GénérationGay : Docteur Jekyll et Mister Mougeotte

La rédaction de Valeurs actuelles ne sait plus à quel sein se vouer, depuis qu’elle a découvert dans Le Point que son actionnaire Étienne Mougeotte avait aussi investi dans GénérationGay.

Tout le petit monde médiatique parisien s'acharne sur Jean-Marc Morandini et il en sera ainsi jusqu'à sa mise à mort, si elle arrive, ce qui n'est pas certain. Je ne connais pas précisément le dossier et me garderai du moindre commentaire. Et puis je ne suis ni juge ni procureur.

Mais, dans cette affaire sentant le soufre, un nom revient souvent et pas n'importe lequel – en l'occurrence celui d'Etienne Mougeotte. Oui, l'ancien numéro deux de TF1, puis du Figaro Magazine, qui aujourd'hui officie à Valeurs actuelles ! La droite et même la droite de la droite ! Du moins en apparence.

Car, après avoir fabriqué et protégé le lobbyiste Pascal Houzelot – fondateur de la chaîne X Pink TV, destinée à la communauté gay –, lobbyiste qui prétend diriger depuis 2012 une chaîne culturelle axée sur la diversité, Numéro 23, laquelle diffuse en réalité des émissions bas de gamme sur le tatouage, les extraterrestres et des matchs de foot anglais, on apprend grâce à nos confrères du Point qu'Etienne Mougeotte est au capital de GénérationGay. Etienne Mougeotte !

L’équipe de “Valeurs actuelles” déroutée

Vous pensez qu'il défendait "une certaine idée de la France", de la famille et de la société traditionnelle et conservatrice ? Raté ! Ça, c'est du chiqué pour gogos. De fait, il soutient Numéro 23 et GénérationGay, en coulisses mais sans faiblir, depuis des années, n'hésitant pas à investir et à censurer directement ou indirectement les articles qui s'intéressent d'un peu trop près à ses investissements (j'en sais quelque chose !) en (r)établissant simplement la vérité des faits. Bref, à censurer ceux qui font leur boulot de journaliste.

À Valeurs actuelles, la rédaction est en émoi et ne sait plus à quel sein se vouer : celui de la France éternelle et nourricière, ou celui qu’il faut cacher et qu’on ne saurait voir ? Car le moins que l’on puisse dire est que Mougeotte déroute ses troupes (qui évoquent la création d’une société des rédacteurs), juste après la somptueuse fête donnée pour le demi-siècle de l’hebdomadaire, à laquelle se sont pressés responsables de la droite et du Front national, mais aussi Patrick Buisson, Philippe de Villiers ou Robert Ménard. Ah, la famille recomposée…

Les fidèles amitiés

Bien sûr, Etienne Mougeotte a le droit d'investir où il l'entend, comme nous avons le droit de révéler l'envers du décor – d'ailleurs, nous ne nous en privons pas. Que chacun fasse ce qu'il veut de son argent est bien naturel, sauf que pour Valeurs actuelles il s'agit exclusivement de la fortune d'un Libanais, Iskandar Safa, à la fois ami de M. Sarkozy et de M. Cazeneuve, l'actuel ministre socialiste de l'Intérieur, cherchez bien pour quelles raisons – et que pour Numéro 23 il s'agit d'argent... public et là ça pose un sacré problème (dans les deux cas la justice est saisie).

Gay, lesbienne, hétérosexuel, bisexuel, trisexuel, chacun fait évidemment ce qu'il veut, cela m'indiffère totalement et je ne suis pas le seul, du moment qu'il y a consentement entre adultes et aucun prosélytisme ou leçon de morale à la clé.

Mais, après Numéro 23, escroquerie à 100 millions d'euros, et GénérationGay, il semble incongru de devoir encore se coltiner les unes choc de Valeurs actuelles, qui nous disent comment il faut agir et penser, qui il faut aimer ou détester... quand on sait que tout est faux et qu'il n'y a aucune “conviction” ou “valeur” derrière, juste un sacré filon à exploiter.

Quelle sera la prochaine une ?

Et ce filon, Etienne Etienne Etienne le tient bien ! Avec la complicité passive de beaucoup de journalistes, qui préfèrent participer à la curée et s'attaquer à un homme déjà à terre, Jean-Marc Morandini, comme une catharsis universelle. Coupable ou pas, ce que seule la justice pourra et devra établir, Morandini est en tout cas aujourd'hui un écran de fumée bien commode pour beaucoup de "gens respectables", dont la maxime commune est : "Faites ce que je dis mais pas ce que je fais."

Les lecteurs de Valeurs actuelles attendent maintenant la prochaine couverture de leur hebdo "briseur de tabous", après la Manif pour Tous… et les éditos enflammés qui iront avec. Quant à Etienne Mougeotte, après avoir disparu durant quatre jours, il est revenu au journal tout sourire, comme si de rien n’était. C’est qu’il connaît la chanson, Etienne. Un vrai tube national, de Baden-Baden à Tamanrasset : Familles, je vous hai…me.

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