Bilan mitigé pour les soldes d'été à Lyon

Après six semaines de bonnes affaires, il est temps pour les commerçants de faire les comptes. À Lyon comme à Paris, les enseignes constatent une baisse d'intérêt des consommateurs pour les soldes d'été.

Les soldes ne vont pas fort. Selon une enquête menée en région parisienne par le CCI Paris Île-de-France et le Centre d'observation du commerce, de l'industrie et des services d'Île-de-France (CROCIS), 55% des commerçants se disent insatisfaits du chiffre d'affaire réalisé pendant la période de promotions estivale. Les enseignes interrogées attribuent ces mauvais résultats à la Coupe du monde (13%) et à une érosion de "l'effet soldes" avec l'accumulation de promotions ponctuelles, ventes privées et opérations comme Black Friday (21%). Surtout, 24% évoquent une baisse de la fréquentation amorcée depuis déjà plusieurs années.

"Les soldes n'ont plus la même saveur"

À Lyon comme à Paris, l'humeur n'est pas au beau fixe pour les commerçants.  Dans la rue de la République, célèbre avenue marchande de Lyon, les impressions sont mitigées. " Les soldes n'ont plus la même saveur qu'auparavant. On avait beaucoup plus de monde il y a 10 ans", explique Julian, vendeur chez Jules. Le coupable ? Les ristournes que les magasins peuvent mettre en place hors période de soldes, où il est néanmoins interdit de vendre à perte. "Avec toutes les promotions pendant l'année, les gens sont moins friands de soldes", affirme Julian. Pour la responsable du magasin Histoire d'or rue Victor Hugo, la chaleur est responsable de la baisse d'affluence cette année : "Avec la canicule en centre-ville, les rues sont désertes, c'est la catastrophe", confie la commerçante. "L'année dernière, on s'en était mieux sorti", ajoute-t-elle.

À Part-Dieu comme rue de la Ré'

Les acheteurs n'ont visiblement pas déserté le centre pour se réfugier dans les centres commerciaux. "Cette année, ça a été relativement calme", explique Charlène, responsable adjointe du magasin San Marina de La Part Dieu. Une tendance durable, pas seulement propre à 2018 : "cela fait quelques années que l'on voit moins de monde. Plusieurs facteurs semblent jouer : la baisse du pouvoir d'achat, les sites de vente en ligne, mais aussi les attentats, qui n'incitent pas les gens à se rendre dans un centre commercial", confie la commerçante. Pour ce qui est d'internet, la fédération d'e-commerce et de la vente à distance (FEVAD) a bien enregistré une hausse de 14 % des ventes en 2017. Une tendance qui s'est poursuivie au premier semestre 2018 avec une nouvelle augmentation de 13% . Si les soldes attirent moins en général, celles d'hiver semblent mieux résister. À La Part-Dieu, les consommateurs viennent se réfugier au chaud au mois de janvier. "Et ils ne sont pas autant en vacances qu'en juillet et août", ajoute Charlène du magasin San Marina. Les prix plus élevés des pièces vendues l'hiver permettent aussi aux enseignes de faire plus de chiffre pendant cette période, nous explique-t-on à Zara Confluence. Pour ce magasin, le bilan est d'ailleurs optimiste pour cet été : "les chiffres ont été bons, on n'a pas vu de différence avec l'an dernier", affirment-ils.

Face à cette baisse d'engouement des consommateurs pour ce grand rendez-vous semestriel, le gouvernement souhaite ramener les soldes à quatre semaines au lieu de six actuellement. Une réforme qui vise à relancer l'intérêt des consommateurs. Les Français se lasseraient-ils des réductions ?

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