Candidature des Alpes Françaises aux Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2030. (Photo by LOUAI BARAKAT / HANS LUCAS / Hans Lucas via AFP)

JO 2030 : semaine décisive pour les Alpes françaises avec l'examen de la loi olympique

Urbanisme, garanties financières, sécurité : l'Assemblée nationale examine à partir de lundi le projet de loi olympique, crucial pour avancer dans la préparation des JO-2030, alors que des nuages se sont amoncelés sur le projet ces dernières semaines.

"Nous attendons cet examen avec beaucoup d'impatience, il est central à la bonne réussite et à la sécurisation même de la livraison de notre projet", a souligné cette semaine lors d'une audition devant des députés Edgar Grospiron, président du Comité d'organisation (Cojop) de ces Jeux olympiques et paralympiques d'hiver qui se tiendront dans les Alpes françaises.

Ce texte est "une boîte à outils essentielle pour lancer les chantiers structurants" des JO-2030. "Plus on attend, plus on a le risque que les chantiers nous coûtent parce qu'il va falloir qu'on travaille en 2/8, voire en 3/8", a renchéri la ministre des Sports Marina Ferrari devant cette même commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale.

Ce projet de loi relatif à l'organisation des JO-2030 - adopté au Sénat en juin - devait initialement arriver devant l'Assemblée en septembre, mais la crise politique l'a mis en suspens. Son examen en séance publique, qui débutera lundi soir, est inscrit jusqu'à vendredi dans l'agenda de la chambre basse.

La loi olympique permet entre autres des dérogations temporaires au droit commun en matière d'urbanisme, de logement, de santé, de travail ou encore de sécurité. Elle grave aussi dans le marbre la garantie financière apportée par l'Etat en cas de déficit du comité d'organisation, une exigence du Comité international olympique (CIO). Son adoption - le gouvernement espère un vote sans trop de difficultés - donnera de l'oxygène au projet, après les nombreuses tensions de ces dernières semaines.

Début décembre, la Savoie, qui devrait accueillir plusieurs compétitions des JO-2030, a annoncé "suspendre jusqu'à nouvel ordre sa participation" aux réunions de préparation de l'événement, refusant notamment d'être "une variable d'ajustement budgétaire".

"Petit coup d'arrêt"

Edgar Grospiron ne s'est pas montré inquiet devant les députés : "on a de très bonnes relations avec Hervé Gaymard", le président du conseil départemental, "et on compte bien poursuivre nos échanges de manière à engager encore plus le département aux côtés de l'organisation des jeux".

Le Cojop a lui-même essuyé un coup dur mardi, avec l'annonce de la démission de sa directrice des opérations, Anne Murac, en poste depuis cinq mois seulement. "C'est un petit coup d'arrêt" car ce poste "est absolument fondamental pour l'organisation des jeux", a admis devant les députés le numéro 2 du comité d'organisation, Cyril Linette.

Anne Murac devait notamment superviser la "carte des sites" - attribuant les différentes compétitions aux quatre grands pôles, Savoie, Haute-Savoie, Nice et Briançonnais - sur laquelle figurent encore plusieurs inconnues, comme la réintégration définitive de Val d'Isère dans le projet pour accueillir les épreuves techniques de ski alpin, ou encore la localisation en Italie ou aux Pays-Bas de l'anneau de vitesse.

"On a une échéance à la fin de l'année pour intégrer Val d'Isère dans notre carte des sites. [...] Tout ça prend un peu de temps, mais on espère qu'on aura une carte des sites totalement finalisée pour juin 2026", a indiqué aux députés M. Grospiron.

Trois procédures sont également en cours, devant un organisme onusien à Genève et devant les tribunaux administratifs de Lyon et Marseille, à l'initiative du collectif citoyen JOP 2030 qui dénonce l'absence "de participation du public au processus décisionnel" avant la candidature comme depuis l'attribution de ces jeux. Mercredi lors d'une conférence de presse commune à l'Assemblée nationale, ce collectif, la Ligue des droits de l'Homme et plusieurs députés LFI et écologistes ont appelé à "voter contre la loi olympique", estimant que "la démocratie environnementale était piétinée".

"On n'est pas contre les JO, on est pour que les choses soient faites dans les règles", a déclaré Delphine Larat, co-fondatrice du collectif citoyen. "On sait très bien que les budgets annoncés vont être dépassés. On a des difficultés juridiques, budgétaires, de gouvernance, et on nous dit +mais vous allez voir, ça va être magnifique+?" a-t-elle déploré.

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