Forum Réfugiés : les “Kurdes” arrivés en Corse n’ont “rien à faire en rétention”

Parmi les 124 immigrés transférés, samedi 23 janvier, de Corse vers des centres de rétention du continent, dix (dont quatre enfants) sont actuellement enfermés dans le centre de rétention administrative de Lyon.

Dans un communiqué, Eric Besson, ministre de l’Immigration l’avait promis dans la journée de vendredi 22 janvier : les 124 étrangers, “découverts” plus tôt dans la matinée sur une plage à proximité de Bonifacio, allaient être “orientés” vers des “lieux d’hébergement plus adaptés” que le gymnase où ils ont passé la nuit. Dans les faits, cela s’est traduit par le transfèrement d’une partie de ceux qui se disent “Kurdes de Syrie” vers des centres de rétention administrative (CRA). Dix, dont quatre enfants âgés de quatre à six ans, sont actuellement au CRA de Lyon, à proximité de l’aéroport Saint-Exupéry et vingt, dont dix enfants, à Marseille.

C’est ce qu’a indiqué l’association Forum Réfugiés qui est est chargée, depuis le 1er janvier, de l’assistance juridique aux étrangers placés en rétention dans le Sud-Est. “On marche sur la tête, s’insurge le directeur de Forum Réfugiés, Jean-François Ploquin. Peu importe les mots qu’elles ont employés, toutes les personnes que nous avons rencontrées, ont déclaré avoir demandé l’asile ou la protection de la France aux premières autorités qu’elles ont rencontré, une fois débarqué en Corse. Elles doivent être admis au séjour et non pas mis dans une procédure d’éloignement du territoire. Ce qui signifie qu’elles doivent bénéficier d’un accompagnement et être accueillis dans des centres d’hébergement et pas du tout dans des centres de rétention”.

“Traitement politique”

Le directeur de l’association conclut : “la France n’a pas respecté le principe de non-refoulement de la Convention de Genève. On ne peut pas opposer le séjour irrégulier à une personne qui demande l’asile en entrant sur le territoire”. La préfecture du Rhône a confirmé que ces demandeurs d’asile font, chacun, l’objet d’un arrêté de reconduite à la frontière (APRF), ce qui permet aux autorités préfectorales de les conduire en rétention."Le gouvernement aurait pu choisir une autre option, poursuit Julien Poncet, le directeur adjoint de l'association. Nous même avions proposé cinquante places d’accueil dans l’agglomération lyonnaise”.

Pour le représentant de l’association, le gouvernement a choisi d’"envoyer un message” : “il n’est pas possible de débarquer en Corse comme à Lampedusa”. Mais les demandeurs d’asile pourraient retrouver rapidement la liberté. Ils seront en effet présentés entre dimanche et lundi devant le juge des libertés et de la détention qui devra statuer sur leur maintien en rétention. D’autres recours ont été déposés contre les arrêtés d’expulsion et seront également examinés dans les prochains jours par les tribunaux administratifs.

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