Trois des quatre syndicats des pompiers de la métropole de Lyon ont retiré leur préavis de grève pour la Fête des Lumières après qu'un accord avec la direction a été trouvé. Les agents toucheront une nouvelle prime de 300 €.
À quelques jours du début de la Fête des Lumières à Lyon, le syndicat SUD du Service départemental-métropolitain d'incendie et de secours (SDMIS) de la Métropole de Lyon maintient la pression. Dans un communiqué diffusé ce mardi 2 décembre, il annonce maintenir "la grève du 4 au 8 décembre ainsi que la mobilisation du 8 décembre".
Depuis vendredi, il est désormais seul à poursuivre le bras de fer avec la direction du SDMIS, qui a accordé une prime de 300 € aux personnels. La mesure coûtera 500 000 € et sera financée par des mesures d'économie en interne. La CGT, Avenirs-secours (CFE CGC) et Autonome ont ainsi levé leur préavis de grève alors qu'ils avaient participé à une première mobilisation le 17 novembre devant le conseil de la Métropole.
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"L'argent public sera consacré à la capacité d'agir"
"Nous avons un accord majoritaire" s'est ainsi défendu ce mardi le contrôleur général Stéphane Gouezec, directeurs des pompiers, qui s'attend malgré tout à une mobilisation visible. Accompagné de la présidente du conseil d'administration, Zémorda Kehlifi, ils ont tenu à apporter devant quelques journalistes leur point de vue sur le conflit social en cours ainsi que des éléments de contexte sur les difficultés de financement du SDMIS. Pour la Fête des Lumières, la continuité du service public sera maintenue, avec "le même dispositif" qu'en 2024 a ainsi assuré le contrôleur général.
"Il y a une représentation publique qui est déséquilibrée", a ajouté Stéphane Gouezec tout en reconnaissant que le syndicat SUD est "dans son rôle". "Les agents du SDMIS bénéficient d'une situation sociale plutôt avantageuse et sont dans le spectre haut de ce qui se fait en matière de SDMIS de catégorie A", a quant à elle rappelé Zémorda Khélifi. Après le conflit social survenu à l'automne 2024, ils avaient déjà obtenu une prime exceptionnelle de 600 € ainsi que le maintien de l'indemnité compensatrice de logement (ICL), dont la suppression avait déclenché la foudre des syndicats.
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"Une situation sociale plutôt avantageuse"
"Il y avait bien une clause de revoyure", reconnaît la présidente du CA, "mais elle était conditionnée à l'arrivée de nouveaux financements de l'État". Ces derniers devraient être intégrés dans la loi sur la sécurité civile (hausse de la taxe sur les assurances et taxe de séjour additionnelle), toujours pas votée en raison de l'instabilité politique. "Nous avons réduit l'activité opérationnelle de 8 % sur 2025", a-t-elle également rappelé.
SUD continue de son côté de réclamer "des revalorisations financières", mais aussi "le respect des effectifs minimum dans les casernes et des conditions de travail décentes". Un point sur lequel s'accordent le contrôleur général et le syndicat puisque le premier indique qu'en cas de nouvelles recettes générées par une loi sécurité civile, "l'argent public sera consacrée à la capacité à agir". Entendez, pas à des revalorisations salariales mais à la rénovation et l'entretien de la centaine de bâtiments du SDMIS, des véhicules, du matériel, mais aussi au recrutement d'effectifs supplémentaires.
