Energies renouvelables en Rhône-Alpes, un défi hors de portée ?

Projet fou ? Ambitieux ? Le préfet du Rhône et les acteurs de la région Rhône-Alpes sont déterminés. Pour faire un pas après l'autre, ils concentreront d'abord leurs efforts sur l'énergie solaire et éolienne.

La région Rhône-Alpes produit 21% de l'électricité française mais consomme la moitié de ce qu'elle produit. En moyenne, un rhône-alpin laisse une empreinte écologique qui équivaut à six tonnes de CO² par an. Mais les efforts sont déjà là. Depuis 2005, la région a investi 90 millions d'euros dans les énergies renouvelables.

Philippe Ledenvic, directeur régional de l'industrie, de la recherche et de l'environnement souligne la 'multicapacité de la région' pour produire de l'énergie avec l'eau, le vent, l'ensoleillement ou encore les biomasses. 'La région Rhône-Alpes doit être exemplaire ', affirme encore Jacques Gérault, préfet du Rhône. Mais pour être exemplaire, elle doit tout d'abord rattraper son retard en énergie solaire et éolienne.

Eolien et solaire

Deux projets d'envergure sont lancés : des centrales solaires et l'aménagement de zones éoliennes. Des panneaux photovoltaïques seront installés à même le sol. La cible en Rhône-Alpes serait la production de 20 000 MW, c'est-à-dire une surface d'environ 60 à 100 hectares. Les agriculteurs se méfient déjà de cette mesure. Hervé Piaton, directeur régional de l'agriculture et de la forêt, met en garde : 'Le sol agricole est un milieu vivant. Ce serait une incohérence d'utiliser des terres arables, si on veut désintensifier notre agriculture.'

Concernant l'éolien, la région a du potentiel et est déjà dotée de 14 parcs. 'L'objectif sera de créer cinq nouvelles zones afin d'éviter la dispersion de l'impact paysager ', explique Philippe Ledenvic.

Premières difficultés

Si les énergies renouvelables intéressent les particuliers comme les collectivités, les démarches administratives et l'engagement sur la durée les font parfois reculer. L'équipement photovoltaïque et éolien représente un coût. En ces temps de rigueur budgétaire, certains hésitent à s'engager dans des emprunts qui pèsent sur leur budget et où le retour sur investissement se fait après 15 ou 20 ans. Mais Philippe Ledenvic se veut rassurant : ' Notre intention dans les projets futurs, c'est de voir quels sont les points de blocage et de faire évoluer des situations où des verrous réglementaires existent.'

Le manque d'information des citoyens dans le domaine énergétique est aussi source de conflits et de débats. Malgré tout, le préfet reste optimiste. L'économie rhône-alpine dispose de 265 entreprises compétentes en éco-technologies. 'Et je ne serai pas surpris qu'on rajoute bientôt un zéro derrière ce chiffre ', ironise-t-il. Pour lui, la région peut atteindre les objectifs gouvernementaux, en continuant de développer des points info-énergie et de former à ces nouvelles technologies. Qui a dit qu'un projet fou n'était pas réalisable ?

Marine Badoux

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