Foued Rahmouni, porte-parole de Voix commune et adjoint à la politique de la ville à Givors, est l'invité de 6 minutes chrono - Lyon Capitale.
Voix commune, le micro-parti fondé par Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon en charge du logement, a annoncé son ralliement aux écologistes en vue des élections métropolitaines de mars prochain. "L'objectif avec la création de Voix Commune il y a un peu plus d'un an maintenant, c'était de faire le bilan du mandat qu'on a passé tous ensemble, autant à Lyon que sur la Métropole de Lyon, mais aussi de pousser un certain nombre de sujets qui nous semblent fondamentaux pour l'avenir de notre métropole. On pense à la question de la justice sociale, qui n'est pas déconnectée de l'actualité nationale qu'on vit actuellement. Il y a la question du logement, portée très fortement par Renaud Payre, comme vous le savez. La question de la politique de la ville, de l'action sociale, des relations au sein de la Métropole de Lyon avec nos autres territoires pour travailler ces liens et cette solidarité territoriale. Il nous a semblé, dans les échanges qu'on a pu avoir avec nos partenaires écologistes et les autres forces de gauche, qu'on avait la possibilité de se mettre d'accord sur un projet protecteur et porteur de sens pour les habitantes et habitants de la Métropole", justifie Foued Rahmouni, porte-parole de Voix commune.
Il égratigne
La retranscription intégrale de l'entretien avec Foued Rahmouni
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale. Aujourd'hui nous accueillons Foued Rahmouni. Vous êtes adjoint au maire à Givors et aussi porte-parole de Voix Commune, le micro-parti de Renaud Payre, vice-président de la Métropole en charge du logement. Voix Commune, qui a annoncé ces derniers jours se ranger derrière Bruno Bernard et les écologistes, veut finalement perpétuer la majorité métropolitaine actuelle. Vous aviez vraiment envisagé sérieusement une autre option que celle-ci ?
Nous, l'objectif avec la création de Voix Commune il y a un peu plus d'un an maintenant, c'était de faire le bilan du mandat qu'on a passé tous ensemble, autant à Lyon que sur la Métropole de Lyon, mais aussi de pousser un certain nombre de sujets qui nous semblent fondamentaux pour l'avenir de notre métropole. On pense à la question de la justice sociale, qui n'est pas déconnectée de l'actualité nationale qu'on vit actuellement. Il y a la question du logement, portée très fortement par Renaud Payre, comme vous le savez. La question de la politique de la ville, de l'action sociale, des relations au sein de la Métropole de Lyon avec nos autres territoires pour travailler ces liens et cette solidarité territoriale. Il nous a semblé, dans les échanges qu'on a pu avoir avec nos partenaires écologistes et les autres forces de gauche, qu'on avait la possibilité de se mettre d'accord sur un projet protecteur et porteur de sens pour les habitantes et habitants de la Métropole.
Le bilan que vous aviez fait, c’était "peut mieux faire" sur la question de la justice sociale. Vous attendiez mieux. Qu’est-ce que les écologistes vous ont proposé de plus ?
Typiquement, sur la question de la politique de la ville, j’ai la chance à Givors d’être l’élu en charge de ces sujets. Il y a eu des efforts dans le cadre du mandat qui va bientôt s’achever, mais l’objectif était aussi de dire : comment aller plus loin sur ces sujets-là ? Parce qu’il y a besoin d’être encore plus proactif sur ces questions, notamment l’insertion et l’emploi.
Mais par exemple, sur la question de la politique de la ville, qu’est-ce qu’ils vous ont laissé entrevoir ?
Ce qu’on a entrevu, c’est notamment que la Métropole puisse participer plus en amont dans ce qu’on appelle la programmation sociale. Chaque année, dans le cadre de la politique de la ville, on propose des dizaines et des dizaines d’actions pour les habitantes et les habitants. L’idée est que la Métropole soit encore plus porteuse de réponses et de moyens pour trouver des solutions. Nous avons aussi évoqué le soutien aux associations, notamment les structures d’éducation populaire. Ce week-end, elles se sont rassemblées partout en France pour lancer un cri d’alerte sur leur situation. Nous avons identifié plusieurs sujets sur lesquels nous avons pu nous mettre d’accord et constater collectivement qu’il fallait les soutenir plus fortement.
Vous avez obtenu de la Métropole une sanctuarisation ?
On a obtenu un certain nombre de choses, mais le moment viendra où nous annoncerons plus précisément ces sujets-là. L’objectif, c’était vraiment de se dire : comment, dans le contexte actuel, la Métropole et les communes – parce qu’on n’oublie pas les communes – continuent à être ce bouclier protecteur. C’est ce qu’on pense avoir réussi durant ces six années, même si tout n’a pas été simple. Nous considérons que face à ce qui semble se structurer en face, ce n’est pas la réponse appropriée pour permettre la protection et la justice sociale d’une part, et la coopération entre territoires d’autre part. Au contraire, nous pensons qu’ils portent des politiques vectrices d’insécurité avec un grand S.
On reviendra peut-être sur vos adversaires. Pour l’instant, la majorité sortante n’est pas encore tout à fait unie pour repartir ensemble. Il manque une composante : la France insoumise. Est-ce que vous souhaitez leur présence ou est-ce que leur absence vous convient ?
À Voix commune, nous avons toujours été constants dans notre positionnement. Nous discutons avec l’ensemble de la gauche. Là-dessus, nous ne sommes pas dans des exclusives où l’on considère qu’il est bien ou pas bien de discuter avec certains plutôt que d’autres. Nous restons constants sur cette ligne. La France insoumise, puisque c’est votre question, a fait d’autres choix. Cela leur appartient. Je suis assez serein sur le fait qu’on arrivera à se retrouver, vu le contexte et les enjeux, d’ici le second tour.
Est-ce que vous avez peur que la séquence nationale, avec peut-être une éventuelle dissolution dans les jours ou semaines à venir, fasse exploser l’union de la gauche née en 2022 puis en 2024 ?
Pour moi, l’inquiétude est plutôt du côté d’en face : comment vont-ils réussir à rester « unis » au regard des soubresauts actuels dans notre pays ? Franchement, je ne comprends pas trop. Les LR y sont, mais pas vraiment. Sont-ils rabibochés avec les macronistes ? Pas vraiment non plus. Au niveau du territoire de Lyon, ils semblent avoir une alliance de circonstance. Mais au final, dans leurs prises de parole, ce sont soit des contre-vérités, soit des mensonges, soit des positionnements sur des questions de place mais jamais de projet. C’est bien beau de dire que le mandat porté par la gauche et les écologistes, que ce soit à Lyon ou à la Métropole, a été catastrophique… mais de quoi parle-t-on précisément ? Lorsqu’on leur demande d’être plus factuels et précis, tout de suite on voit les difficultés. Et lorsqu’ils font des propositions concrètes, j’ai un exemple : lors des discussions au conseil métropolitain sur les efforts budgétaires à faire, la seule proposition concrète qu’ils ont faite était de s’attaquer au revenu de solidarité jeune. Ce revenu, c’est une allocation de 400 euros proposée à des jeunes qui n’ont pas d’autres solutions. À un moment donné, derrière les grands discours où ils se posent en défenseurs de la justice sociale – avec beaucoup de guillemets – on se rend compte que c’est du vent, du flan. Et lorsqu’il s’agit de prendre des décisions, ils tapent toujours sur les mêmes.