La SACVL dévoile son plan de sortie de crise

La SACVL, bailleur social qui gère le parc immobilier de la Ville de Lyon, est devenue depuis un an une source d’ennuis pour Gérard Collomb. La société a dévoilé lundi son plan de sortie de crise. Fin 2011, les comptes de la société devraient redevenir positifs. En revanche, la question de la responsabilité de chacun dans les erreurs de gestion n’a été abordé que de manière lapidaire.

Les opposants sont sortis comme ils étaient entrés à la commission générale sur la SACVL qui précédait le conseil municipal de lundi soir. “Nous avions beaucoup de questions, nous avons eu peu de réponses”, estimait Denis Broliquier, le chef du nouveau groupe Lyon Divers Droite. Près de deux heures de débat, sur la société d’économie mixte de la Ville de Lyon en charge principalement de la construction de logement social, n’ont pas permis d’évacuer toutes les zones d’ombre qui entourent sa gestion.

Le président de la société, Michel Le Faou (PS), a dévoilé son plan de sortie de crise. D’ici à 2012, la SACVL sera de retour dans le vert. Pour cela, elle va vendre une partie de son patrimoine pour une valeur de 176 millions d’euros. “Notre trésorerie sera ainsi de 22 millions d’euros fin 2011”, a précisé le directeur général de la SACVL, Jean-Paul Clément. L’affaire du prêt toxique contracté auprès de CALyon appartient désormais au passé. La Ville a trouvé un terrain d’entente avec la banque mais se retranche derrière une clause de confidentialité. Le montant de la transaction conclue et donc du coût réel de l’opération ne devrait jamais être connu, alors qu'il s'agit d’argent public.

La SACVL n’a pas fait que des choses mauvaises"

Quant aux responsabilités demandées par l’opposition, Richard Brumm, adjoint aux finances, a surtout chargé Gérard Klein, l’ancien directeur général de la SACVL, qui dissimulait bien une gestion hasardeuse d’après lui. Pour défendre les élus qui siégeaient au conseil d’administration et qui n’ont pas vu ces fautes, il a argué de la complexité de ces dossiers, des spécialistes étant eux-mêmes passés à côté d'erreurs de gestion. Pour demain, il a promis plus de transparence et de contrôle. Michel Le Faou a, lui, annoncé le retour à une gestion de “père de famille”. La SACVL va aussi désormais se recentrer sur son coeur de métier : la construction de logements sociaux.

Dans ses divers errements, la SACVL était devenue un temps le bras armé de Gérard Collomb, l’aidant sur des projets comme celui de l'ancien hôpital de l’Antiquaille. “La SACVL n’a pas fait que des choses mauvaises. Debrousse et l’Antiquaille sont deux projets qui n’ont qu’un an d’écart mais aujourd’hui, l’Antiquaille est en train de se réaliser. Debrousse, géré, par Vinci est encore une opération potentielle”, a nuancé Gérard Collomb.

L'affaire Dahan-Levy refait surface

L’opposition n'a pas voulu se contenter de cette réponse lapidaire. Denis Broliquier a plaidé la responsabilité de la Ville de Lyon qui n’a pas surveillé une société dont elle est pourtant l’actionnaire majoritaire. Emmanuel Hamelin, conseiller municipal UMP et membre du conseil d’administration, évoque toujours des erreurs de gestion, imputables cette fois à la nouvelle équipe dirigeante. Le dossier n’est pas encore refermé définitivement. Surtout qu’il reste encore l’épineux dossier "Agnès Dahan-Lévy" à régler devant la justice. Cette agent immobilier possédait un contrat d’exclusivité avec la SACVL qui a été cassé unilatéralement par la société d’économie mixte. Agnès Dahan-Lévy demande 35 millions d’euros pour diverses prestations qui ne lui auraient pas été réglées et pour rupture abusive de contrat. “Le contrat était excessif et quand nous l’avons découvert, nous y avons mis fin. Sa plainte est fantaisiste. Je n’ai pas peur, nous plaiderons fin janvier et vous verrez que sa demande sera rejettée”, s’avance Richard Brumm, adjoint et aussi avocat en droit des entreprises.

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