La droite lyonnaise s'indigne de la création par la Ville d'un comité mémoriel, destiné notamment à débattre d'éventuelles changements de noms de rues.
Débaptiser la rue Bugeaud, installer un panneau explicatif a côté de la statut du Sergent Blandan place Sathonay... En novembre 2024, l'adjointe au maire de Lyon en charge de la mémoire, Sylvie Tomic a indiqué que la Ville allait se doter, d'ici à la fin du troisième trimestre 2025, d'une instance interne de réflexion pour étudier ces sujets.
La création de ce comité est ainsi inscrite à l'ordre du jour du conseil municipal du jeudi 25 septembre. L'instance, baptisée le Comité d'Histoire et mémoire dans la Ville sera composée de 45 membres répartis en quatre groupes : le collège des institutions, le collège des universités, le collège des organisations qualifiées et le collège des personnalités qualifiées.
"Qualifier ce comité de comité Théodule est infondé et insultant"
Mais si la délibération précise par exemple que la liste des partenaires présents au sein du collège des institutions "sera arrêtée par arrêté du maire", le groupe Droite, centre et indépendant, présidé par le maire LR du 2e arrondissement, Pierre Oliver assure que "bien que n'ayant donc aucune existence légale, ce comité Théodule* a été installé le 10 juin". Depuis, il se serait réunit selon l'opposition le 8 juillet, pour évoquer la volonté de l'exécutif de débaptiser la rue Bugeaud (idée soutenue par le maire Grégory Doucet), mais également le 17 septembre, de nouveau au sujet de la rue Bugeaud.
"Une question se pose : comment le maire de Lyon, premier magistrat de la ville, officier de police judiciaire, peut-il ensuite tenir un quelconque discours sur l'ordre républicain et demander à ses concitoyens de respecter la loi quand il ne la respecte pas lui-même", concluent les élus du groupe dans leur communiqué. Sollicitée, la Ville de Lyon assure que "les réunions préparatoires s'inscrivent dans le cadre légal du Code général des collectivités territoriale".
La municipalité rappelle que l'objectif était de "rendre le comité opérationnel dès son installation officielle". Sur le fond, elle estime que "qualifier ce comité de comité Théodule est infondé et insultant pour les institutions lyonnaises, les universitaires et les personnalités qui y siègent". Et de conclure : "Dans une ville traversée par des mémoires multiples, parfois concurrentes, ce comité offre un espace de débat apaisé, inclusif et rigoureux, à rebours des caricatures."
*L'expression "comité Théodule" a été créée par Charles de Gaulle en 1963 pour qualifier ironiquement les comités français qui n'avaient aucune efficacité ou utilité.