Sophie Déchelette-Roy Lyon capitale
Sophie Déchelette-Roy, président de Entreprendre pour apprendre, Auvergne-Rhône-Alpes, agréée par le ministère de l’Education

"Connecter le monde de l'entreprise et celui de l'école" (Sophie Déchelette-Roy)

Sophie Déchelette-Roy est la présidente d'Entreprendre pour apprendre Auvergne-Rhône-Alpes, une association agréée par le ministère de l'Education qui permet aux jeunes de 9 à 25 ans de vivre une aventure entrepreneuriale collective.

Dès 2001, le Québec a introduit l'entrepreneuriat dans le programme de formation de l’école. En France, à défaut d'avoir une telle proposition à l''école, l'association Entreprendre pour apprendre, agréée par le Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, permet à des jeunes de 9 à 25 ans de se frotter au monde de l'entreprise.

"Nous proposons de connecter le monde de l'entreprise et celui de l'école grâce à un programme assez unique" explique Sophie Déchelette-Roy, la présidente de l'antenne Entreprendre pour apprendre Auvergne-Rhône-Alpes.

"Pendant le temps scolaire, les enseignants prennent leur classe et développent avec un mentor issu du monde de l'entreprise une mini entreprise".

L'idée est de développer, pendant le temps scolaire, du CM2 jusqu'en post-bac, une "mini-entreprise" : "les enseignants prennent leur classe et pendant une année, ils développent avec un mentor issu du monde de l'entreprise une mini entreprise grâce aux outils qu'on a développés et ils vont de l'idéation à la commercialisation".

Le projet entrepreneurial peut servir de tremplin pour faire acquérir aux élèves des contenus disciplinaires. L'idée est de faire naître l'esprit d'initiative, l'esprit collectif, la confiance en soi, la persévérance, etc.


La mini-entreprise est un projet concret et collectif dans lequel un groupe de jeunes expérimente l’entrepreneuriat de façon ludique et professionnelle. Pour les publics scolaires, la mini-entreprise se déroule pendant les heures de cours, les heures d’options ou de club, selon les établissements. Entreprendre Pour Apprendre est agréée par le Ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, la mini-entreprise est reconnue comme activité complémentaire de l’école.

Trouver collectivement une idée, faire sa place dans un groupe, oser proposer, argumenter, puis réaliser concrètement un projet, se défier, se lancer et enfin avoir le courage et l’envie de présenter ce projet. Donner à cette démarche un angle entrepreneurial permet aux jeunes de découvrir le monde de l’entreprise, les métiers et l’écosystème économique.

La retranscription intégrale et textuelle de l'interview avec Sophie Déchelette-Roy

Guillaume Lamy : Bonjour et bienvenue à tous dans ce nouveau rendez vous de six minutes chrono. Nous recevons aujourd'hui Sophie Déchelette-Roy. Bonjour, Sophie Déchelette-Roy. Vous êtes avocate au barreau de Lyon et vous êtes présidente de l'association Entreprendre pour apprendre aux d'Auvergne-Rhône-Alpes, association qui est labellisée agréée par le ministère de l'Éducation et de la Jeunesse et dont les actions sont été reconnues comme complémentaire à l'éducation de l'école. De quel constat est née cette association Entreprendre pour apprendre?


Sophie Déchelette-Roy : Alors cette association est née il y a plus de 30 ans. Le constat était qu'à l'école, il y avait des compétences académiques qui étaient proposées et qu'il fallait développer d'autres compétences en complément et permettre aux jeunes de développer des compétences telles que l'esprit d'initiative, l'esprit collectif, la confiance en soi, la persévérance, et caetera. Et c'est dans ce cadre là qu'est née cette association qui est une fédération nationale avec 17 associations régionales.


Guillaume Lamy : Dont vous êtes la présidente d'Auvergne-Rhône-Alpes.


Sophie Déchelette-Roy : Exactement, c'est la plus importante en France actuellement, l'association Auvergne Rhône-Alpes, et nous proposons effectivement de connecter le monde de l'entreprise et celui de l'école grâce à un programme qui est assez unique, qui a été développé par Entreprendre pour apprendre, ce sont les mini entreprises.


Guillaume Lamy : Alors, on va y revenir. Mais on disait tout à l'heure que l'association était complémentaire à ce qu'on peut apprendre à l'école. Ça veut dire que concrètement, cela vient à côté ? Et en plus parce que les jeunes des mini entreprises, j'ai vu que c'était quand même neuf douze ans et treize 25 ans. Donc c'est à dire que les neuf, douze ans, ils vont là, ils sont quand même scolarisés, c'est quoi? C'est quelque chose qui vient en complément à côté.


Sophie Déchelette-Roy : Alors, c'est pendant le temps scolaire, ça commence en CM2 et ça va jusqu'en post-bac. Pendant le temps scolaire, les enseignants prennent leur classe et pendant une année, ils développent pendant un an avec un mentor qui est issu du monde de l'entreprise. Ils développent une mini entreprise grâce aux outils qu'on a développés et ils vont de l'idéation à la commercialisation pendant une année scolaire.


Guillaume Lamy : Et ça, comment on peut participer ? C'est quoi? C'est le lycée, c'est l'école ?


Sophie Déchelette-Roy : C'est l'école qui propose. En général, ça vient des enseignants qui en ont vu parler ou les chefs d'établissement qui qui demandent à proposer cette solution de mini entreprise au sein de leur établissement. Et je peux vous dire que pour les enseignants, ça leur apporte beaucoup parce que ça leur permet de développer des outils d'intelligence collective au sein de leur de leur apprentissage. Et puis ça leur donne aussi un autre, un autre regard avec les élèves, une autre, un autre rapport qui est assez différent des cours qu'on peut dispenser.


Guillaume Lamy : Est ce que c'est important, justement cette idée de donner l'envie aux jeunes d'entreprendre? Parce qu'effectivement, si on écoute un peu les jeunes d'aujourd'hui, il y en a qui n'arrivent pas à comprendre en se demandant mais pourquoi j'étudie ça? Parce que ça ne me servira à rien. Ils veulent du concret, ils veulent rentrer dans la vie, de comprendre comment on monte sa boite notamment. Est ce que c'est cette idée ? Est-ce que l'association Il y a de plus en plus de cours qui sont donnés, de mini entreprises justement qui se développent?


Sophie Déchelette-Roy : Alors oui, il y en a de plus en plus. En Auvergne, Rhône-Alpes, on en a, on a 250 mini entreprises sur cette année, c'est 5000 jeunes qu'on accompagne. 1400 en France, plus de 30 000 jeunes qui sont accompagnés en France. Et c'est très important parce que le fait de faire cette mini entreprise, ça leur donne des outils aussi pour leur permettre de connaître les métiers aussi. Et puis les compétences à acquérir, ça. Quand on a un groupe de jeunes d'une dizaine de jeunes, il y a ceux qui se révèlent comme étant finalement des financiers parce qu'ils ont une appétence pour les chiffres. Et puis finalement, il y aura ceux qui feront plutôt de la stratégie, les commerciaux, et ça leur permet de développer toutes ces compétences et de les remettre, de les mettre ensemble et de pouvoir travailler leur orientation professionnelle.


Guillaume Lamy : Exactement. Non mais c'est important ce que vous dites l'orientation professionnelle, parce qu'effectivement aujourd'hui il y a Parcoursup avec ses défauts, ses qualités. Mais c'est vrai que c'est compliqué pour un jeune aujourd'hui de se dire voilà, moi je vais faire trois options, je vais partir là dedans. Donc ça, ça peut être de l'aide, au delà de la confiance en soi pour arriver à mieux s'orienter.


Sophie Déchelette-Roy : Exactement. C'est une aide, c'est un outil parmi d'autres, mais celui ci, il est particulièrement innovant et les professeurs sont vraiment intéressés. Quand, quand ils commencent à entrer dans le milieu d'entreprises, ils en sortent pas.


Guillaume Lamy : Ça veut dire que les gens font concrètement. Là, il faut que si une école est intéressée, en nous écoutant, ce matin, elle fait appel à l'association Entreprendre pour apprendre et ensuite vous organisez cela l'emploi.


Sophie Déchelette-Roy : Du temps et on forme les enseignants justement aux outils pédagogiques pour leur permettre de développer une mini entreprise.


Guillaume Lamy : D'accord. Alors ce mercredi 3 mai, au Groupama Stadium, il y a un événement. Parlez nous en un peu.


Sophie Déchelette-Roy : C'est le point d'orgue de l'année scolaire pour les élèves et les étudiants. C'est effectivement Groupama Stadium, nous avons sur l'académie de Lyon, mais nous avons aussi l'Ain, la Loire et le Rhône où nous avons. Nous attendons 1000 élèves qui vont présenter leur mini entreprise. Donc c'est 70 mini entreprises qui vont être présentées justement au Groupama Stadium. Et pour eux, c'est extraordinaire parce qu'ils présentent leur projet, ils pitch leur projet, ils ont des labels parce qu'il y a des labels qui sont donnés au cours de la cérémonie en fonction de leur projet innovation, cohésion sociale. Ils ont aussi un certificat d'éloquence qui est donné et ils sont évalués par une centaine d'entrepreneurs et de chefs d'établissements et d'enseignants qui viennent pour regarder leur leur mini entreprise. Et c'est une. C'est une journée absolument exceptionnelle pour eux, parce qu'au delà du fait qu'ils sont au Groupama Stadium, donc déjà c'est en soit pour eux. C'est extraordinaire, mais c'est un endroit d'enthousiasme, de joie et de et et qui est franchement très très agréable.


Guillaume Lamy : En tout cas bravo pour cette initiative. Merci d'être venue sur le plateau de six minutes chrono. À très bientôt. Au revoir.

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