation

Non loin de là, Sainte Blandine, aussi l'objet de toutes les attentions. Le Grand Lyon a lancé toute une série d'études et mandaté un cabinet d'experts pour procéder à une expérimentation d'éco-rénovation à grande échelle. Ils ont recensé 10 immeubles-types : "une diversité qui pourrait servir pour toute la ville de Lyon et pour la France entière," a affirmé Gilles Buna, chargé du dossier au Grand Lyon.

Pour la rénovation du bâti, la méthode de l'isolation extérieure a été retenue, parce que "c'est moins cher et on perd moins d'espace". Les immeubles test seront la Cité Perrache et le 35 rue Smith. Il manque encore deux volontaires. L'opération aura lieu à l'horizon 2012. Le coût moyen d'une isolation extérieure pour un appartement de 60m2 a été évalué à 24 000 euros. "Le retour sur investissement est plutôt bon. En 15 ou 20 ans, le propriétaire y gagne," souligne Gilles Buna. En revanche, moins de motivation du côté des bailleurs, qui ont peu de marge de manœuvre.

Outre la rénovation pure, il s'agira aussi de végétaliser les toitures et les cœurs d'îlots, pour avoir un effet réduction de chaleur. Il semble que Luc Schuiten et son exposition Cités Végétales à la Sucrière aient inspiré les élus Lyonnais. Pourtant, un hic demeure encore : "l'Europe a fixé des objectifs en termes de réduction de la consommation énergétique mais il faut attendre le Grenelle et les décisions du gouvernement pour se lancer," réagit Gilles Buna. Donc pas de calendrier pour le moment.

Problème en marge des débats: l'autoroute

Au détour des débats, un sujet s'est retrouvé sur le devant de la scène : l'autoroute A7 qui passe au bord du Quai Perrache. Les habitants n'ont pas caché leur volonté de voir disparaître de leur vue cette portion d'autoroute, promouvant la reconversion en boulevard urbain. Un riverain a même proposé de faire un péage urbain pour mettre tout le monde à vélo : "il faut faire comme à Londres. Les prix sont tellement chers qu'il n'y a plus de voitures."

Au-delà des propositions fantasques, Denis Broliquier a insisté auprès du sénateur-maire de Lyon pour qu'il fasse son maximum pour faire bouger l'Etat sur ce projet, expliquant qu' "il y aurait des ouvertures." Pas de cet avis, Gérard Collomb n'a pas caché son pessimisme sur le sujet et a encouragé le Comité d'Intérêt Local à faire pression auprès du Préfet. Le CIL a déjà récolté plus de mille pétitions pour "un déclassement autoroutier".

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